31 mai 2007

l'inculture à l'école


Dans le cahier vert, Tirouquin et sa classe lisent l'histoire du loup et des 7 cabris, et j'ai compris tout à coup pourquoi on disait "montrer patte blanche" (il n'est jamais trop tôt pour mourir idiot)

Tirouquin : c'est l'arnaque, le loup.
Moi : ah bon ?
Tirouquin : oui, quand le loup dit au boulanger "etends de la pâte sur ma patte ou je te mange", c'est de l'arnaque. Il le paye pas. OK il a pas de vetements pour transporter des pieces d'or mais c'est de l'arnaque tu trouves pas ?


Dans le cahier rouge, Tirouquin et sa classe en sont au son [j]

Quand ils ont lu "un agent"en classe, tirouquin a ajouté "du MI6". en rigolant (tout seul)

Concert d'interrogations de la part des copains.

"On se calme, c'est pas la foire ici" a ordonné tirouquin

(enfin c'est lui qui raconte après coup et je me demande s'il n'enjolive pas certains détails)

(NDLR : la foire - une fête foraine en fait- s'est installée pour une dizaine de jours à P. mais on n'y est pas allé, on doit d'ailleurs être les seuls)

Et le croirez-vous ? personne ne savait ce qu'était un agent du MI6, pas même la maitresse !
Tirouquin en est encore tout ébahi.
C'est quoi ces maitresses qui ne connaissent pas les agents du MI6, et même pas Alex Rider, le plus célèbre d'entre eux ??

Mais tout ça c'est du boulot, du boulot, du boulot (copyright les Têtes Raides)

Je me rends compte avec surprise que j'ai bien du mal à écrire sur le reste de mon existence quand j'ai la tête trop au boulot. Alors autant en parler. Mais j'espère que ça ne va pas durer, autant pour vous que pour moi.

Ce matin, je suis à nouveau parti tôt pour la fac sans savoir si j'allais avoir un public.

Autrefois les étudiants français passaient leurs examens en juin, et s'ils échouaient ils avaient une seconde chance début septembre, lors de la seconde session, dite session de rattrapage.
Dans le louable but de ne pas leur gâcher leurs 3 mois de vacances d'été, il a été décidé de rapprocher les deux sessions, et de mettre la première en mai et la seconde en juin. Exit la si odieuse session de septembre.

L'enfer étant pavé de bonnes intentions, c'était sans compter sur une autre réforme arrivée en même temps : la semestrialisation.
Aucun enseignement ne dure plus toute l'année. La moitié ont lieu de septembre à Noël, l'autre de janvier à mai. Ce qui fait que c'est seulement pour la moitié des enseignements que les deux sessions se sont rapprochées. Pour l'autre moitié elles se sont plutôt éloignées par rapport à la situation de jadis. Un étudiant collé en décembre à un examen le repasse en juin, en ayant entre temps consacré ses neurones et ses efforts à d'autres enseignements.
Heureusement il y a le soutien pour lui rafraichir un peu la mémoire.

Car comme les profs ne semblent pas faire grand chose entre les deux sessions pourquoi ne pas les occuper en leur faisant faire du soutien inter-sessions aux étudiants ayant raté la première ? ce qui augmenterait peut-être les taux de réussite de la 2e session, qui sait ?
(l'idée de la seconde session m'a toujours laissé perplexe, les mêmes causes produisant les mêmes effets, je n'ai jamais trop compris comment un étudiant qui n'avait pas le niveau pouvait bien l'avoir trouvé 1 mois ou même 2 mois plus tard, sauf à supposer qu'on baisse le niveau demandé à la session de rattrapage, mais là je ne vais pas me faire des amis de mes lecteurs ayant obtenu leurs diplomes en plusieurs fois).
Dans tous les cas le soutien a un effet pernicieux, c'est que les étudiants espèrent que les quelques heures de soutien vont leur éviter de longues révisions solitaires et que, en gros, le prof va traiter pendant le soutien le sujet d'examen qu'il va leur donner quelques jours plus tard. En quoi ils n'ont même pas vraiment tort.

Donc à cette époque de l'année, l'enseignant d'université se met au soutien scolaire, ça peut même lui rappeler des souvenirs de jeunesse, bien que ça ne doit pas être le but premier, j'imagine.
Là où ça devient rigolo c'est dans des enseignements peu fréquentés et où en plus le taux de réussite est élevé, de telle sorte qu'il y a peu d'étudiants collés, donc peu d'étudiants concernés par un éventuel cours de soutien, qui n'a rien d'obligatoire.
Ce matin j'allais donc pour voir si parmi les deux étudiants de licence de physique qui devaient repasser leur enseignement de maths du premier semestre il y en aurait 0,1 ou 2 d'intéressé par la perspective de passer 4 heures en ma compagnie.
J'espérais -un peu comme lundi- qu'il n'y en aurait pas, et comme lundi j'ai été déçu dans mes espérances.
Il y en avait 1 que cela intéressait.
J'aurais pu espérer qu'il trouverait que 4 heures c'était un peu long, seul avec un prof, mais non il a tenu le coup pendant 4 heures de cours particulier (je crois bien que ça s'appelle comme ça lorsqu'il y a un seul élève pour un enseignant).
Un cours particulier gratuit pour lui mais pas pour vous (du moins si vous payez vos impots en France)
Parce que ces 4 heures de cours particulier comptent dans mon service d'enseignement et que si on suit l'opinion vulgaire qui veut que les profs soient en vacances quand ils ne sont plus devant les élèves, et qu'on divise mon salaire par le nombre d'heures que je passe effectivement devant mes élèves, le cours particulier que j'ai donné ce matin coute plusieurs centaines d'euros.
Et cerise sur le gateau, c'était un étudiant anglais du programme Erasmus.
Cela ferait surement plaisir à notre bien aimé président fan de charters d'apprendre que l'état dont il a désormais la charge débourse plusieurs centaines d'euros pour offrir un cours particulier à un étudiant étranger, non ?
(même si on peut supposer que mini-président préfère les étrangers anglais aux étrangers gabonais, par exemple)

D'un autre côté s'il n'était pas venu, j'aurais été payé pareil, juste pour être passé constater l'absence d'étudiants.

28 mai 2007

lundi de pentecôte

Université de P, département de maths, salle de réunion, 2 mois plus tôt :

responsable : les lundis matin ça te va pour tes séances de révision d'oral ?
moi : yes master (en vrai j'ai juste dit oui)
responsable : alors nous disons les lundis 28 mai et 11 juin ?
moi (distrait) : parfait

jeudi dernier, quelque part :

responsable : tu as bien cours lundi matin ?
moi : ce me semble
responsable : tu sais que c'est le lundi de pentecôte ?
moi : euh non, c'est grave ?
responsable : ils ont une séance de révision justement demain matin, tu devrais aller leur demander s'ils ont bien l'intention de venir lundi...
moi : ok

vendredi matin, batiments d'enseignement :

je cherche un peu partout des étudiants de la préparation au capes, et n'en trouve point. D'ailleurs à cette époque de l'année, y a guère que des secrétaires lymphatiques dans les batiments et des lapins fringants à l'extérieur. (le contraire serait pourtant plus drôle)

vendredi après-midi, sur mon ordi :

en même temps que mes collègues de la préparation, je reçois un mail du prof du matin, très mécontent de s'être déplacé pour un seul étudiant... qui se sentant trop seul s'est rapidement éclipsé.
Je comprends mieux, et commence à me dire que lundi matin, je vais peut-être bien être tranquille et pouvoir me consacrer à ce foutu bordel de saloperie de important dossier d'habilitation à l'intention du ministère.

lundi matin 8h, campus abandonné aux lapins et à un crachin breton égaré :

J'arrive assez confiant, manque de bol, je reconnais immédiatement 2 étudiants plantés devant la porte du batiment.
Batiment fermé d'ailleurs, les lapins sont bien là, mais y a pas la moindre secrétaire, ni rien d'humain pour ouvrir le batiment. A des lieues à la ronde.
Première erreur, je dis que je n'ai pas de badge pour ce batiment mais qu'on pourra toujours aller dans le voisin que mon badge ouvre.
Seconde erreur, je leur demande s'ils veulent faire la séance de révisions bien qu'étant en nombre réduit.
Ils y tiennent.
merde
(si encore ça avait été des étudiantes...)
Et voila comment je fus le seul crétin de prof à faire cours le lundi de pentecote à 8h, sur tout le campus, et probablement dans tout le système solaire.
Encore heureux que c'était de la préparation à l'oral du capes, que j'ai pu les abandonner pour vaquer à mes occupations pendant les deux heures où ils préparaient, et que je n'ai eu qu'à écouter puis critiquer leur prestation (moins navrante qu'à l'ordinaire, dois-je remarquer) avec mon indulgence coutumière.
De toute façon c'était un lundi pourri, après un week-end pourri aussi, passé à regarder tomber la pluie en essayant de remplir un nombre quasi infini de fichiers excel (code de l'UE, type de l'UE, effectif de l'UE, heures présentiel (sic), CM, TD, TP, prérequis de l'UE, objectifs de l'UE, contenu de l'UE, heures de travail personnel global (mdr), etc)

25 mai 2007

tirouquin en contrat d'apprentissage

11h45, sortie de l'école

Fifille : pourquoi c'est Clé*ment qui a le grand parapluie et moi le petit alors qu'il est bien plus petit que moi ?
Papa : parce que c'est lui qui est sorti le premier et a choisi le parapluie qu'il voulait.
Fifille : Clé*ment, donne-moi ton parapluie et prends celui là qui te suffira bien, moi je reçois des gouttes de pluie !
Tirouquin : non
Fifille : Papa ! Clé*ment il devient méchant.
Tirouquin : non, moi je suis apprenti-ado.


PS : une petite devinette pour vous occuper. Qu'est-ce que ceci et à qui cela appartient-il ?

PPS : je ne vois pas d'inconvénient à ce que vous usiez dans les commentaires des prénoms réels des héros de ce blog mais à condition de compliquer la tâche de google comme je fais. Merci.

24 mai 2007

George (sans son cochon)

J'ai pas beaucoup de temps en ce moment à cause d'une échéance qui approche dramatiquement (29 mai) pour achever un dossier de demande d'habilitation de diplome que j'en suis pas encore revenu pourquoi j'ai accepté d'être chargé d'une horreur pareille (on n'imagine pas tout ce que la culpabilité nous fait faire de contraire à notre bien-être), mais j'en ai sauvé un peu (de temps) pour me délasser artistiquement et offrir à mes nombreuses lectrices adoratrices de George C. un cadeau dignes d'elles et de Lui :



Un jour - après le 29 mai par exemple - je ferai une étude approfondie afin de comprendre pourquoi toutes les femmes de la tranche 34-36 ans tombent en pamoison devant un acteur plus proche de la cinquantaine que de la quarantaine, et dont tout le monde se fichait jusqu'à ses 33 ans.
Maintenant certaines vont jusqu'à embrasser les abribus ornés d'une pub pour du café...
Quelque chose me dit que ce n'est pas à cause de ses engagements politiques et humanitaires pourtant louables. Ni par amour du café.

22 mai 2007

l'adversité stimule la créativité

Lassé de réclamer de l'auto-discipline de la part des enfants vis-à-vis de l'ordinateur dédié à leurs jeux, j'ai pris des mesures coercitives et courageuses qui, si le rôle de père était voté au suffrage universel, m'aurait valu une sévère déroute électorale...et pas qu'à moi d'ailleurs car leur mère aussi a tenu le rôle ingrat de cacheur de souris.

En théorie tout était pour le mieux dans le meilleur des mondes informatiques possibles : les trois enfants sont parfaitement d'accord avec la règle 1 heure d'ordinateur par jour et par enfant.

En pratique toute une série de ruses habiles leur permettait de contrevenir gaiement à la règle.

D'abord la ruse dite des 5 minutes : quel que soit le temps passé devant l'écran juste avant, quand on les y découvre, ça fait seulement 5 minutes qu'ils ont commencé à jouer. Y compris quand ça fait plusieurs heures.

Ensuite la ruse du "c'est pas moi c'est l'autre" : s'apercevant que les enfants ont passé environ 3 heures devant l'objet auquel ils vouent un culte satanique, le parent fait remarquer que c'est bon c'est fini, ils ont tous épuisé leur quota quotidien. Cris de protestation outrés des 3 protagonistes :
"j'en ai pas fait une heure" (celui qui s'est fait prendre la souris à la main, noté X)
"moi j'ai pas joué"
"j'en ai fait que 5 minutes avant que X me prenne l'ordi"
Aucun argument additif (moins d'une heure + 5 minutes = 3 heures ??!!) ne modifiera leur version des faits.


Variante alimentaire : quand je trouve une peau de banane à côté du clavier, contrevenant à la règle "on ne mange pas devant l'ordi, mon bureau c'est pas une salle à manger", aucun des trois n'en est responsable, la peau de banane s'est apparemment rendue toute seule à l'étage.

Les parents tout d'abord dépassés ont contre attaqué par la ruse "sans souris, un enfant se trouve bien dépourvu devant un écran".
On débranche la souris et on la planque jusqu'au lendemain.
Cela occupait les enfants qui cherchaient à découvrir la cachette.
Il fallait malheureusement souvent changer de cachette car ils nous épiaient le lendemain quand on devait remettre la souris à sa place.
Fifille a été la première à réfléchir qu'une vieille souris c'est mieux que pas de souris du tout et à se fournir dans mes stocks de souris abandonnées.

N'étant pas geek pour deux sous, je n'ai pensé qu'à ce moment-là à la solution la plus évidente : le mot de passe.
Maintenant ils doivent venir me demander avant de pouvoir jouer (cela me donne le vague mais réjouissant sentiment d'être dieu)
Ils ont essayé de deviner quel était le mot de passe, en vain. (un mot de passe du type TR8BAN, ils ne sont pas près de le trouver)
Ils ont essayé de mémoriser le mouvement de mes doigts sur le clavier quand je le tape, en vain encore. (je tape raisonnablement vite)
Ils ont essayé de changer le mot de passe, toujours en vain (pas de bol, ils sont encore moins geeks que moi, et le gestionnaire de mot de passe leur a parlé de "disque amovible", les plongeant dans un profond désarroi)
Ils ont résolu maintenant de me filmer pendant que je tape le mot de passe, sans que je m'en aperçoive. Avec mon propre apn. Me prendraient-ils pour un perdreau de l'année ?
Enfin pour le moment leurs essais pour vérifier si c'était faisable ne sont pas franchement concluants :

L'escalade des moyens dans la lutte entre les gendarmes et les voleurs ne s'arrêtera surement pas là : tandis qu'ils oeuvrent pour découvrir le mot de passe, je médite sur les moyens de maitriser la fin de leur heure (je ne maitrise que le début).
Alarme automatique ? Compteur qui verrouille l'ordinateur au bout d'une heure ? Réveil strident ?
J'aurais bien demandé de l'aide à mes lecteurs mais je commence à les connaître et je ne doute pas qu'ils aideraient plutôt mes enfants à transgresser mes règles...

21 mai 2007

Geburtstag


j'sais pas comment font les autres, je trouve très dur de faire le lien entre la mini crevette de pas 2 kilos 5, avec des pieds moins gros qu'un eskimo et qu'on pouvait sucer pareillement (j'me suis géné, tiens), découverte il y a 13 ans avec émerveillement, et l'ado presque aussi grand que moi et avec déjà des pieds plus grands que les miens, et qui est à priori la même personne (sauf enlèvement sournois par des extra-terrestres), même si on ne l'appelle plus "petit mimi", qu'on ne peut plus guère le porter dans les bras, et que ça devient même difficile et étrange de lui faire bisous et calins. Pas comme un étranger mais comme quelqu'un qui a disparu pendant des années et est revenu très changé.

Evidemment j'ai presque tout noté, photographié, filmé, pourtant la plupart des images s'évaporent dans ma mémoire, ou se mélangent avec celles des deux autres, il faut rouvrir les albums photos dans l'ordre chronologique pour me convaincre qu'il n'y a pas de chainon manquant, que tout s'est passé insidieusement parce que lentement.

Du coup on se regarde aussi, et oui nous aussi on a changé (et pas seulement de lunettes) : kilos en trop, rides de soucis, cheveux blancs, certes je n'y aurais pas échappé sans toi, fistounet, mais tu y as bien contribué, en tombant des arbustes, en attrapant varicelle etc, en nous réveillant la nuit, en usant notre patience, en courant partout, en t'ouvrant le front sur les quais de gare, et en dévorant d'appétissants sandwichs de brioche au nutella sous notre nez.
D'un autre côté grâce à toi j'ai découvert Miyazaki, les kaplas, les belles histoires de pomme d'api, donc ça compense bien.

Cela devient également assez compliqué de savoir quoi t'offrir pour ton anniversaire mais l'envie de te faire plaisir et de te voir heureux reste intacte. (La tâche aurait été facilitée si ton prof de maths avait choisi un autre jour pour son interro évaluation sur la proportionnalité. Salauds de profs de maths.)

20 mai 2007

la ligne acadienne


est une promenade d'un peu plus de deux heures, que les enfants ont faite sans rouspéter mais sans trop s'intéresser non plus aux acadiens.
D'ailleurs on n'en a pas vu, on a vu des moutons, un rapace, et deux labradors qui ont joué avec nos 3 monstrounets. (preuve en images animées)

L'Acadie est une ancienne colonie française d'Amérique du Nord qui se développa de 1603 à 1755, malgré les guerres franco-anglaises et les changements de "propriétaire", jusqu'au Grand Dérangement qui vit les Acadiens expropriés et déportés, en grand nombre, entre 1755 et 1763, par les (perfides) anglais. Environ 2000 trouvèrent refuge au Québec, encore français provisoirement, autant en Louisiane, et 2500 finirent par se retrouver en France, éparpillés sur les côtes de la Manche.
Le pouvoir royal français allait hésiter plus de 10 ans sur ce qu'il convenait de faire de ces réfugiés ni tout à fait français, ni tout à fait étrangers. Jusqu'en 1773 date de la décision de les installer dans le Poitou, 150 fermes devant être construites pour 1500 d'entre eux.
De nouvelles lenteurs convainquirent plus de mille acadiens hébergés temporairement à Chatellerault d'émigrer en Louisiane, et il en restait moins de 200 (une vingtaine de familles) lorsque le projet de ligne acadienne sortit enfin de terre pour les accueillir.
58 maisons avaient été construites, il en reste 30 aujourd'hui.









Le concept de France, terre d'accueil, avait déjà des ratés, même pour ses propres enfants.

18 mai 2007

comment l'esprit de répartie vient aux femmes


(en s'entrainant sur leur père)

après l'épisode "bisounours" précédent, voici, pour équilibrer, une note sur la vraie réalité du monde, des femmes et des enfants qui savent si bien se montrer cruels, particulièrement lorsqu'elles sont entre les deux.

papa : dis donc, dans les sandwichs des Noé*mie, y a plus de nutella que de brioche...
fifille : et chez les i*van y a plus de graisse que de muscle.

Dans ces conditions je crois que je vais lui laisser manger autant de nutella qu'elle veut et attendre quelques années pour lui rappeler ses petites phrases au bon moment.

16 mai 2007

un peu de douceur dans un monde de brutes



Get Your Own!


les photos ont été prises par les enfants, la mise en scène est d'eux aussi... (ils ne feront croire à personne que titou s'intéresse de lui-même à un chat en peluche, ou que vous allez avoir du mal à distinguer le vrai du faux chat, mais on peut faire semblant)

14 mai 2007

crash

Ce post a pour but de tordre le cou une fois pour toutes aux idées reçues selon lesquelles les femmes passent leur temps à abîmer les voitures en les rentrant dans le garage, tandis que les hommes, grâce à un chromosome spécifique, le font les yeux fermés.
Et bien c'est faux.
Encore que techniquement ce n'est pas la voiture que j'ai abîmé.
Et que j'ai des circonstances atténuantes : en effet plusieurs membres de la famille à l'odorat délicat se plaignaient d'odeurs d'essence qui se faufileraient du garage vers la maison lorsque je rentre ou sors mon carosse ma vieille ouature pourrite du dit garage.


Or donc pour protéger leur narines sensibles je sors l'engin au démarreur, et lors du retour je coupe le moteur avant de pénétrer complètement dans le garage, filant sur mon erre comme un navire rentrant au port, grâce à l'inertie, et freinant au dernier moment devant la planche et les tréteaux servant officiellement d'établi pour mes rarissîmes expériences de bricolage.
Sauf la semaine dernière.
J'avais l'esprit préoccupé par des calculs de probabilités d'avoir des filles ou des garçons, et je n'ai pas tout à fait freiné à temps. Presque disons. La voiture n'ayant rien et le faux établi non plus, j'ai oublié l'incident.

Jusqu'à ce qu'une membre éminente de la famille, à la vue aussi perçante que son odorat est fin, m'a amené dans le cellier pour me montrer la cloison donnant sur le garage.
Le tréteau avait fait bélier. Et bien qu'en bois bon marché il était entré comme dans du beurre dans la cloison.
Ce qui permet de comprendre au passage pourquoi les constructeurs de chateaux-forts évitaient sagement d'utiliser du placoplatre.

13 mai 2007

lacunes éducatives



Ce week-end, obéissant aux prescriptions de Sully et Henri IV, j'ai improvisé une poule au pot un poulet au curry avec des patates et une sauce à base de lait de coco, le tout s'étant révélé assez réussi pour que fifille (moins difficile que filsainé) et filsainé (moins difficile que tirouquin) en mangent avec entrain.
Mais pas tirouquin.
Tirouquin a grappillé quelques bouts de poulet pour nous faire plaisir.

papa : - pourquoi tu ne manges pas des pommes de terre ?
tirouquin : - j'aime pas les pommes de terre.
papa croyant avoir trouvé un angle d'attaque :
- avec quoi tu crois qu'on fait les frites ? (tirouquin est fan de frites)
tirouquin : - j'sais pas.
papa content de lui : - ben avec des pommes de terre évidemment.
tirouquin, sérieux comme un pape en train de pondre une Bulle, et, semble-t-il, légèrement indigné et véhément :

" NON, ça ça s'peut pas !"

11 mai 2007

qui a gagné la peau de Roger Rabbit ?

Je rappelle le problème : Emmanuelle a 3 filles (son mari aussi et d'ailleurs ce sont les mêmes, la nature est bien faite) mais de garçons, point.
Quelle chance a-t-elle de parvenir à avoir autant de filles que de garçons, en supposant qu'elle ait tout son temps ? Après combien d'accouchements sans douleur (ou pas) peut-elle espérer atteindre ce but?

Alors Emmanuelle, j'ai une bonne et une mauvaise nouvelle pour toi :
La bonne c'est que tu es certaine d'y arriver si tu disposes d'un temps infini.
La mauvaise c'est qu'en moyenne il te faudra effectivement un temps infini.

Je devine qu'il y en a qui commencent déjà à sentir poindre la migraine alors allez tout de suite prendre une aspirine parce que c'est pas fini.


Avant de donner des éclaircissements pas forcément éclairants pour tout le monde, il est temps de donner les noms des gagnants :

Indubitablement zhom à sosso a bien répondu à la première question.
Les membres du jury, au nombre de 1, ont débattu ensemble et s'accordent à trouver que les plus proches de la bonne réponse à la seconde question sont Bertrand et Marianne, ce qui fait trois gagnants en tout mais quand on aime on ne compte pas. Ils peuvent laisser leurs coordonnées quelque part dans ma bal s'ils veulent découvrir leur prix un jour. (oui je sais cahuette, toi tu attends toujours mais ça te va si bien au teint)

La marche de l'homme ivre :

Je ne sous-entends pas qu'Emmanuelle picole mais la problème d'Emmanuelle est identique à celui de l'homme ivre qui titube sur un trottoir, se rapprochant tantôt de la rue tantôt s'en éloignant au gré de ses pas : De même, à chaque enfantement Emmanuelle se sera soit rapprochée de son but (avec un garçon) soit éloignée (avec une fille).
Ce que démontrent les maths sur ce problème c'est que tôt ou tard le but est atteint : Emmanuelle aura autant de garçons que de filles, et l'homme ivre atterrira sur la rue où il se fera écraser. Elles montrent aussi qu'on ne peut espérer une limitation pour le "tôt ou tard", le temps moyen pour parvenir au but n'est pas fini, mais infini.

La théorie des jeux :

Un autre cas de marche au hasard se retrouve dans les jeux de hasard simples : Le joueur a un capital de départ, et mise 1 € à pile ou face : il double sa mise s'il gagne, il perd sa mise s'il perd. A chaque étape il augmente donc son capital de 1 ou bien il le baisse de 1.
Le jeu ne s'arrête que lorsque le joueur est ruiné (plus rien à miser), de la même façon que l'ivrogne arrête de tituber une fois écrasé, et Emmanuelle d'enfanter une fois la parité atteinte.
Même si le joueur est millionnaire au départ il est certain de finir ruiné tôt ou tard. Il aura peut-être passé par milliardaire entretemps mais il finira ruiné.
Au passage un conseil : ne jouez pas aux jeux de hasard !!!

La démonstration est la même dans les 3 exemples et je vous la donnerais si elle n'était pas épouvantablement compliquée.

De toute façon Emmanuelle ne dispose pas d'un temps infini. Même si elle est encore toute jeunette et impressionne en ayant eu 3 filles en 3 ans, on peut estimer qu'elle n'ira probablement pas au delà de 12 enfants.

Je note (3,0) le point de départ avec 3 filles et 0 gars.
A l'étape suivante elle aura soit (3,1) soit (4,0) , chacun avec une probabilité égale à 1/2.
Chaque cas se divise à nouveau en 2 à l'enfant suivant : de (3,1) on passe à (3,2) ou (4,1), tandis que de (4,0) on passe à (4,1) ou (5,0). Chacune des 4 possibilités a pour probabilité 1/4. On remarque qu'il y a deux manières d'arriver à (4,1) qui a donc 2 chances sur 4 d'apparaitre.
On notera donc les possibilités pour 5 enfants ainsi : (3,2) ; (4,1)² ; (5,0)

Remarque : si on ne regroupe pas les couples identiques bien qu'obtenus différemment, l'arbre devient vite abominable. Les petits exposants évitent d'écrire 512 couples (filles, garçons) à la ligne des 12 enfants.



On voit donc qu'Emmanuelle a 1 chance sur 8 (seulement) de parvenir à la parité avec 6 enfants, 3 chances sur 32 au 8e enfant (3/32), 9 chances sur 128 au 10e enfant, et 28 chances sur 512 au 12e.

En additionnant les 4 possibilités de parité jusqu'à 12 enfants, on trouve 0,34375.

En langage clair cela signifie que si Emmanuelle s'accorde la possibilité d'aller jusqu'à 12 enfants mais pas plus, elle a environ une chance sur trois d'atteindre son but.
Et donc deux fois plus de chances de ne pas l'atteindre.
Ce qui ferait réfléchir les plus courageuses...

10 mai 2007

faiblesses paternelles

Aujourd'hui Fifille voulait manger à la cantine, le menu était alléchant et d'ailleurs j'aurais bien aimé y manger aussi, plutôt que les restes habituels de mes enfants et des jours précédents que je me tape généralement les midis. (je fais mon caliméro, on ne sait jamais, je vais peut-être émouvoir des lecteurs qui m'enverront des macarons et de la blanquette).

salade hollandaise, spaghettis bolognaises, glace.


Tirouquin a commencé par m'expliquer que certes les spaghettis bolognaises constituaient son menu préféré, mais c'était à la maison parce qu'à l'école le gruyère rapé était déjà dedans et qu'y avait pas moyen d'exiger qu'on le lui ote de ses spaghettis. Un scandale, comme disait Georges.

Puis il est devenu très émouvant en me parlant du maïs et des concombres se trouvant dans la salade hollandaise (y a de la mimolette aussi mais apparemment ça l'a moins frappé, pourtant je parie un éclair à la vanille qu'il n'aime pas plus), et j'ai craqué, j'ai dit que je viendrais encore le prendre à midi, faisant tomber sa moyenne mensuelle de séjours à la cantine à moins de 1.
(il a de la chance que je possède la ruse du renard quand il s'agit de placer mes (rares) cours aux heures qu'il faut)

Que celles qui sont certaines de rester ferme face à la voix brisée d'un tirouquin indiquant le nombre de grains de maïs obligatoires pour que les cantinières considèrent qu'il a goûté, qu'elles me lapident donc en me lançant le premier Régine Pernoud qui leur tombe sous la main.

A midi je récupérais donc un tout joyeux tirouquin mais tombais sur une fifille dans la cour, avec une grosse larme au coin de l'oeil. Elle se tenait la main car son ongle prévu pour tomber un de ces jours lui faisait soudain très mal.

Je me demandais ce que je devais faire lorsque Madame G., l'ennemie mortelle du tirouquin, prit fifille sous son aile et l'emmena lui mettre un pansement pour protéger son doigt. J'avoue que j'étais bien soulagé (des fois un papa c'est pris au dépourvu)

On reçut aussi des conseils au sujet de bains d'eau chaude et de gros sel afin d'aider son ongle à finir ses jours sans souffrance.

09 mai 2007

en mai ne fais pas ce qu'il te plait

Depuis que nous avons un nouveau président il fait un temps pourri. (je dis pas qu'il y a un rapport, hein. quoique)
Nonobstant la morosité de la météo et de nos espoirs d'un pays plus solidaire, nous décidâmes de sortir au grand air les enfants qui se chamaillaient tels des socialistes un lendemain de défaite, sur le lieu de mes exploits escaladeurs récents, car il s'y trouvait nombre de grottes creusées dans les falaises.
(non ce n'est pas avec l'intention de nous y réfugier au cas où nous devrions prendre le maquis, y a même pas internet)
Tifroussard n'a pas voulu y pénétrer car Grandfrère trop blagueur avait suggéré qu'il pouvait réveiller des ours.

.....

Un soir avec des collègues nous devisions du nombre d'Erdös et son application à tout un chacun.
Il s'agit par exemple de calculer à combien de poignées de main une personne est éloignée ou proche d'une autre. (y compris un lapon d'un côté et un papou de l'autre mais là les calculs sont méchamment complexes)
Je suis à priori à 4 poignées de main de Ségolène, puisque ma compagne travaille dans un lycée dont le principal est copain avec la dame.
Nous étions en train de nous moquer d'une de nos collègue qui est à 3 poignées de main de notre nouveau président honni, par un voisin puis le riche Lagar*dere, lorsqu'elle nous a fait remarquer fort justement que si elle était à 3 poignées de main de Sarko, nous valions à peine mieux, en étant -grâce à elle- à 4 poignées de main de lui.
C'est la honte...
(et ça ne nous sert même pas à faire une croisière luxueuse et tous frais payés comme vous-savez-qui).

et vous, savez-vous à combien de poignées de main vous êtes de l'une ou de l'autre ?

ps : patience pour la réponse à la dernière devinette mathématique.

07 mai 2007

de l'amitié

Je crois bien qu'on n'a rien inventé de mieux que les amis pour passer outre les déceptions de tout genre que ce soit, électorales ou autres.
Iznogood doit être sur un nuage, il est arrivé tout en haut, à la tête de l'Etat, mais impossible de l'envier un seul instant. Il s'apercevra bien vite que tout là-haut il n'a plus d'amis (s'il en a eu) il n'a plus que des courtisans et des quémandeurs, tandis que j'ai des amis particulièrement chouettes, qui n'attendent rien d'autre de moi que de sourire ensembles même dans l'adversité, avec une bonne dose d'humour et de solidarité.

Ils me pardonnent même mon obstination à voir des maths partout, c'est dire...
J'en vois dans les endroits les plus incongrus, pourtant.
Emmanuelle a déjà 3 filles, et quand un idiot leur demande s'ils vont pondre encore longtemps, le Père répond, royal :

"jusqu'à avoir autant de garçons que de filles !"

Un individu normal sourit et admire l'esprit de répartie.
Un individu doté de sens politique songe : "tous ces bébés qui vont naître sous Sarko 1er, les pauvres"
Un individu anormal comme moi se pose des questions carrément stupides :

1/ quelle probabilité ont-ils de réaliser la parité dans leur progéniture ?

2/ quel nombre moyen d'enfants doivent-ils faire pour cela ?

(en supposant évidemment qu'ils ne sont pas limités en nombre de bébés).

Alors pour se changer les idées je vous propose d'essayer de répondre à ces deux questions, avec les moyens que vous voudrez : hasard, voyance, tarots, intuition féminine, bon sens, calculs mathématiques, expérimentations chez soi, etc

Les deux plus proches réponses (une pour chaque question) recevront en prix mon livre préféré de mon auteur préféré. (je sais que dans la blogosphère la tradition veut que les récompenses aux jeux soient des pots de confiture mais je suis pas doué en confitures)

NB : nombre moyen signifie : moyenne des résultats obtenus si un très grand nombre de couples tentaient la même expérience d'enfanter jusqu'à obtenir la parité en ayant commencé par 3 filles.

06 mai 2007

vote dominical




Ceux qui me connaissent savent bien que le résultat me consterne.
Mais...
En démocratie les gouvernés ont les gouvernants qu'ils ont élus et donc qu'ils méritent.
On ne peut même pas dire qu'il a eu besoin de truquer le décompte des voix comme Bush pour gagner.


ps : C'était ma première pensée à vif, pas mal dégouté, peut-être demain j'en changerais.

03 mai 2007

débat inégal

Au départ Fifille et moi ne partageons pas la même conception de l'utilisation d'une bibliothèque.
Pour moi une bibliothèque sert à ranger des livres de manière à la fois fonctionnelle et agréable aux yeux.
Pour elle c'est plutôt un terrain de jeu où les livres sont conviés à sortir du rang pour devenir murs ou cloisons, voire carrément s'effacer pour créer des chambres. Ensuite la bibliothèque est colonisée par toutes sortes d'envahisseurs répondant au nom de playmobil.

Afin de régler le conflit latent un débat a été organisé hier soir et retransmis en direct sur celle-qui-n'en-a-qu'une.
Fifille a gagné haut la main, d'abord parce qu'elle a un sourire adorable, ensuite parce qu'elle m'a promis un bisou, et enfin ses arguments étaient brillants.
Elle a moqué l'archaïsme et la frilosité de mes conceptions passéistes en matière de bibliothèque, elle a imaginé une France bibliothèque plus moderne, plus ouverte, plus novatrice, plus vivante et solidaire. Je fus étonné puis séduit et enfin convaincu.
En conclusion, playmobils de tous les pays, unissez-vous venez chez nous, peu importe que vous soyez riches ou pauvres, indiens ou cowboys, romains, chevaliers ou vikings, notre bibliothèque est accueillante au vrai sens du terme, elle ne choisira pas certains pour en rejeter d'autres, venez même si les innovations de fifille en matière d'architecture HLM peuvent surprendre au premier abord, avec une forêt au rez-de-chaussée et des loups en guise de concierge, et un cheval et des chevreuils au 3e étage.

(je raconte n'importe quoi si je veux)

01 mai 2007

chat chavant


Les amoureux fervents et les savants austères
Aiment également, dans leur mûre saison,
Les chats puissants et doux, orgueil de la maison,
Qui comme eux sont frileux et comme eux sédentaires.

J'ai découvert que c'est réciproque et que mon chat pousse l'amour des sciences jusqu'à dormir sur et sous de savants ouvrages :

Depuis 4 ou 5 jours c'est son nouvel endroit favori pour se reposer de ne rien faire.

Il ne se passe guère une journée sans que je l'envie depuis que nous l'avons adopté. Non pas de lézarder en boule et de dormir tout le jour ou presque (pour lui c'est tous les jours le 1er mai), ça je pourrais le faire vu mon emploi du temps actuel, mais d'avoir une vie sans soucis, sans responsabilités, sans mille interrogations existentielles épuisantes sur soi-même, et dix mille sur les autres.
(une amie chère m'a dit hier "qu'est-ce que tu en sais ?" mais je n'arrive pas à imaginer que titou arriverait aussi bien à masquer des angoisses métaphysiques)

Ce matin je me suis souvenu qu'il est castré, qu'il n'a jamais connu l'amour et ne le connaitra jamais alors je ne l'envie plus du tout.

Au passage j'ai bien envie (mon côté prof, sans doute) de montrer à mes lecteurs et lectrices adorés quelque chose sur le fait qu'il est souvent impossible de juger et de conclure sans connaitre la totalité du contexte. (ce qui est rarement possible, qui plus est)
Ce n'est pas du tout parce qu'il aime les mathématiques que titou dort au milieu d'elles.
Un plan plus large permet de voir que c'est pour être proche des enfants qui depuis 5 jours, date de l'achat et de l'installation dans mon bureau d'un ordinateur neuf, puissant et entièrement dévolu à leurs jeux, y ont passé le plus clair de leur temps de fin de vacances scolaires. (Leur retour demain à la vie réelle va être dur)
Pour les chats aussi, le besoin d'affection et de compagnie est plus fort que l'attrait du savoir.