25 juin 2008

Rallye de Monte-Carlo dans le Poitou

L'année dernière j'avais ouvert de grands yeux (bordés de longs et beaux cils) étonnés, en apprenant que nous étions conviés avec la chair de notre chair sous les ors de la République afin qu'il y reçoive, avec ses 2 complices habituels, un prix du rallye latin, étonnés parce que :

1.a : je ne savais pas qu'il concourait à quelque chose.
1.b : je ne savais pas qu'il était si brillant en latin.
1.c : je croyais que les rallyes c'était des courses de ouatures, ou à la rigueur des rencontres ludiques entre gens bien nés pour qu'ils s'apparient entre eux, jusqu'à obtention de gênes létaux.

Un homme averti n'en vaut pas toujours deux car cette année en apprenant la même nouvelle j'ai encore ouvert de grands yeux pleins de cils, parce que :

2.a : je ne savais toujours pas qu'ils concouraient.
2.b : ça fait plusieurs mois qu'il ne fiche visiblement plus rien (au point que ça a finit par se voir aussi sur son bulletin trimestriel), entre les voyages en Allemagne, en Italie, la réception d'un allemand, et l'addiction à l'ordinateur.
2.c : je pensais que c'était un coup de chance qui ne se reproduirait pas, l'an dernier.

J'ai plusieurs hypothèses explicatives que je vous livre sans trier :

3.a : les rallyes latins il suffit de participer pour gagner, un peu comme la baisse du pouvoir d'achat.
3.b : ce sont les deux autres qui ont bossé pour trois, pendant que filsainé jouait à Rome total war sur l'ordi familial.
3.c : jouer à Rome total war lui a appris des choses qui se sont révélées très utiles pour remporter le rallye latin 2008.

En tout cas ils ont remporté un prix départemental à nouveau, et le second prix académique si j'ai tout suivi mais c'est pas sûr, et comme ça tourne sur l'académie c'est le conseil général des Deux-Sèvres qui s'est chargé cette fois de recevoir les impétrants.

Puisque je devais tripatouiller la photo pour rendre tout ça anonyme j'en ai profité pour rendre le maitre de cérémonie plus cérémonieux d'apparence, j'espère qu'il me le pardonnera s'il passe par là.

Il faut dire que contrairement au salon d'apparat de la préfecture de la Vienne l'an dernier, cette année c'était dans une salle banale à pleurer, des néons rectangulaires comme on n'en fait plus que dans les établissements scolaires publics, éclairant des murs nus et aussi tristes que le regard de sarko quand on refuse de lui serrer la pogne.
Heureusement que les prix étaient plus à la hauteur de l'évènement, de chouettes BD éducatives que même tirouquin reste plongé des heures dessus à essayer de comprendre, somptueusement dédicacées en plus.
De filsainé on a eu ce seul jugement sur son après-midi : "les gateaux c'était encore plus nul que l'an dernier".
Message transmis aux conseillers généraux des Deux-Sèvres : "si vous voulez impressionner favorablement la jeunesse locale, évitez de lésiner sur les petits-fours, et pour les salles de réception prenez exemple sur ce qu'a fait le conseil général de la Vienne."

18 juin 2008

A la question

En attendant un éventuel récit circonstancié de ma descente mouvementée mais enchanteresse de la Vézère durant 2 fois 3 heures, un petit billet paresseux dont l'occasion m'est fournie par stefbsl et cahuette.
J'ai peut-être une réputation de gourmand à voir le questionnaire identique qu'elles m'ont transmis :

1) Les aliments que vous n'aimez pas : la réglisse, tout ce qui est au café (de la boisson au tiramisu), les champignons.

2) Vos 3 aliments favoris : les pommes de terre, le chocolat, les iles flottantes (en supposant que ça puisse être considéré comme aliment)

3) Votre recette favorite : mon clafoutis pommes-poires

4) Votre boisson de prédilection : le co*ca-cola, malheureusement

5) Le plat que vous rêvez de réaliser mais que vous n'avez pas encore réalisé : un fraisier peut-être.

6) Votre meilleur souvenir culinaire : bizarre la question, le meilleur souvenir culinaire ça veut dire le meilleur souvenir en tant que cuistot ou en tant que consommateur ?
on va dire en tant que consommateur, je dirais alors que c'est le buffet de desserts (à volonté of course) du resto du Pa*rk Pla*za Hotel sur le site du futu*roscope. Je me sentais un peu comme Charlie invité à la chocolaterie. J'y aurais bien passé la journée et la nuit à tout goûter.

Finalement je dois être un peu gourmand.

Il y en a une autre qui doit me juger tel, c'est mademoiselle ma Fille.
Pour la fête des papas elle m'a offert une jolie et appétissante oeuvre d'art fabriquée à son club "argile et pâte à sel" du vendredi midi, en me disant :
"voila pour toi mon pauvre papa, tu auras eu au moins un gâteau pour la fête des pères, même si celui là ne se mange pas".
Comme elle est sympa, elle n'a pas ajouté qu'un gâteau en argile c'est aussi bien pour moi qui suis assez gras comme ça.

04 juin 2008

a star is born

Si on m'avait demandé mon avis, j'aurais aimé avoir les 4 filles du Dr March.
ou encore mieux, les 5 soeurs de Malika Ferdjoukh.
Comme personne ne m'a demandé mon avis, j'ai juste 1 fille.
Mais à elle tout seule elle les vaut toutes.
(les allergiques aux hagiographies longuettes peuvent sortir tout de suite)

Par exemple comme Jo March, elle écrit toutes sortes de choses et lit toutes sortes de livres.
Mais elle, elle est publiée dès ses 12 ans, dans le journal du collège, journal dont elle est une des cofondatrices dès ses premiers mois de collégienne.
J'ai déjà évoqué ses talents d'aquarelliste, je peux encore vous montrer ce qu'elle fait de ses 10 doigts fins et racés, quand le club arts plastiques ne suffit plus à étancher sa soif créatrice. A partir d'une banale boite en carton de tablettes de lessive.

Elle aime les chats et les chevaux et ceux-ci le lui rendent bien. Elle aime encore plus les loups mais par chance il n'y en a pas dans la région.
Elle est si serviable qu'elle aiderait même un voleur à fuir les gendarmes ou Sisyphe à pousser son rocher.

Elle chante depuis toujours, ma petite artiste, elle apprend la flute au collège alors qu'elle rêve de harpe mais ses vilains parents et professeurs lui mettent des bâtons dans les cordes de la lyre. Elle se venge en allant au club chorale qui a préparé un vrai spectacle mêlant chant choral/danse/théâtre/musiciens, avec d'autres collèges, au sein de Choeurs sans frontière, ce dont je me doutais guère avant d'y assister moi-même cette semaine, accompagné de quelques 600 ou 700 spectacteurs subjugués comme moi.
(Ceux qui sont allergiques aux bons sentiments et aux voix d'enfants peuvent sortir maintenant)

Cette génération est peut-être moins politisée que celle du mois de mai d'il y a 40 ans, mais elle n'est pas individualiste comme on l'en accuse parfois. Fifille est anti-sarko mais elle est surtout citoyenne du monde, habitante de la terre, et la politique franco-française lui est trop étriquée.
Fifille se reconnait mieux dans les préoccupations globales, la sauvegarde de notre planète, de chacun de ses peuples, de toutes ses richesses, elle s'indigne de l'inégalité Nord-Sud de sa répartition. Elle veut tout sauver, sans faire de choix ni de hiérarchie.

"...Il faut sauver Il faut sauver
Il faut sauver l'Irak et le Kosovo
la banquise et la mer
les bébés phoques et les enfants d'Asie
...
Angola, Birmanie, Ouganda, Malawi,
sauver les rescapés des sécheresses inondations et des tsunamis
...
Sri Lanka, Bolivie, Burkina, Haïti
les sans-papiers les sans domicile fixe
...
On est là, on arrive sur la terre qui part à la dérive
On est là pour la secourir

Mais parlons de nous, de nos amours
La misère est si loin de nos vies troublantes, loin

..."

"...Résistez résistez ce qu'il reste à sauver
résistez pour ce qu'il reste à sauver
Bateaux espagnols vous descendiez l'Amazone, on ne vous revit jamais
Pour l'Eldorado l'homme souvent déraisonne et l'or le fait chavirer
Francisco de Orellaba dans l'autre monde le fleuve vous a gardé
En ce temps la forêt n'était pas moribonde c'est elle qui décidait
Une lumière qui embrase la nuit
Est-ce les flammes de l'incendie
d'une voiture en cité ghetto
d'une usine en zone sévéso ?
Cette fumée vient-elle de Kaboul
d'un puits de pétrole à Mossoul
d'un hotel bondé de Paris
ou des arbres d'Amazonie
ou des arbres d'Amazonie ?
"

Cette chanson-là est sa préférée, Yan-li est sa soeur de Chine, moins chanceuse qu'elle.

"...Courir ailleurs, elle s'imagine, courir ailleurs, pieds nus dans la colline
dans les roseaux, dans le ruisseau et s'endormir près de l'eau.
Courir ailleurs, loin de l'usine, courir ailleurs, plus loin que la colline
dans ces pays, si loin d'ici où les gens galopent tant.

Qu'ils usent tant de chaussures, tant de chaussures, que Yan Li doit coudre
Six cent marques d'azur dans la journée, il ne faut pas s'arrêter.
Yan Li ne comprend pas pourquoi là-bas personne ne le fait
La chaine c'est pas sorcier, faut répéter, même plus la peine de penser.

Ils usent tant de chaussures, tant de chaussures, que Yan Li doit coudre
Six cent marques d'azur dans la journée, il ne faut pas s'arrêter.
Yanli courbe l'échine, sur une machine, onze ans aujourd'hui
Yanli travaille en chine dans une usine d'europe ou d'etats-unis.
"

"...Romanos tchels manouches a tsinganos ou gypsy
dirékékéna éderledzy sao roma dayé
romanos
nous chantons nos peines dansons nos joies
A la belle saison nous repartons le stand de tir arrimé au camion
De fête foraine en fête foraine les gens viennent tirer sur nos ballons
ma mère vend la barbapapa mon père met les plombs dans les carabines
je tiens la caisse en priant le génie des maladresses et je distribue les lots
des peluches et des charlots qui sont fabriqués en Chine
Avec un cousin qui tient ma main j'apprends à marcher sur un fil de fer
Le buste droit je serre ma croix ne surtout pas regarder en arriere
puis il me lâche je me détache sur les étoiles d'un grand chapiteau
et de là-haut je vois les toits blanchis des caravanes j'entends le chant des tziganes
chanter le bonheur qui vient toujours au bout du chemin
...
"

Les auteurs du spectacle ont parfois la dent dure et l'ironie mordante, la chanson "L'axe du bien" est une satire de l'Oncle Sam.

"... C'est les sauveurs de l'humanité toujours vaillants contre les méchants
fleur au canon bombes aux avions
le coeur sur la main, la main sur le monde
Dormez tranquilles dormez tranquilles
dormez tranquilles dormez, et pour l'éternité enfants de Damatola en Afghanistan
c'est pas vous les héros du grand jeu vidéo qu'on a joué ce jour là
c'est le combat du bien contre le ma
la juste guerre de nos vieilles croisades mais surtout
dormez tranquilles sous leurs tirs de missiles
...
"
Après une chanson pestant contre les occidentaux qui gaspillent inutilement leur énergie sur des rameurs et steppers alors que l'énergie manque ailleurs pour actionner les pompes à eau potable, une avant-derniere chanson vient avec lucidité rappeler que les chansons n'y font rien et que les gens ne se réveillent pas.

"... quatre allumettes sur le mont Ventoux
font taire les charlatans

si ma chanson ne veut rien dire du tout
c'est que personne ne m'entend

puisque personne n'entend
que ma chanson est muette
alors à quoi bon chanter
mes envies mes souffrances
au royaume des apparences juste pour vous bercer

pour vous bercer de Raymond Queneau
de vers de terre de moineaux
de balivernes en graines d'acajou
jetez des pieces aux enfants

dont la chanson ne veut rien dire du tout
parce que personne ne l'entend
personne n'entend
personne n'entend
personne
non personne
"

Le spectacle se terminait par une chanson-message d'amour parce que c'est la plus grande force et il pourrait (presque) faire des miracles sur la terre.
si seulement...
ici, il doit y avoir trop de vidéos dans un même billet.
Au passage, le jour de ce spectacle était le premier où elle s'est remise à marcher sans béquilles après sa blessure mystérieuse une semaine avant (rien de visible à la radio, ni à l'oeil nu), et elle a répété toute la journée. Un bel exemple de musicothérapie.