29 décembre 2005

roman-photo de Noël















Ce qu'il y a de bien avec le père noël, c'est qu'il ne se contente pas d'apporter des kaplas, des k'nex, des sabres laser, des lecteurs cd, des baladeurs mp3, des circuits de voitures bruyants, des jeux coopératifs, des nichoirs à mésanges, des pantalons, des chocolats, des livres, des cd, des télescopes, des playmobils, des papiers pour origamis, des pulls de saison, des gilets et des jupes pas vraiment de saison, mais il amène aussi et surtout la neige, il réunit les cousins éloignés, les tontons (et les tatas) avec leurs nièces calines et leurs neveux bagarreurs, les petits-enfants et leurs grands-parents (gateux, ou non), etc...


Son cousin justement, de 2 ans plus agé, faisant remarquer à tirouquin que lui savait lire, ce dernier ne se laissa pas démonter et lui lança cette répartie définitive :
"moi je sais lire dans mes pensées".
ce qui est une bonne chose quand même.

A propos j'étais à Lyon, ces 6 derniers jours, capitale des Gaules au temps des romains.
Au retour on a fait une pause au macbeurk de Mozac au nord de Clermont-Ferrand, pour changer, on a croisé plein de chasses-neige qui avaient bien fait leur boulot dans le Massif Central tout enneigé où on a croisé aussi d'autres palestinien(ne)s :

Prudemment nous n'avions pas prévu d'y pique-niquer.

26 décembre 2005

chaines alimentaires

J'ai un peu honte et surtout mal au ventre lorsque je repense au nombre d'espèces animales consommées en un peu plus d'une douzaine d'heures : nos amies les moules, saumons, crevettes, dindes, noix de st jacques, noix de pétoncle, pintades, huitres, oies gavées, lottes, sont certainement en train de se plaindre d'une seule voix auprès du Grand Créateur de mon appétit de requin boulimique et de cette boucherie inutile. Et encore j'ai empêché ma mère, angoissée à l'idée que son gratin de fruits de mer ne permettrait de nourrir qu'une moitié de régiment, ne retourne au milieu des prédateurs à caddies acheter des pinces de crabes dont les voix muettes et le corps mutilé auraient tiré des larmes des Anges et des Saints agglutinnés à la droite de Dieu (à gauche, je sais pas pourquoi, c'est tout vide).

A l'inverse tirouquin, respectueux de la faune animale (quel horrible pléonasme), n'a croqué dans aucune de ses bestioles, il a seulement croqué dans des quignons de pain, des pâtes, et des gateaux, sans parler des coupes à champagne en plastique de mon père, qui en a perdu deux dans l'affaire. Oui vous avez bien lu : tirouquin par deux fois a ébréché des coupes à champagne avec ses dents en buvant, crachouillant des bouts de plastique d'un air dégoûté ensuite. Peut-être qu'on ne le nourrit pas assez, peut-être la découverte et le coup de foudre consécutif pour le champomy est la cause de ces débordements, toujours est-il que je suis un peu inquiet de savoir s'il n'a pas eu d'hémorragie stomacale cette nuit mais j'ai dormi chez mon père, lui chez ma mère et je ne peux quand même pas téléphoner à 8h du matin.
Finalement mon régime alimentaire, tout excessif qu'il soit, est peut-être plus sain que le sien, les huitres, mi-mortes mi-vivantes, ne se sont pas encore attaquées à mes organes internes pour s'évader.
bon appétit

25 décembre 2005

desperately seeking pere noel

C'était la nuit de Noël...
On a fourré les mioches dans leurs lits vers 22H30, j'ai attendu une bonne heure qu'ils dorment profondément puis j'ai sorti les paquets des placards aux portes métalliques en faisant assez de bruit pour que ça s'entende du rez de chaussée au 7e ciel euh 7e étage où nous trouvons, mais où les enfants ne réagirent pas.
J'ai veillé ensuite, peut-être pour voir si le pere noel existe, peut-être pour finir le 4e volume passionnant des aventures extraordinaires de Miss Seeton et de son parapluie, avant de finir par m'endormir vers 3H sur le canapé du salon de ma mère, non loin du tas de cadeaux.
Une sensation de présence m'éveilla soudainement.
Malgré les baies vitrées je ne voyais pas grand chose il devait être tôt, je distinguais seulement une silhouette, du blanc entourant la tête de la créature.
La créature parla et même si je ne compris d'abord pas ce qu'elle disait, la voix me semblait familière, était-ce vraiment le pere noel ?
il était accompagné d'une silhouette légèrement plus petite et plus mince, un lutin ?
mais les lutins ne sont pas maigrichons et ne se promènenent pas torse nu, la seconde créature ressemblait plutot à un préado poussé en graine comme une salade oubliée dans le potager.
Qu'avait dit la première créature déjà ?
"ça fait une heure que je le fais patienter"
j'attrapai mes lunettes et je reconnus ma mère accompagné de mon fils ainé.
Je me réveillais complètement malgré mon envie de replonger, le grand inspectait les cadeaux pour s'assurer qu'il y avait bien un paquet de la forme et taille d'un lecteur cd comme il avait demandé, puis partit déjeuner, les 3 marmottes de la famille continuant à pioncer.
On vit apparaitre plus tard fifille puis sa mère, tandis que le petit loir roux ne sortit du lit qu'une bonne heure après les premiers.
Le seul pour qui on se complique la vie afin de conserver l'illusion du passage du pere noel.
J'ai compris quelque chose cette nuit. Le père noël ne se donne pas la peine de passer chez les incrédules qui ne lui font pas confiance, achètent des cadeaux et les disposent eux-mêmes au pied du sapin, il va seulement chez les crédules et les confiants.
C'est décidé, l'année prochaine je fais confiance au pere noel, je n'achête rien, et je me couche tôt aussi.
Et j'arrête de me bourrer de glaces et de papillotes aussi. Mais j'arrête pas aujourd'hui, non, y en a encore, l'année prochaine ce sera bien assez tôt.

tiens tiens ceci est ma 150e note, celle de Noël, ce qui plait bien à l'amateur de nombres et de symétrie qui les a rédigées.

à suivre...

23 décembre 2005

sur la route la la la traverser la vie sans billet de train

Quand Miss Lulu part en voyage, elle fait des devinettes super compliquées pour que ses lecteurs devinent sa destination.
Moi la moitié de mes lecteurs savent parfaitement où je me trouve mais pour l'autre moitié, je peux faire deviner.
Alors voila : je suis dans une ville qu'affectionnaient d'anciens envahisseurs à cause de ses collines qui leur rappelaient les collines semblables de leur ville d'origine.
En indices supplémentaires je peux dire qu'on est passé pas loin de la contrée de Zébue et encore plus près de celle de kürbis et que ça a duré 7 heures en comptant l'arrêt à Macbeurk de la ville de M.
Et qu'en arrivant à quelques encablures de notre destination, tirouquin a demandé fort sérieusement :

"on arrive à Rennes ?"

ce qui a provoque l'hilarité générale, car il était bien le seul à ignorer que Rennes était à l'autre bout de l'Hexagone.

Avec lui les heures passent plus vite.

au bout de 20 minutes il s'enquérait déjà :

"on est bientôt arrivé ?"

quand on jouait aux devinettes il participait aussi :

"quel est le cheval blanc de Louis XIV ?"

et pour les charades pareil :

"moi ! moi ! j'ai une charade : mon tout est une boulangerie"

Après il a dormi et c'était reposant aussi.

22 décembre 2005

il était une fois une armoire menant ailleurs

Aujourd'hui nous sommes allés dans les salles obscures



nantis d'un réhausseur mais pas de pop corn, ni des lunettes du Grand mais il est Grand, c'est son problème.

Je pourrais vous conter la beauté glacée de la Sorcière Blanche, le réalisme des bombardements de Londres, les visages lumineux et expressifs des 4 enfants mais tirouquin vous résumera le film mieux que moi.

"... un truc qui peut guérir toutes les blessures donc il est pas mort
c'est un garçon c'était une goutte rouge elle l'a mis dans la bouche du garçon et ça l'a guérit.
Aslan c'était le chef d'un grand village mais pas avec la Sorcière Blanche
la Sorcière Blanche elle est dans un chateau tout blanc et tu sais où il est le chateau ?
dans un cimetière. Et tu sais ce qu'il y a dans le cimetière ?
des statues animaux
Aslan il a fait un rugiement, y a la statue qui a bougé, ses cheveux, là, après il est devenu plus statue il pouvait bouger son corps
c'était un animaux mais pas un lion, c'était un castor
en tout cas le lion là tu sais ce qu'il a fait à la sorcière blanche ? il lui a arraché la tête !
et c'était le chef des ennemis, le Minotaure et tout ça
en plus le lion il était pas méchant
les minotaures et tout ça c'était les chevaliers de la reine blanche
à la fin ils sont devenus rois, les enfants, tous, rois chevaliers"


d'accord c'est un peu plus clair quand on a vu le film ou lu le livre mais c'est ma faute aussi, je n'ai pas pensé tout de suite à l'enregistrer en douce avec mon apn tandis qu'il racontait le film à sa mère, alors vous n'avez pas le début.

Sinon Lucy est craquante et pleine d'esprit



et Susan est belle et émouvante



Ils sont tous comme je les imaginais.

De même que pour Harry Potter l'industrie du cinéma a atteint la perfection dans la mise en image de livres, tout inutile que ce soit du point de vue de la création.
Mais à choisir je préfère que mes enfants regardent ce spectacle-là que la starac (ce qui ne leur vient même pas à l'esprit, heureusement).

20 décembre 2005

être une fille c'est pas si facile

Les deux femmes de la maison se sont occupées tout un après-midi à fabriquer une boite à couture pour fifille, avec du matériau de récupération.

Maintenant fifille a sa boite à couture comme sa maman.
C'est très joli, même si ça me chiffonne un peu quelque part, à cause des schémas traditionnels que ça perpétue, non ?
Les gars n'ont pas de boite à couture, je doute qu'ils en veuillent mais on ne leur a même pas proposé. (c'est pas moi qui risque de le faire, j'ai cousu un bouton une fois dans ma vie)
Fifille a commencé d'apprendre à coudre avec sa maman, comme sa maman avait été initiée par la sienne, et cette longue chaine de transmission fille-mère doit se perdre dans la nuit des temps.

Pour compenser peut-être, elles ont fait le tri dans la chambre de fifille et les Barbie, Petit poney, polly pocket, et accessoires du même genre ont viré de la chambre de fifille qui n'aura guère joué avec, sinon pour essayer d'imiter ses copines.

Au revoir les jouets roses.
3615 kinenveut pour les amateurs(trices)
C'est moi que ça chagrine le plus dans l'histoire, je n'aime pas voir partir les jouets des enfants, même ceux-là avec lesquels je n'ai pas joué du tout. (je suis également une victime consentante des schémas traditionnels)

19 décembre 2005

magie de Noël

Ce soir on a allumé les bougies sous le sapin.
(pas exactement sous le sapin, comme me l'a fait remarquer fort logiquement une amie, sans quoi on était bon pour une soirée avec les pompiers)

Allez savoir pourquoi les enfants adorent les bougies ? les aimaient-ils pareillement jadis quand c'était le mode courant d'éclairage, avec la chandelle ?
Et pourquoi tirouquin prie-t-il, lui qui ne connait même pas Jésus ni la Bible, à priori ?

Avec un copain, le Grand a inventé des dieux cet après-midi, en imitant les trouvailles d'Astérix comme la déesse Amora, déesse de la moutarde... ou de la colère, je ne sais plus trop.

Leurs inventions à eux deux, des fois c'est rigolo, comme le dieu Mélégase, de la rapidité, un peu osé comme le dieu Lupannarre, de la fécondité, ou optimiste, tel le dieu Honnuh, de la paix.
Le Grand voulait bien que je le cite mais pas que je le mette dans la catégorie des "inventions inutiles et/ou farfelues".
Dont acte.

Tirouquin a commencé les vacances en ne se sentant pas bien, il avait mal à la tête samedi (je me suis fait engueulé par L. qui m'assure qu'elle amène aussitôt un enfant ayant mal à la tête chez le médecin, à cause de la méningite, mais L. est un peu excessive en tout)
Dimanche non, mais en fin d'après-midi il s'est endormi devant Tom et Jerry, et ne s'est réveillé que 13 heures plus tard.
Comme le Grand dormait chez un copain, au diner, dans un silence de cathédrale auquel nous ne sommes pas habitués, et pas seulement parce que nous allons rarement dans des cathédrales, Fifille a dit que non elle n'aurait pas aimé du tout être fille unique, malgré tout ce que lui font subir ses deux frères.
Même moi qui redoute l'heure des repas, sortes de condensé de films des Marx Brothers passés en accéléré et le son à fond, là je trouvais ça trop calme...

Ce soir ils étaient tous les trois réunis à nouveau, et contrairement à ce que peut faire accroire la photo ci-dessus, ils se sont comportés comme un chat, un chien et une souris dans un cartoon de la WB ou de la MGM.


Pour changer un peu des tirouquineries et parce que les gens du foot sont un peu des grands enfants, découvrant la langue française avec candeur et enthousiasme, voici deux phrases entendues lors d'une retransmission sportive :

Nous sommes loin de la coupe aux lèvres. (d'accord je chipote, ça se dit presque comme ça)

On comprend qu'il exhorte sa joie comme ça. (là je m'excuse mais non)

Mais j'avoue, la langue française est trompeuse, pleine de drôles d'animaux prêts à happer le touriste inattentif, comme prolifique et prolixe, quasi synonymes, quasi homonymes, et pourtant pas du tout de même origine étymologique.
Le premier vient du latin "proles", descendance, alors que le second vient de prolixus, allongé.
faux-frères.

brêves de vacances

Le premier soir des vacances c'était mimi tout plein :

les deux grands couchés dans le même lit, côte à côte sans se taper dessus, dévorant l'une le premier tome, et l'autre, en avance, le second de cette série-là :


histoire d'une fille qui court plus vite que les garçons, qui peut croire une chose pareille, même d'une fille de déesse !?!
(quoique, dimanche, j'ai fait du jogging avec une fille que je soupçonne de pouvoir courir plus vite que moi, et je ne sais rien de ses parents)

De son côté le plus petit lisait Léonard le génie, sa BD préférée.

Aparté : Quand le Grand était petit, j'étais courageux, je lui lisais des BD entières de Yakari et des Schtroumphs à voix haute (surtout lire les schtroumphs faut du courage).
Quand la Moyenne était petite j'étais déjà moins courageux, je lui lisais seulement une Belle Histoire de Pomme d'Api chaque soir.
Maintenant que le Petit est là, il lit tout seul, de toute façon ça le motivera pour apprendre à lire.
Que ceux qui doutent que ça le motivera se mettent à sa place et tentent de comprendre ce qui se passe dans cette planche :


Après c'était moins mimi les jours et soirs suivants, mais cela vous le saurez seulement si vous revenez.

16 décembre 2005

promos de Noël sur les questionnaires

celui-ci vient tout droit de chez isa/isadora the rebel with a lot of causes

7 choses que vous voulez faire avant de mourir

goûter la cuisine de L
apprendre à danser et aller en boite de nuit
faire le tour du monde à la voile (mais par les mers chaudes).
avoir des abdos de maitre-nageur
être invité à "tout le monde en parle" parce que tout le monde parle de moi
escalader une montagne
prouver la conjecture de Syracuse dans mon sommeil



7 choses que vous faites bien

le mollusque
construire des trucs en kapla, lego, duplo, k'nex
déranger une maison
oublier ce qu'on me dit
charmer les enfants
la pizza thon-oignons-tomate-gruyère
les siestes de 10 minutes

7 choses que vous ne pouvez pas/savez pas faire

comprendre le fonctionnement du cerveau féminin
me trouver beau
me coucher tôt
faire plusieurs choses en même temps
prendre de l'avance dans mon travail
corriger des copies avec le sourire
demander aux gens comment ils vont


7 choses qui vous attirent dans le sexe opposé


l'harmonie des courbes
la gentillesse
le parfum
le pétillement des yeux
les cheveux
la finesse des dialogues
la douceur de la peau

7 choses que vous dites souvent

au fait
ordinateur de m... !
tu as fini ton heure
mettez-vous en pyjama
brossez-vous les dents
tu pourrais goûter au moins
fais tes devoirs


7 béguins pour des célébrités



(si quelqu'un reconnait les 7 célébrités ci-dessus, il gagne hum je suis à court de récompenses et en plus on ne me les réclame pas ensuite alors on va dire qu'il gagne toute ma considération)



7 personnes dont vous aimeriez qu’elles répondent aussi à ce questionnaire (si elles passent ici).

Anitta
Hedwige
India
Kürbis
Miss Lulu
Nin'
Zébue

15 décembre 2005

la nuit du dentifrice diabolique

attention certaines scènes de ce film sont déconseillées aux âmes sensibles.

Le soleil est couché depuis un moment. Après s'être allongées lentement mais surement les ombres ont envahi d'un coup les rues et les champs, les bois et les parcs, se mêlant toutes ensembles en une mer de ténèbres.
Le silence s'alourdit comme s'il contenait une menace cachée.

Quelque part dans une maison tranquille, chaude et lumineuse, un enfant se brosse les dents, un air d'ennui plaqué sur la figure, ignorant du drame qui va se nouer et dont il sera la victime inattendue.

Trop petit par rapport à la hauteur du lavabo, trop remuant pour être debout sur un tabouret (des accidents ont eu lieu, même avec 4 pieds le tabouret n'est pas assez stable)

On ne sait exactement comment cela s'est passé, aucun témoin n'étant présent au moment de la tragédie, et la victime elle-même reste encore incohérente sur le sujet, 24h plus tard.

Tout d'un coup un cri lacère la nuit avec une violence inouie :


AIEEEEE !!! je me suis mis du dentifrice dans l'oeil !!!! ça fait trop mal ouinnnnn !!!!!!

Le brossage de dents en fut stoppé net, et ne reprit jamais vraiment normalement, la victime gémit longuement, affirma à plusieurs reprises ne plus pouvoir ouvrir l'oeil concerné, il fallut attendre une bonne demie-heure avant de l'entendre dire d'une voix à nouveau normale : "c'est guéri".

Le silence revint, un silence apaisé, sans menace latente, dans le grenier les lutins reprirent leurs parties de tric-trac, sur la lande les korrigans dansèrent, les fées firent la course avec les libellules, leurs rires de cristal ricochant sur la surface argentée de la rivière.

"J'ai des cheveux d'or, tout le monde veut me les acheter, c'est vrai" conclut fièrement le héros du jour.

14 décembre 2005

si, par une nuit d'hiver, un voyageur...

en cette période de grands froids, qui voit ressortir des forêts profondes les loups gris affamés et les grands loups noirs, chaque matin sur le trajet de l'école on peut croiser un papa sans tête (fifille a besoin de cours de cadrage photographique) guidant par la main un lutin sans visage qui n'y voit goutte mais ne laisse à la bise sauvage aucun cm² de peau à attaquer férocement.



Le rhume ne passera pas par lui.

La magie de Noël n'est pas à la mode dans la blogosphère mais tant pis, depuis quelques jours un nouvel habitant a trouvé place dans le salon,
il s'est laissé décorer par les enfants, il s'en fout un peu si c'est plus ou moins esthétique et harmonieux,

il sait qu'il sert surtout à rappeler aux petits citadins que la forêt reste peuplée de légendes, qui ne se trouvent pas dans les grands magasins,
que les jouets une fois déballés en sont certes privés mais que dans leur emballage et par le mystère de leur arrivée au pied du sapin ils symbolisent quelque chose d'autres lieux et d'autres temps, plus anciens que la crêche que fifille s'obstine à installer, alors que son grand frère s'intéresse plus aux dieux grecs et que son petit frère croit pour de vrai à Seth, Sebek et Horus le dieu faucon,
quelque chose qui murmure que le monde est empli de magie, malgré les efforts conjugués d'anciens ennemis, la science et les religions monothéistes, pour appauvrir nos visions et nos rêves.
(d'accord, je ne crois pas aux fées ni aux lutins, mais j'ai bien le droit de les trouver plus plaisants que Moïse, Abraham, Jésus et Mahomet, et d'être agacé par les croyants de tout poil qui prétendent que leurs paradis, leur dieu unique, leurs miracles et leurs prophètes ne sont en rien comparables et infiniment plus crédibles que les nymphes et les dryades)

Je ne fête pas Noël pour honorer les dieux Lego et Playmobil, ni un Sauveur qui n'a rien sauvé du tout à ma connaissance, mais parce que je fais entrer chez moi, tout de vert vêtu, Puck, le lutin de la colline de Kipling pour me conter des histoires.

Pour ceux qui ont eu la patience de lire mes élucubrations jusqu'ici, en récompense, les dernières tirouquineries :

* ah zut encore ce hoquet ! après ça me sursaute ! hic !

* faudra te raser, parce que chaque fois que tu me fais des bisous là, ça me met en colère.

* - quand on sera vieux on ne pourra plus s'occuper de l'ordinateur
- pourquoi ?
- parce qu'après on sera mort. Mais moi dans longtemps je suis vieux ?
- oui tu es jeune.
- je suis jeune comme un enfant.
(réfléchit) D'ailleurs je suis un enfant.

* j'aime pas ça, l'odeur elle me fait mal aux oreilles !


(angoissé, sans raison, à l'idée qu'on puisse tenter de lui faire goûter les endives braisées au bacon et aux carottes rapées qui cuisent dans la poêle)

13 décembre 2005

20 révélations dignes de gala ou voici

J'ai hésité et puis je l'ai fait, ce questionnaire de mamzelle kürbis, des 20 révélations exclusives sur moi-même, et comme je ne raconte pas mes mauvais côtés le reste du temps, je le fais une fois pour toutes, et je suis débarassé.
De plus comme je suis retors, il y a sur les 20 qui suivent, 19 révélations vraies (ou du moins je le crois) et 1 complètement fausse (et ça j'en suis sûr)

1) je deviens chaque année un peu plus paresseux.

2) j'ai collectionné les téléramas pendant plusieurs années.

3) j'ai essayé une fois d'être saoul mais je n'ai pas réussi.

4) j'ai essayé une fois également de fumer du H mais je n'ai rien ressenti. (gardé trop longtemps dans une boite par mon beau-frère ou bien peut-être ce n'en était même pas)

5) je dors à côté de mon ordi.

6) pendant 10 ans j'ai vu une psy, j'ignore ce qu'il en est résulté, c'était il y a longtemps, j'espère qu'elle est toujours vivante et qu'elle sourit parfois.

7) je suis allé contre mon gré m'inscrire chez les scouts marins, et c'est une des meilleures choses qui me soient arrivées pendant mon adolescence, plus généralement c'est souvent plus ou moins contre mon gré que je fais ce qui se révèle le mieux pour moi.

8) je ne suis jamais rentré dans une boite de nuit.

9) pendant les cours je déshabille en pensée mes étudiantes préférées.

10) j'ai embrassé pour la première fois une fille sur les lèvres à l'âge adulte, je crois que je ne me suis jamais remis de mon adolescence solitaire et studieuse.

11) je pense que les blogs sont des mensonges même quand on n'écrit que la vérité, où on ne montre que ses bons côtés, en ne tendant un miroir qu'aux gens qui nous ressemblent, qui ne vont que nous écrire des commentaires bienveillants (à l'exception d'Hedwige mais c'est un cas à part)

12) j'ai un cd de céline dion, et même deux. (des copies, mais quand même, j'ai honte)

13) adolescent j'ai fumé des cigarettes que je me roulais moi-même. Comme je préférais très nettement les rouler que les fumer, et que ça ne m'a apporté aucune confiance en moi supplémentaire, j'ai arrêté.

14) je me doutais avant de candidater en fac sur un poste d'enseignant-chercheur que je n'avais pas suffisamment envie d'être chercheur pour réussir à le devenir. Quelqu'un d'autre à cause de moi a sans doute du renoncer à une carrière de chercheur dont il avait suffisamment envie pour y réussir.

15) j'ai négligé d'aller aux enterrements de mes 4 grands-parents.

16) j'ai un blog privé dans lequel je mets mes poêmes, parce que je n'ai pas envie que n'importe qui les lise, mais comme je sais pas à qui les faire lire, y a que moi qui les lit.

17) mon pseudo "petit-ruisseau" je l'ai volé à mon fils ainé dont c'était le surnom indien en classe de maternelle.

18) quand j'étais scout marin, je volais des trucs chez les gens ou les institutions qui nous hébergeaient pour une nuit, comme une couverture chez des bonnes soeurs.

19) j'aurais aimé être rock star ou acteur adulé, plutôt que prof, matheux, intello, binoclard, et cherchant surtout à ne pas se faire remarquer partout où il va.

20) mon premier prénom c'est i v a n, pas terrible (si je puis dire) mais ça va encore, mon second c'est s e r g e, beurk, et mon troisième c'est l'horreur absolue : z o r a p.

je ne sais pas à qui ce genre de questionnaire passablement exhibitionniste plaira ou qui il embarrassera, alors je ne le transmets pas.

10 décembre 2005

grand concours des inventions inutiles ou farfelues, suite...

Fifille et Grandfrère ont l'honneur de vous présenter les sonnettes de chambre.
Invention un peu farfelue peut-être mais pas inutile du tout

Ingrédients nécessaires :

un mobile musical
une pelote de ficelle
un rouleau de scotch
une boite de punaises
une chambre pourvue d'un mur et d'une porte







Mode d'emploi :

a) punaiser le mobile musical sur le mur à l'intérieur de la chambre, non loin de la porte

b) attacher le mobile musical à une ficelle qu'on punaisera sur le même mur mais à l'extérieur de la chambre, sans tendre la ficelle de manière à ce que la porte se ferme sans mal

c) fermer la porte

d) tirer sur le fil, ça fait dreling dreling dans la chambre.
Une douce voix s'élève :
"- Qui est là ?
- papa
- Qu'est-ce que tu veux ?
- ben rien de spécial.
- alors pourquoi tu nous déranges ?"


On voit bien que c'est très utile.
(sauf le rouleau de scotch mais c'était pour tester ceux qui suivent)

Tirouquin, quant à lui, a inventé tout seul un nouveau principe de calendrier de l'Avent.

Je leur en ai acheté un chacun, hier, soit avec 8 jours de retard, de calendrier de l'avent.
Ils en ont mangé donc 8 d'un coup, de petits chocolats cachés derrière une petite fenêtre, sauf tirouquin qui en a mangé 9, les numéros 1 à 9, avec celui du lendemain.
Aujourd'hui donc il n'en avait pas à manger.
Par conséquent il a dévoré les numéros 10 à 24.
Quel avantage me direz-vous à les manger tous d'un coup ou presque ?
Une fois mangés, il a ouvert le calendrier pour voir comment c'était fait à l'intérieur, ou au cas où y aurait d'autres chocolats de planqués. Y en avait pas, mais il s'est extasié devant les minuscules moules avec des dessins différents, puis est parti, me laissant avec une idée naissante dans ma cervelle.
De faire fondre du chocolat pour lui reremplir son calendrier de l'avent.
On voit bien qu'il avait pensé à tout.
Même à ce que son père aurait des idées.
Mais peut-être pas au fait que son père, peu doué en cuisine, essayerait de transformer du chocolat patissier en chocolat au lait, ajouterait trop de lait, n'aurait plus de chocolat patissier, rajouterait du nutella pour que ce soit moins liquide, remplirait tous les petits moules, mettrait au frigo avec l'espoir que ça se solidifie, tenterait le congèl l'espoir ayant fondu, puis abandonnerait face à la succession d'échecs.

09 décembre 2005

les mots sont têtus

j'aime bien les instits, souvent ce sont des femmes, avec un regard doux et un sourire heureux d'adultes qui ont réussi à prolonger leur enfance et réaliser leurs rêves en même temps.
Cependant des fois elles charrient un peu.

J'ai bien conscience du caractère casse-gueule d'une note comme celle-là, avec un lectorat constitué de plusieurs instits, une fille d'instit au moins, et plein de profs, mais je suis prof aussi, et j'espère qu'on ne me soupçonnera pas de préjugés à leurs sujets.

Passe encore que pour raison de sécurité, parapluies et écharpes soient interdits à l'école. A mon tirouquin frileux, je lui reprends son écharpe juste avant d'entrer dans sa classe, et de même pour le parapluie.
Les jours où il pleut sont paradoxalement ceux où il râle le moins pour aller à l'école, grâce à l'attrait du trajet un parapluie à la main, et du doux bruit de la pluie dessus.

Que dans un quartier socialement défavorisé elles décident cette année de faire un marché de Noël où nous parents pourrons acheter, sans y être obligés, les objets fabriqués par nos enfants, décoration de sapin + cartes de voeux + calendrier pour la modique somme de 7 €, passe déjà plus difficilement.

Mais ce qui me fait le plus tiquer c'est cette phrase extraite du règlement intérieur de l'école maternelle :

1. Les enfants qu'on négligerait de venir chercher, seront conduits à la cantine à partir de 11h55, ou à la garderie à partir de 16h25.

Le sens pratique est clair pour les habitués des sorties d'école : à 11h45 les enfants, dont les parents ont annoncé qu'ils venaient reprendre leur enfant pour manger chez eux, ne sont pas envoyés à la cantine. Mais au bout de 10 minutes en l'absence de toute trace du dit parent à l'horizon l'enfant est envoyé à la cantine. Même chose à 16h15, mais pour l'envoi à la garderie.

Le coupeur de cheveux en 78 que je suis voit dans le choix des termes un sens caché, que sans doute les rédactrices n'ont pas mis consciemment mais que leur inconscient leur a soufflé puissamment.
Les parents qui ont 10 minutes de retard n'ont pas une panne ou un accrochage de voiture, un malentendu entre époux et épouse quant à celui qui se déplaçait, une visite impromptue de relevé de compteur au moment de partir, un coup de téléphone urgent d'un proche dans la m..., des étudiants qui posent des questions à la fin d'un cours.
Non le parent qui n'est pas là à l'heure dite c'est qu'il a négligé de venir chercher son enfant. Il l'a carrément oublié, occupé qu'il était à picoler au bistrot, se faire sauter par le voisin ou la voisine, faire les magasins de fringues ou de bricolage, regarder "les feux de l'amour" ou eurosport, jouer au poker dans une cave, cambrioler un commissariat ou faucher dans une grande surface, déguster lentement un sunday chocolat en commençant par les éclats d'amandes, aller au cinéma à la séance de 14h qui se termine à 16h30, voire papoter sur msn avec C. alias Lily.

Le parent est par nature négligent, et il ne faut pas le pousser beaucoup pour qu'il le prouve en n'étant pas à l'heure.

Alors je suis désolé d'être ch... au point de lire chaque mot mais les parents qui négligent de venir chercher leurs enfants, je ne crois pas qu'il y en ait beaucoup.

Toujours grincheux je n'ai pu m'empêcher de ricaner en lisant une autre phrase, cette fois-ci dans le calendrier de la poste que notre facteur ne nous oblige pas du tout à acheter, d'ailleurs on donne ce qu'on veut.
Pour la première fois le calendrier de la Poste s'enorgueillit de posséder une carte de France des radars fixes. Une fois passé le premier moment d'admiration sur leur nombre, je lis, écrit en bien moins gros :

Cette carte a pour but de contribuer au respect de la sécurité routière et des limitations de vitesse.


Les radars fixes ont peut-être bien pour but de contribuer au respect de la sécurité routière et des limitations de vitesse, encore que si c'était vraiment le but, ils ne seraient pas annoncés 200 mètres avant afin de laisser le temps aux automobilistes de respecter une limitation de vitesse qu'ils ne respectaient certainement pas avant, sinon à quoi sert de les prévenir ?
Les distraits et les rêveurs seuls s'y font prendre, et de fait ne peuvent s'en prendre qu'à eux-mêmes, plutôt qu'aux poseurs de radars fixes, de remplir les caisses de l'état, ce qui parait être plus le but de la manoeuvre mais ce serait faire du mauvais esprit.
Par contre j'ai beau retourner le problème dans tous les sens je ne vois absolument pas par quel miracle la carte des radars fixes pourrait contribuer au respect de la sécurité routière et des limitations de vitesse. Mis à part sur les 200 mètres avant le radar.
Des esprits chagrins pourraient même suggérer le contraire.

(Je ne suis pas de très bonne humeur et en plus je ne trouve pas de solution viable au dilemne que me pose le questionnaire des 20 révélations.)

La langue pouvant être la pire et la meilleure des choses, je vous laisse plutôt avec les phrases de tirouquin.

Mes dents au bout elles sont toutes pointutes. (il dit aussi "gentite" à la place de gentil)

J'ai un appétit déchirant.

07 décembre 2005

interrogations sur questionnaires

Un questionnaire est passé par ici, puis repassé par chez Phoebe qui me l'a transmis.
ça s'appelle apparemment la citation patate mais quel rapport avec les patates, je ne sais.

Quand j'étais jeune, je notais les citations qui me plaisaient dans un carnet, pour ne pas les oublier, tout le monde a fait ça, je suppose. Maintenant ça ne sert plus à rien, il y a des sites avec rien que des citations, des centaines, des milliers de citations, et avec google on peut en trouver plus encore. Mais pas forcément toutes, il y a, semble-t-il, encore des choses qui ont été écrites et qui n'existent que sur papier, et nulle part sur le web. Et c'est tant mieux, je crois. D'où mon dilemne, si je mets une de ces citations que google est incapable de trouver, elle sera à cause de moi prisonnière de la Toile.
Mais c'est trop tentant de le faire et de lancer une devinette par la même occasion, devinette que fouiller le web ne permettra pas de résoudre, normalement.

"Cette écuelle de lait et ce vase de poix
sont d'étranges voyageurs de loin venus
voici un flocon de neige qui fut jadis flamme
et la flamme était jadis un fragment d'étoile."


de qui est-ce ?
(je triche un peu, c'est une traduction, la langue originale n'est pas le français)

Pour récompense je ne sais pas faire les confitures comme samantdi alors ce sera, au choix du gagnant, une photo dédicacée de moi, un poeme de moi ou de fils ainé, un dessin d'un des enfants, ou le droit de faire ce questionnaire qui n'en est pas un.

J'ai reçu un autre questionnaire, venu d'une exquise jeune fille, qui s'appelle (le questionnaire, pas la jeune fille) : les 20 révélations , qui me pose problème.
Je n'ai pas envie d'écrire 20 vraies révélations ici où c'est ouvert à tous les vents, moins à cause des gens que je ne connais pas qui passent, qu'à cause des gens qui me connaissent, pour des raisons psychologiques que je cerne mal.
Alors je peux :
a) laisser tomber dans les oubliettes le questionnaire, b) répondre par des révélations qui n'en sont guère et ne mangent pas de pain, c) écrire 19 révélations et y glisser 1 mensonge, en le précisant, de telle sorte qu'il restera un doute pour chacune des révélations, d) utiliser un code pour crypter le texte de telle sorte que la plupart des personnes et celles de mon entourage en particulier, peu au fait des subtilités de la cryptographies, en seront quittes pour se passer de révélations croustillantes ou me demander le code.
Les lecteurs éventuels peuvent donner leur avis sur le sujet.

Ce matin j'ai glissé une lettre dans le cartable barbie rose de fifille en lui disant bien de la donner à sa maitresse.
A 16h15, connaissant l'oiseau, je lui demande aussitôt si elle a donné la lettre, à son expression penaude je comprends qu'elle a oublié et je vais pour ouvrir son cartable et la donner moi-même, mais fifille m'arrête : "je l'ai mise dans mon casier". (fifille a donc sorti la lettre de son cartable, en classe, avec la maitresse à portée de la main, et ne la lui a pas donnée, elle l'a fourrée sous son petit bureau).
A quoi ça sert que je me fatigue à écrire des missives mûrement réfléchies, diplomatiques mais fermes, à l'écriture hésitante car la main ne l'était pas, elle, ferme, vu que ça doit bien être la première fois que j'écrivais une lettre à une instit de mes enfants ?
Du coup je suis allé lui parler, c'est bien plus facile, elle n'a pas été étonné, m'a dit que fifille n'était pas la seule à s'être plainte de lui ces derniers temps, et que l'heure est venue de lui reremonter les bretelles au sieur Quentin, et d'en remettre une couche, puisque ce n'est pas la première mise au point à laquelle il a eu droit.

05 décembre 2005

feuilles de chou, instants de gloire, et connerie ordinaire

Comme miss lulu mais dans un registre plus limité, j'ai eu mon quart d'heure de célébrité quand L... m'a annoncé "tu es en photo dans Centre Presse !". J'ai été obligé d'aller acheter ce journal puisque je suis bêtement abonné à la Nouvelle République qui ne me montre quasiment jamais en photo, sauf de temps en temps quand j'occupe l'école des enfants.
La preuve en image :


C'était l'entrée un peu mouvementée pour l'avant-première de kirikou dont j'ai parlé dans la précédente note. Méfiant j'avais pris tirouquin dans mes bras pour éviter qu'il se fasse piétiner par des parents fous, fifille n'est pas visible sur la photo mais qu'on se rassure je l'ai retrouvée à l'intérieur.

Y en a un ou deux autres qui ont du avoir leur twenty-four minutes of fame, ce sont le rédacteur de ce titre de Une, et celui qui l'a relu, avec une myopie caractérisée.



Comme quoi la NR, au lieu de se précipiter pour changer sa Une à la dernière minute et griller Centre Presse sur une bien triste nouvelle, aurait mieux fait de causer de Kirikou et les bêtes sauvages, et de nous apprendre les morts d'enfants avec plus de retenue.

Rien à voir mais ça s'est passé aujourd'hui. A 16h15 en sortant de l'école fifille me pose une question curieuse :

"- papa, c'est ta mère à toi qui n'est pas d'origine française ?
- ben si, elle est tout ce qu'il y a de plus française d'origine, ma mère.
- alors c'est ton père qui n'est pas français ?
- même pas, il est français né en France, ce sont ses parents à lui qui sont nés en Arménie.
- ah d'accord.
- Pourquoi tu me poses cette question ? ta maitresse t'a demandé ?
- noonn.
- quelqu'un t'en a parlé ?
- C'est Quentin, il..., il m'a insulté en disant que j'étais pas d'origine française."

Elle n'était pas loin d'en avoir les larmes aux yeux, ma pitchounette chérie.

Après le premier étonnement passé, je me suis souvenu que le Quentin en question, c'est sa grand-mère qui vient toujours le chercher à l'école, sa gauloise puante collée au bec et qu'elle insulte régulièrement les noirs et les arabes au portail, quand ce ne sont pas les instits pour varier un peu.

Le père de Rodrigue dirait qu'aux âmes mal nées la connerie n'attend point le nombre des années.



J'ai approuvé comme les autres en conseil d'école le réglement intérieur stipulant que les parents ne règlent pas eux-mêmes des conflits ou des problèmes entre des enfants, alors je ne vais pas aller tirer les oreilles du Quentin, mais rien ne m'empêche pas d'écrire un petit mot à la maitresse pour qu'elle lui sonne les cloches elle-même. Et connaissant la maîtresse, il le sentira passer.

04 décembre 2005

ségolène et les bêtes sauvages

Ségolène m'avait invité personnellement à l'avant-première du chouette film Kirikou et les bêtes sauvages.
En même temps que quelques milliers de poitevins, j'ai l'impression. Qui ne sont pas tous venus, heureusement.
Heureusement pour elle surtout.
Il en est quand même resté un bon nombre dehors. Une salle de cinéma c'est pas assez quand on répand dans la nature des centaines de jolis papiers invitation familiale pour 4 adultes et 4 enfants.
Même quand on en met partout sur les strapontins.
Pour faire patienter ces centaines (?) d'enfants qui avaient réussi à rentrer, on a eu droit à une groupe de musique venu du Congo, et un discours où ils ont appris les noms de tous les braves travailleurs en col blanc du conseil régional de poitou-charente qui ont aidé Michel Ocelot a passé les couleurs sur ses superbes paysages africains. En lui donnant des sous, semble-t-il, mais c'est surement plus compliqué que ça, vu le nombre de gens remerciés.
Après on a vu le film, mais pas le coktail équitable promis à la suite, ce qui nous a laissé de marbre. Aucune chance que mes koalas goûtent des trucs aussi exotiques que des mangues séchées.
Le dessin animé, vous pouvez aller le voir, même sans y avoir été invité par notre peut-être future première femme présidente de la république.
C'est beau, c'est drôle, c'est inspiré, c'est lent comme j'imagine la vie en Afrique.
Même le grand-père de Kirikou parle lentement comme un vieil homme en se fichant éperdument des régles hollywoodiennes estimant la patience du spectateur moyen.
La promenade de Kirikou sur la tête de la girafe est emblématique et symbolique de cet état d'esprit. Il n'est pas vraiment là par choix, plutôt pour échapper aux fétiches de la Sorcière, il a faim, il a soif, mais sans cela il n'aurait pas découvert les plus beaux spectacles de la nature, ceux qu'on ne peut découvrir par un tour-operator pour touristes ou spectateurs pressés.

Et quand il court (prodigieusement vite) c'est qu'il a une bonne raison pour cela, comme une hyène noire superbement terrifiante à ses trousses, peut-être clin d'oeil aux courses-poursuites de bip-bip et coyote.

L'épisode du buffle inquiétant en rajoute une couche sur le sujet "rien ne s'obtient sans effort" et "on finit toujours par regretter d'être allé au plus facile".
Comme d'arriver au dernier moment plutôt qu'avec une demie-heure d'avance à une avant-première gratuite.

Il y a quelque chose de rassurant à constater que des fans de star wars et de jedi academy sont également capables d'aimer Kirikou.

02 décembre 2005

tirouquin et le côté obscur de la Force

tirouquin est un clown avec un visage angélique mais ce n'est pas un ange.
Petit florilège de ses commentaires lors de son activité la plus régulière : son heure quotidienne d'ordinateur, qu'il neige ou qu'il tempête, occupée depuis plus d'un an quasi exclusivement à jouer à Jedi Academy, avec des infidélités peu fréquentes vers Age of Mythology.





il m'a tué ma copine
il est méchant
en plus c'est un Sith
hé oh ! là arrête !
il est en rage
enragé
Mamannn ! il est enragé on dirait
méchant Sith tu as tué tous mes copains et copines
...
Impossible ? et ben si ! caaasséééééé mon gars
tu m'as fait mal, toi
tu m'as fait très mal
j'essaie de faire : grand coup de pied en l'air
j'ai déjà réussi une fois
tu vas voir c'est trop rigolo
on va très très haut
prends ça !
ah tiens j'vais tuer un copain
j'vais me tuer comme tout à l'heure
...
(chantonne) le sith est mort ce soir (bis)
prends ça, prends ça
je m'ai guéri très très fort
parce que j'avais 100
faut pas rêver
si, c'est bien de rêver
pas grave
j'aimerais tant tuer Oulanios
...
tout le monde est parti, qu'est-ce que ça veut dire ?
Oh nooooonnnn
Oh j'l'ai bien blessé aux jambes
y a quelqu'un apparemment
le centre de commandes c'est hooooorrible
j'rigole
l'ascenceur s'il vous plait !
ça, on peut le faire. Yes !
dégage
y en a où qui veulent s'opposer à moi
trop cool
on va voltiger très très haut
alors là
bon allez l'ordi, j'suis pressé
maintenant c'est moi le maitre
tu sais ce que tu vas avoir, toi ?
tu vas avoir ça !





Grandfrère fait aussi une heure de jedi academy, sauf quand les devoirs durent trop longtemps.
le thierryroland du combat de jedi regarde seulement mais ça ne l'empêche pas de commenter aussi :

il t'a même pas fait mal !
fais-le tomber dans l'ascenceur
l'autre ! ouaaaaaaaa !
ils sont fous, ces romains
ouii il l'a touché
Oh non !
oh tu l'as blessé, blessé, les deux pieds et la quéquette
un sith !


Quand leur heure est finie, et qu'ils ont épuisé les recours ("je finis ma mission, je tue un dernier sith") au lieu de faire "escape" comme toute personne civilisée, mes deux abrutis de gars "se tuent", en se jetant dans le vide généralement, virtuellement certes, mais, quand même, les entendre dire "j'me tue" et regarder en rigolant leur double informatique faire une chute de 500 mètres, j'en ai la chair de poule. J'crois bien qu'eux et moi on est pas de la même génération.