30 juin 2007

kermesse flamande en poitou

Pour fêter mes 10 ans de participation bénévole et joyeuse à la kermesse des écoles de mes enfants j'ai choisi de faire profiter de mon expérience les futurs parents.

Si vous faites partie des 90% de parents à qui ça ne viendrait même pas à l'idée de faire autre chose pendant les fêtes d'école que de consommer en critiquant aigrement ce qui est organisé par d'autres, la suite ne vous sera pas très utile.
Si courageusement vous souhaitez vous inscrire à un stand, ne dites jamais aux instits "vous pouvez me mettre où vous voudrez", mieux vaut choisir son instrument de torture.

le stand de pêche à la ligne
: en apparence cool et permettant le papotage, en réalité non.
les nombreuses symétries du stand de pêche à la ligne interdisent tout espoir de réglementer correctement une file d'attente et même simplement d'imaginer d'en faire une. On meurt étouffé sous une nuée de petits corps qui se collent à vous en criant "monsieur monsieur" (ou "madame" selon les cas), (sans parler de certaines mères harpies qui se déchainent "c'est le tour de mon fils !" et arrachent une canne à pêche des mains de l'enfant précédent qui vient d'attraper son trésor à 20 cents made in china), ou stressé au possible lorsque vous avez le malheur de filer une canne à pêche à un enfant qui n'arriverait pas à attraper un vélo adulte avec son hameçon en moins de deux heures et même si sa vie et celle de toute sa famille en dépendait. Et en plus soit il ne veut pas qu'on l'aide, soit c'est sa mère qui ne veut pas qu'on l'aide. Il a payé. non mais oh. Et des fois un miracle, son hameçon s'accroche sur un sachet qui a eu pitié de lui pendant qu'il tournait la tête, seulement lui c'est un garçon et il a attrapé un sachet rose pour les filles. Ou l'inverse. on recommence à zéro.
Unique avantage : quand tous les petits sachets sont partis on ferme le stand.

le stand jeu-de-quilles : à éviter absolument. ça l'air tellement fastoche à gérer qu'on vous y met tout seul, et vous passez 2 ou 3 heures dans un coin isolé, sans enfant intéressé ou pire avec des enfants qui veulent jouer. Soit c'est un grand et il déglingue toutes les quilles en 3 secondes et repart un peu frustré à moins que vous ne lui remettiez les quilles pour qu'il fasse quatre ou cinq parties, soit il est petit et rate consciencieusement les quilles 20 fois de suite. Dans tous les cas l'Enfant n'a même pas l'idée ni d'aller récupérer les balles qu'il envoie n'importe où, ni de remettre les quilles debout pour le suivant. Vous passez votre temps à remettre les quilles tandis qu'un Enfant non autorisé vous lance la balle dessus, ou à courir après un petit de 2 ans laissé sans surveillance par sa mère pour papoter avec d'autres mères, qui vole une balle pour l'emporter on ne sait où. La plus mauvaise idée pour le jeu de quilles consiste à prendre une balle de type foot pour le lancer et proposer de la lancer soit au pied soit à la main. L'Enfant de sexe mâle choisit toujours le pied et shoote le plus fort possible dans une direction totalement aléatoire. Et il rit betement quand vous devez courir sur 40 metres pour aller la chercher dans la cour de l'école voisine.

le stand chamboultout : c'est la variante du jeu de quilles avec des boites de conserves empilées et des balles de tennis. C'est nettement plus horrible. Déjà parce que c'est plus bruyant, que les balles partent encore plus dans la nature, et que rempiler les boites est plus long que remettre debout des quilles. (encore que si on installe le jeu de quilles dans l'herbe on devient vite fou à essayer de les faire tenir debout)

le stand de course en sac : je ne l'ai pas testé personnellement, je devrais peut-être. A priori le nombre de bêtises parait limité mais il faut se méfier de l'imagination enfantine de l'Enfant en troupeau. Je suppose qu'il faut consoler ceux qui ne supportent pas de perdre et séparer ceux qui veulent régler dans le sang un différend au sujet de qui a passé la ligne d'arrivée le premier. Voire soutenir tout du long l'Enfant incapable d'avancer en sautant.

le stand maquillage : celui qui m'apparait le plus enviable. Passer toute la kermesse assis au calme, à s'occuper d'un seul Enfant à la fois, Enfant obligé (quoique) de ne pas bouger pendant que vous lui tartinez la figure d'un maquillage à bas prix qui va lui donner des boutons, et contraint de vous écouter lui raconter vos dernieres vacances à Marrakech. Mais dans les kermesses d'école c'est comme dans la vie réelle : les jobs les plus faciles nécessitent des compétences, et je ne peux même pas rêver y accéder un jour, ou sinon je devrais affronter des mères toutes griffes dehors folles furieuses qu'on ait fait ressembler leurs enfants à une version trash du monstre de Frankeinstein.

le stand buvette-sandwich : d'accord c'est facile mais c'est pas rigolo, et vous avez souvent affaire aux parents, et un fait bien établi dans l'univers c'est que les parents sont toujours pires que leurs enfants. De plus, même si vous installez des petites pancartes, le parent adulte est trop fatigué pour les lire et vous demande quels sandwichs vous avez, à quel prix sont les gateaux, pourquoi les canettes de coca que veulent leurs mômes sont à 1€ alors que les petites briquettes de jus de fruits dont ils ne veulent pas sont à seulement 50 centimes, et quels ingrédients ont été utilisés dans chaque gateau (et vous n'en savez rien, ils ont été apporté par des parents, sont tous différents et certains restent inidentifiables, même une fois mangés), si vraiment dans le sandwich de dinde il n'y pas trace de cochon qu'on y aurait mis par pure perversité, comme si c'était déjà pas assez chiant de les tartiner pendant les 2 heures qui ont précédé la fête.
Avec l'Enfant c'est plus simple, il ne sait pas lire, même en CM2, grâce aux efforts des ministres de l'educ nat, et il ne sait pas non plus compter pour payer.

le stand barbecue : c'est tout ou rien. En général les fêtes d'école ayant lieu à la fin juin, c'est un plan sauna déshydratant. Mais grâce aux excès de l'industrie américaine et de l'obstination de GW à polluer la planète pour obtenir sa réelection de dans 2 ans, le temps est tout cinglé et le stand barbecue peut être le seul à vous éviter des engelures. Et puis vous pouvez consommer gratuitement les merguez que vous avez fait tomber par terre ou dans le feu.

le stand tricycle : testé il y a deux ans, pas l'intention de recommencer. L'Enfant respecte encore moins de rester sur le parcours qu'un pilote de formule 1 sur un grand prix, et passe son temps à démolir les bords fragiles de la piste (nous ne disposons pas de bottes de paille). de plus contrairement au pilote de formule 1, il refuse de descendre de son bolide une fois passée la ligne d'arrivée.

Cette année j'avais décidé de monter un stand moi-même pour en avoir un selon mon coeur.

le stand parcours motricité : l'idée c'était de piquer le matériel de la salle de jeux de la maternelle et d'installer dans l'herbe de la cour d'école un petit parcours où les enfants devraient successivement sauter, ramper, faire une galipette, marcher sur une simili-poutre, parcourir 2 mètres sur des mini échasses. et repartir contents.
Plus complexe à installer mais à priori plus simple à gérer ensuite. Je me voyais déjà assis dans l'herbe à cocher négligemment les cartes des enfants volontaires tout en devisant avec la maman copine que j'avais choisie pour tenir le stand avec moi. Erreur fatale.
d'abord l'Enfant est incapable de deviner le départ du parcours, malgré notre présence et parfois malgré la file d'attente qui s'y est installée. Pour leur défense, la file d'attente ne ressemble pas souvent à une file d'attente mais à un troupeau de buffles désireux de boire plus ou moins au même endroit d'une rivière. Ensuite l'Enfant ne comprend pas tout seul ce qu'il doit faire, même quand d'autres passent avant lui, vu qu'il ne regarde jamais ceux qui passent pendant qu'il attend, trop occupé qu'il est à pousser les autres. Quand il y a des cerceaux disposés par terre il ne comprend pas tout seul qu'il doit sauter de l'un à l'autre. Quand il y a des poutres il ne comprend pas non plus qu'il doit marcher en équilibre dessus. Pour ce qui est des mini-échasses (des sortes de pots de yaourt renversés avec des cordes pour les tenir en avançant) rarissimes sont ceux qui n'ont pas besoin d'aide.
J'admets que l'Enfant ne comprenne pas en voyant un tapis de gym qu'il y faille faire une galipette mais l'Enfant a parfois un problème de vocabulaire, il ne comprend pas le mot "galipette" ni aucun des synonymes imaginables "roulade", "culbute", "roulé-boulé", et il faut lui faire une démonstration au grand amusement des mamans présentes.
Et il y a comme sur tous les autres stands l'Enfant de 1 ou 2 ans abandonné par sa mère (le père est resté chez lui devant la télé) qui joue là où il a envie, déplace les cerceaux, fait tomber les plots, etc.

ps1 : pour les inaccessibles au second degré, je précise que si c'était aussi affreux je ne le ferais pas chaque année depuis si longtemps, et si par moments j'envie les parents qui ne lèveraient même pas le petit doigt pour ramasser un papier par terre, la plupart du temps je les plains. Ils sont cons et ils ne le savent même pas.

ps2 : il serait suicidaire pour lui d'emmener son appareil photo à une kermesse d'école lorsqu'on tient un stand, je n'ai donc pas la moindre photo, mais ça ressemblait à ça en plus moderne :


27 juin 2007

illustration maison de proverbes, 1

Un nain perché sur les épaules d'un géant voit plus loin que lui


C'est également une possibilité de reconversion si Naboléon remet au gout du jour le cirque comme divertissement populaire et supprime les maths, trop compliquées pour le bon peuple.

A ce propos si ma taille ajoutée à celle de tirouquin fait le double de celle de fifille, si la taille de fifille en centimètres est un multiple de 6 mais que ma taille et celle de tirouquin ne sont multiples de rien, et que je fais 29 cms de plus que fifille, tandis que tirouquin est dans la fourchette 100-120 cms, quelle taille exactement fait tirouquin au jour d'aujourd'hui ?


solution :

soit x, la taille de tirouquin, y celle de fifille et z la mienne, on a 3 inconnues et seulement 2 équations :
x+z=2y et z=y +29,
ce qui ne fait pas assez, on peut au mieux exprimer deux inconnues en fonction d'une troisième par exemple ma taille et celle de tirouquin en fonction de celle de fifille, soit :
z=y+29 et x=2y-z=2y-(y+29)=y-29.
On va servir alors du fait que les inconnues sont des entiers, sur lesquels on a des informations.
Par exemple que y est un multiple de 6, c'est à dire, y=6k; d'où
z=6k+29 et x=6k-29.
Puis que x est entre 100 et 120 : 100<6k-29<120 d'où 129<6k<149 puis
21,5 < k < 24,8
k étant lui aussi un nombre entier il n'y a plus que 3 possibilités : k=22, 23, ou 24.
On peut dans chacun des trois cas calculer les tailles :

k=22 donne x= 103 , y= 132 , z= 161
k=23 donne x= 109 , y= 138 , z= 167
k=24 donne x= 115 , y= 144 , z= 173

On peut éliminer 2 cas en utilisant la dernière information : x et z ne sont pas multiples d'autres entiers.
Or 115 est un multiple de 5 ce qui élimine le cas k=24
et 161 est un multiple de 7 ce qui élimine le cas k=22.

finalement il y a une seule solution : tirouquin fait 1m09, fifille 1m38 et moi 1m67.

25 juin 2007

7 plongées dans le passé

Evidemment je suis flatté qu'une jeune personne inconnue me file un questionnaire, même si j'aurais été encore plus flatté si ce n'était pas un questionnaire que j'ai fait il y a une semaine, mais qu'à cela ne tienne, je suis à court de trucs inédits sur mon moi actuel mais pas encore sur mon moi ancien.


1) Je suis l'ainé et j'ai reçu en cadeau une soeur quand je n'avais pas encore 3 ans. Quand elle était bébé comme ça, c'était facile, on s'entendait bien, je la protégeais, je lui faisais des bisous, elle m'adorait surement aussi, par la suite ce fut plus dur, on se disputait souvent, on se tapait dessus, nos caractères ont beaucoup divergé et on peut dire que je ne la connais vraiment pas très bien, ma soeur adulte. La réciproque est vraie également (sauf si elle a découvert mon blog d'une manière ou d'une autre). Mais à priori on peut continuer d'aimer sa soeur même si on n'est plus tellement proches et intimes.


2) j'ai sauté le CP, cependant étant né en janvier je n'étais pas de beaucoup le plus jeune de ma classe de CE1; par contre j'étais déjà le plus rikiki, et encore là ce n'est pas trop flagrant, peut-être même ne devinerez-vous pas où je suis sur la photo de classe, mais cela le deviendra de plus en plus à mesure que les autres auront des poussées de croissance tandis que je croîtrai piano ma sano, mais surtout piano.


3) j'ai passé la plus grande partie de mon enfance et de mon adolescence dans un immeuble identique à celui sur cette photo (photo prise depuis la fenêtre de ma chambre),


et j'avais depuis cette même fenêtre une vue imprenable sur le sud de lyon, appelé autrement "couloir de la chimie", et au premier plan sur le cimetière d'Ou*llins.
NB : en regardant par la fenêtre de la classe de CE1 on voit d'autres immeubles de cet ensemble impressionnant perché sur un plateau.


4) Au collège j'ai pratiqué comme tant d'autres malheureux les échanges linguistiques. Le sort, plein d'humour, m'a fait atterrir dans une famille de géants allemands, mon correspondant se prénommait Dettlef, faisait déjà la taille de son père, et le double de la mienne, au bas mot.
J'ignore ce qu'ils ont pensé de cet enfant taille bébé qui leur a échu, car en plus de ne pas être franchement expansif dans ma propre langue, j'étais carrément muet dans une langue étrangère, et eux ne parlaient pas un mot de français, à part Dettlef qui le parlait aussi bien que moi l'allemand, c'est pour dire.

5) A posteriori je me rends compte qu'ils ont fait des efforts pour me faire découvrir l'allemagne : Francfort où ils habitaient, les bords du Rhin romantique, une cité médiévale dont j'ai oublié le nom, Munich et son stade olympique, mais finalement ce que j'ai retenu de mon séjour linguistique, ce sont d'une part les repas, particulièrement problématiques pour moi : des assiettes de 12 charcuteries différentes, des assiettes de divers fromages à tartiner, les deux accompagnés de diverses variétés de pains. J'ai tout le séjour consommé le seul fromage qui me plaisait, avec le seul pain que j'aimais.
Et d'autre part la fois où Dettlef me conduisait sur son porte-bagages de vélo (il n'avait pas de siege-bébé sinon il m'aurait peut-être mis dedans), et où pendant le trajet j'ai malencontreusement mis mon pied dans les rayons. (très douloureux, je ne vous le recommande pas)


6) Sur la photo de classe de terminale on peut constater que j'avais toujours des problèmes d'intégration dans les groupes constitués, régulièrement tenté de me tenir un peu à l'écart, et pourtant la classe de terminale est celle où j'étais le mieux intégré.


7) Au début de l'âge adulte, si je n'étais plus si petit que ça, j'étais encore passablement maigre, la seule chose qui ne l'était pas chez moi c'était ma chevelure, souvent volumineuse, et mes lunettes, souvent monstrueuses.

Depuis j'ai changé de lunettes, attrappé quelques cheveux blancs, pris des joues, et du ventre (mais pour ça je me soigne par le jogging intensif, comme notre bien-aimé président génie des carpettes).

L'occasion est trop belle pour ne pas tagger à mon tour les deux blogueuses qui se sont plaintes que je ne les avais pas choisies la fois précédente, donc nevrosia et griffoninne, c'est à vous...

22 juin 2007

courir


Avec sa classe, fifille a participé à une rencontre interécoles d'athlétisme dans un vrai stade sur une vraie piste,
et avec des vrais gradins où des centaines d'enfants hurlaient, l'horreur.
Comme observateur-badaud ça allait, surtout en n'y passant qu'une heure et demie mais j'ai une pensée émue pour les maitresses qui y sont restées la journée.

Fifille et les autres prenaient ça très au sérieux, il fallait les voir discutailler ferme pour décider de l'ordre des coureurs dans le relais, et c'était un peu attristant de voir qu'une des leurs, aussi énergique en courant qu'un ver annelé, les a renvoyés à la dernière place.

En milieu d'après-midi, les compétitions par équipes terminées, pour leur faire dépenser leur énergie apparemment inépuisable, les instits les firent courir des 50m pour le plaisir, 8 après 8. Incroyablement, aussitôt les 50m avalés, les enfants repartaient faire la queue en bout de piste pour recourir dès que possible.
Se rendant compte que ça ne les épuisait pas, les encadrants arrêtèrent les courses et les remportèrent dans leurs écoles respectives.

Comme tout le monde s'en doute j'ai à la fois regarder plus particulièrement ma fille courir et quand elle ne courait pas. Son ex-meilleure amie ne lui parle toujours pas et fifille semble en avoir pris son parti, quoiqu'elle me dise ne pas avoir la moindre idée du pourquoi de ce silence.

Sur la piste elle court pas mal, pas avec une longue foulée ni une grande puissance musculaire, car elle n'est ni très grande ni très musclée, mais elle déploie une belle énergie, avec une grâce féline que je lui envie un peu, même si je pense que pour encore quelques années (mois ?) je cours plus vite et plus longtemps qu'elle ne peut le faire.

21 juin 2007

honos alit artes


La semaine dernière j'ai appris tout à la fois que le trio inséparable constitué de filsainé et ses deux potes avait gagné un prix au rallye latin départemental, qu'ils y avaient participé (on me dit jamais rien à moi), et qu'ils étaient invités à venir le récupérer en grande pompe au conseil général.


Je ne sais pas exactement ce qu'ils ont fait pour ça, sans doute pas version ou thème en latin à leur niveau (initation au latin en 5e), mais pour peu qu'il s'agissait de connaissances sur la civilisation romaine, ça ne m'étonne plus tellement qu'ils aient pu briller, ces trois-là étant des fanatiques de l'histoire en général et de l'antiquité en particulier.


Ce sera sans doute plus difficile de rééditer la victoire pour les prix des niveaux 4e, 3e, 2nde, et à fortiori pour gagner les prix académiques, tous squattés cette année par la charente-maritime (dont je ne connaissais pas l'engagement pour la sauvegarde de l'espèce menacée des latinistes), et dont les récompenses consistent en un voyage à Paris.
Filsainé se contentera d'un abonnement à archéo junior et d'un beau diplome.


Empli de curiosité j'ai pénétré pour la première fois dans une salle de délibération de conseil général, j'ai constaté que le dit conseil général n'avait pas lésiné sur la propagande à son profit (des sacs à son logo et trois tonnes de prospectus vantant son action, offerts à chaque adolescent présent), écouté d'une oreille très distraite les 3 ou 4 discours (j'étais fasciné par les forêts de micros), observé le milieu familial des vainqueurs (plutôt blanc-bcbg),


j'ai aussi photographié complaisamment le seul gaucher de la famille recevant son prix et écrivant je ne sais quoi (peut-être son adresse pour recevoir son abonnement et dans ce cas j'espère qu'il la connait bien), et ne paraissant pas impressionné le moins du monde,


puis j'ai profité sans scrupule des boissons et gateaux offerts à la suite de la remise des prix. (un peu surpris cependant de n'y trouver que des cakes assez simples et pas de petits fours fins et délicieux, ils se les réservent peut-être pour les agapes entre conseillers généraux)


il y avait également une photo de groupe devant la façade de la préfecture qui m'a fait penser à un mariage qui aurait été sponsorisé par le conseil général.
Et puis chacun est retourné, plein d'usage et raison, vivre entre ses parents.
En vrai ils se sont retrouvés tous les 3 pour finir le mercredi aprem à faire des parties de cartes magic.

20 juin 2007

28 kilos de soucis et bien moins de microbes

Que fifille n'a transmis sa gastro à quiconque n'est pas étonnant : elle n'en avait probablement pas. Elle était guérie ce week-end à peine les médicaments entamés, et rechutait mardi matin curieusement.

La sortie fort intéressante du lundi avec sa classe à Ethni'Cité nous l'avait ramenée conquise par les ateliers de techniques primitives mais le visage fermé et sans sourire.
Les nausées du lendemain matin au moment de partir à l'école finirent par me faire soupçonner autre chose que des petits microbes sournois.
Elle a fini par parler, et dire ce qui n'allait pas. Des copines qui ne veulent plus jouer avec elle, une meilleure amie qui fait pareil, la solitude de la cour de récré et dans le bus pour le voyage, c'était trop pour elle.

Je suppose qu'on réagit chacun avec son histoire personnelle.
Ma première réaction fut de faire pareil que la semaine dernière quand je pensais que c'était une maladie : la garder à la maison, la protéger, lui éviter l'école au moins pour une journée ou demie-journée de plus. Essayer de la consoler avec des considérations du type "les copines ça va ça vient", "de toute façon au collège tout va être chamboulé", avec mon expérience et mes souvenirs des rapports entre enfants, violents entre garçons, sournois entre filles.

La première réaction de sa mère ce fut presque le contraire, ce fut de lui dire : allez secoue-toi, tu vas à l'école, et puis tiens tu proposes à ta meilleure amie de venir jouer mercredi ou samedi comme elle voudra, et tu devrais rester à la cantine aussi afin de pouvoir être plus avec tes copines.
(il est vrai qu'à cause du fait que je reprends tirouquin à manger à la maison depuis des mois et que fifille suit le mouvement, elle n'a pas cette grande récré de midi pour garder le contact avec les autres filles, dont beaucoup cumulent cantine et garderie où elles se retrouvent et vivent leur intense vie sociale mystérieuse de préadolescentes).

Le résultat à la fin de cette journée est mitigé mais encourageant (elle a effectivement rejoué avec ces pimbêches filles) et je me suis rendu compte que ma première réaction était mauvaise, et d'ailleurs significative des erreurs que j'ai faites pour moi-même dans un lointain passé. Il n'est jamais trop tard pour apprendre, même si ça ne va pas trop me servir.

Tirouquin est complètement perdu : il ne sait plus où est sa soeur, après avoir déserté l'école, voila qu'elle y reste plus que lui.

18 juin 2007

un questionnaire pour tuer le temps

fashion victim voudrait que je raconte 7 choses qu'elle ne connait pas encore sur moi.
Je l'ai déjà fait, ce truc-là, mais comme je ne sais pas dire non aux femmes, voici :
(n'empêche qu'il faudrait arrêter avec les questionnaires de révélations inédites parce que je vais finir par ne plus savoir quelles idioties inventer)

1/ quand j'étais plus jeune je rêvais d'être Conan le barbare, mais pour diverses (mauvaises) raisons ce rêve n'a pas pu se réaliser. (entre autres ma myopie, mon peu de goût pour les exercices physiques et l'équitation, l'absence d'ennemis aisément identifiables, d'armées se battant encore à l'épée, de sorciers cruels, de princesses en détresse, et les températures trop fraiches en hiver pour le costume de barbare)

2/ j'ai essayé d'attraper la gastro de ma fille la semaine dernière, afin de perdre des kilos sans effort mais ça n'a pas marché non plus.
C'est sa faute, elle est devenue avare de bisous en grandissant. Les enfants sont ingrats, ils ne veulent même pas vous refiler leurs microbes (sauf quand vous n'en voulez pas).

3/ j'ai rêvé aussi d'être un des Beatles mais j'étais né trop tard, et je parlais aussi mal l'anglais que je jouais mal de la guitare. En plus j'avais les cheveux qui frisaient et un prénom qui n'allait pas du tout avec Paul, John, George et Ringo.


4/ je n'aime pas dépenser car à chaque fois j'ai l'impression (stupide) d'engraisser des gros porcs de capitalistes, je préfèrerais donner mes sous aux gens que j'aime mais ils n'en veulent pas. Cela les honore, c'est bête pourtant, surtout pour eux.

5/ la vie est une expérience bizarre dont je n'ai pas encore réussi à décider si elle était plaisante ou désagréable. Ce serait bien quand même de le savoir avant la fin de l'expérience.

6/ j'aime la foule, je pourrais rester des heures dans le métro à regarder les gens, mais y a pas de métro où j'habite maintenant. Heureusement il y a des supermarchés.

7/ mon père m'a emmené de force chez les scouts marins pour me débarasser de mes côtés introverti, timide et solitaire. Cela n'a sans doute pas marché à son goût mais j'ai passé de chouettes vacances sur l'eau.
(si je m'étais noyé, il aurait eu les boules)

Maintenant je suis au regret de devoir désigner 7 heureux récipendiaires pour ce questionnaire, tout à fait au hasard bien entendu :

art.truk (par un juste retour des choses), pingouinelle (parce qu'elle n'est pas rancunière), mimi (pour l'occuper lors des 2 derniers jours avant de retrouver ses amours), bellzouzou (parce que j'aime bien l'entendre râler), rêve d'été et émoi (parce qu'ils adorent répondre à des questionnaires à deux...), une souris dans le roquefort (parce que la vie des souris est bien mystérieuse), griffollet (parce que la vie des chats aussi est mystérieuse, surtout un chat versifiant).

news du jour : Fifille est rétablie, ce qui est une bonne chose car tirouquin commençait à être franchement pénible avec sa "jalousité" (sic) et sa mauvaise foi exceptionnelle :
"pourquoi tout le monde va jamais à l'école sauf moi ?"
Tirouquin était donc à l'école aujourd'hui, il a fait des courses à chaque récré, avec La*houari, et il gagnait toujours ce qu'il trouve très étrange. Il pense qu'il a fait de la téléportation comme dans Sacred, d'autant qu'à un moment il a fermé les yeux, il les a rouvert et il était arrivé.

17 juin 2007

résistances ?

Ce samedi c'était la traditionnelle fête de quartier destinée aux enfants, mais on peut se demander si le choix du thème ("être d'ici et d'ailleurs"), des stands, et des spectacles (voir plus bas) n'était pas aussi un message en direction des adultes et un pied de nez moqueur au grand vainqueur des élections de ce printemps.

Tente Berbère où l'on pouvait prendre un thé à la menthe en regardant les photos et les films des échanges biannuels avec une petite ville du Maroc, ou en se faisant tatouer la main au henné.

Stand de fabrication de batons de pluie africain, ou de jeux sur la calligraphie chinoise.


Le stand de notre association de parents d'élèves "viens dessiner ton drapeau" était assez ambivalent : cela pouvait s'interpréter comme une glorification des nationalismes, ou une ouverture aux autres.
J'ai eu 4 heures pour observer les enfants. Ils sont de 3 types :

-les enfants de sarkozystes qui peignent exclusivement le drapeau français.
- ceux qui peignent des drapeaux existants dont les couleurs ou les formes leur plaisent.
- ceux qui inventent des drapeaux fantaisistes.
J'ai une petite préférence pour ces derniers.

Au cas où les sbires de notre cher président pas toujours saoul (malheureusement), surveilleraient le blog, j'ai anonymé le visage d'un petit roux un peu trop connu qui non content de ne pas opter pour le drapeau français était bien parti pour peindre celui d'un pays très communiste (l'atavisme, probablement).

En fin d'après-midi, il y avait une démonstration de danses orientales où la seule concession à l'hégémonie politique nationale était la couleur de peau palichonne des danseuses.
Des jeunes filles du quartier qui apprennent la danse orientale depuis des années maintenant et dont personne ne se lasse de les admirer et applaudir, en se fichant pas mal que la culture de ces pays-là file des boutons aux blancs étriqués des autres régions de France, et au pouvoir actuel.

no pasaran en Poitou

"Sous un voile bleuâtre lui cachant la poitrine et la tête, on distinguait les arcs de ses yeux, les calcédoines de ses oreilles, la blancheur de sa peau. Un carré de soie gorge-de-pigeon, en couvrant les épaules, tenait aux reins par une ceinture d'orfèvrerie. Ses caleçons noirs étaient semés de mandragores, et d'une manière indolente elle faisait claquer de petites pantoufles en duvet de colibri.

Ses pieds passaient l'un devant l'autre, au rythme de la flûte et d'une paire de crotales. Ses bras arrondis appelaient quelqu'un, qui s'enfuyait toujours. Elle le poursuivait, plus légère qu'un papillon, comme une Psyché curieuse, comme une âme vagabonde et semblait prête à s'envoler.

Les sons funèbres de la gingras remplacèrent les crotales. L'accablement avait suivi l'espoir. Ses attitudes exprimaient des soupirs, et toute sa personne une telle langueur qu'on ne savait pas si elle pleurait un dieu, ou se mourait dans sa caresse. Les paupières entre-closes, elle se tordait la taille, balançait son ventre avec des ondulations de houle, faisait trembler ses deux seins, et son visage demeurait immobile, et ses pieds n'arrêtaient pas.

Puis ce fut l'emportement de l'amour qui veut être assouvi. Elle dansa comme les prêtresses des Indes, comme les Nubiennes des cataractes, comme les Bacchantes de Lydie. Elle se renversait de tous les côtés, pareille à une fleur que la tempête agite. Les brillants de ses oreilles sautaient, l'étoffe de son dos chatoyait ; de ses bras, de ses pieds, de ses vêtements jaillissaient d'invisibles étincelles qui enflammaient les hommes. Une harpe chanta ; la multitude y répondit par des acclamations. Sans fléchir ses genoux en écartant les jambes, elle se courba si bien que son menton frôlait le plancher ; et les nomades habitués à l'abstinence, les soldats de Rome experts en débauches, les avares publicains, les vieux prêtres aigris par les disputes, tous, dilatant leurs narines, palpitaient de convoitise.
"

Flaubert "Hérodias"


allez donc voter

14 juin 2007

maladie sélective

Depuis mardi soir, fifille n'a plus remis les pieds ni le reste à l'école, grâce à une mécanique bien huilée :

mercredi matin, quelques minutes avant de partir à l'école, elle vomit son petit-déjeuner, et ne va donc pas à l'école. (enfin je l'aurais bien mise, mais après j'aurais eu des plaintes sur mon blog)

mercredi après-midi, elle est en parfait état pour aller faire clipaclop clipaclop sur un cheval.

jeudi matin, on ne change pas une méthode qui gagne : vomi. congé d'école.

jeudi vers 13h, sentant bien mon intention de profiter de la pause méridienne pour tenter sur elle une nouvelle mise en orbite scolaire, elle adapte la méthode du matin au repas de midi. vomi, etc

Je commence à me demander si elle a l'intention d'y retourner avant les grandes vacances.

D'un autre côté elle n'est pas ch... : elle lit quasi toute la journée dans son lit en prétextant qu'elle ne peut pas se lever car le chat dort sur ses jambes. Ce qui est vrai certes mais fait peu de cas du fait qu'elle est allée herself le chercher pour l'installer là.


Ce matin j'ai réussi à ce qu'elle abandonne ses livres, son lit et son chat pour une activité qu'elle adore : la cuisine.

Ce n'est pas évident à priori mais elle cuisine, sur cette photo.

Je vous laisse deviner quel genre de recette on fait avec un marteau.

Tirouquin, quant à lui, a perdu une seconde dent ce matin à l'école, l'a ramenée dans un bout de kleenex à midi, sauf que le bout de kleenex une fois déplié, elle avait disparu, il est retourné à l'école fort marri, il s'est consolé en ayant séance piscine, et a retrouvé sa dent je ne sais où, et rapporté, victorieusement cette fois, à la maison.
D'ailleurs ça tombe bien que j'en parle, j'allais oublier de lui filer des sous sous son oreiller.

Fifille n'ayant pas besoin de moi, je suis allé jeter un oeil sur les ébats aquatiques de tirouquin et sa classe, j'ai pris des photos, et quand la maitresse s'en est aperçue et m'a dit que non c'était strictement forbidden, verboten, tout ça, j'ai rangé mon appareil photo en prenant mon air d'élève sage et obéissant, de toute façon j'avais fini, j'avais immortalisé mon fiston ... et également la maitresse en maillot de bain.
Si elle ne met pas de bonnes notes à tirouquin je publie sa photo ici-même. C'est juste un peu dommage que je n'y ai pensé qu'à la mi-juin alors qu'il n'y a plus de notes...

13 juin 2007

sujet de philosophie volatile


l'année dernière à la même époque deux couvées d'oisillons successives avaient vu le jour dans le nichoir du jardin et le taux de mortalité avait été minime (un cadavre d'oisillon mort retrouvé à la fin)
(historique de l'occupation : , , , et ici )

cette année, un couple de mésanges a aménagé un nid, pondu, puis abandonné depuis des semaines leurs oeufs.
taux de mortalité infantile : 100%

peut-être est-ce du à la présence d'un chat à demeure sur les lieux ?
(pourtant le jardin a toujours été lieu de passage de chats)

aux efforts moindres pour attirer et fidéliser la clientèle ? (point de stand nourriture à oiseaux)

ou les parents d'aujourd'hui seraient-ils plus démissionnaires que ceux d'hier ?

12 juin 2007

paon paon


La photo mystère était bien une partie du plumage d'un paon mâle, comme l'avaient deviné brillamment erika et mamounia.

(je m'interroge à propos de celles qui ont suggéré un poisson, j'aurais fait comment pour le photographier dans les douves de la vallée des singes ? en mettant mon appareil photo sous l'eau et en attendant qu'un poisson s'arrête devant ?!?)

Il y a donc des paons dans les vallées des singes, sans raison évidente à part distraire les touristes sur les aires de pique-nique.
Les mamans singes stressent pour leurs bébés lorsqu'un héron passe dans le ciel mais elles se sont habituées aux paons.

Un paon s'est attaché tout particulièrement à tirouquin parce que ce dernier a laissé tomber un morceau de biscuit lors de son premier 4 heures, celui de 2h de l'après-midi.
Cela ne rassurait pas trop tirouquin qui craignait pour ses autres biscuits plus que pour ses yeux, tandis que je craignais plus pour ses yeux que pour les biscuits.

Vous nous comprendrez en voyant la tête pas franchement sympathique de la bestiole, ça donne pas envie de jouer à la belote avec elle les longues soirées d'été.

Pourtant je l'ai presque plaint, lorsqu'un sale garnement a passé 10 minutes à le suivre en lui lançant des bouts de pain dans la figure, tandis que ses parents lui disaient mollement de cesser (feraient encore mieux de rien dire du tout, dans ce cas), jusqu'à ce que le paon excédé se rappelle qu'il sait voler et aille se percher sur un toit.

Il y avait aussi des chèvres et contrairement aux paons et aux singes on avait le droit de les toucher et fifille a joué à la maman avec les chevreaux.

le soir tirouquin a fait des calins à sa nouvelle peluche (il grimpe comme un petit singe lorsqu'il doit se brosser les dents car il n'a toujours pas la taille adéquate pour la hauteur de lavabo)
(et elle lui tient compagnie et le rassure quand il regarde "pirate des caraïbes" qui est arrivé à la maison ce week-end aussi, bien qu'il affirme que "pirates des caraïbes ça fait jamais peur, même les morts-vivants. les morts-vivants ils sont invincibles, quand ils ont une épée dans le coeur ils meurent pas et ils combattent. c'est un peu deg.")

10 juin 2007

la vallée des singes

Fifille, tirouquin et moi sommes allés à la vallée des singes samedi, ce qui, tout bien réfléchi, était prémonitoire de ce qu'on pourrait voir ce soir à la suite des élections les plus pitoyables que j'avais vues depuis longtemps et je ne suis plus tout jeune.

Tirouquin avait du prendre la dénomination "vallée des singes" au pied de la lettre, parce que dans la voiture, lorsque j'ai annoncé qu'on arrivait dans 5 minutes, il a fait remarquer qu'il ne voyait aucun singe dans les arbres qui bordaient la route. Ce qui était vrai.

Ensuite on en a vu beaucoup, beaucoup, beaucoup

Les premiers avaient l'air sympathique de gens se désintéressant totalement des singeries des hommes politiques. Contrairement à moi qui n'y arrive pas totalement, je crois qu'ils ne sont pas du tout allés voter aujourd'hui :

Ici, contrairement aux apparences il ne s'agit pas d'un candidat qui trouve que le cul de Nicolas S. sent tout à coup la bonne odeur du succès après l'avoir détesté pendant des années.

Là on aurait dit une peinture de la Sainte Famille empreinte de sérénité (ça aurait pu ressembler à la notre si le petit singe avait fait le difficile devant sa nourriture, mais là non)



Certains ne dédaignent pas de venir nous observer de plus près, tels des candidats voulant paraitre proches de nous.





tandis que d'autres préfèrent nous regarder de haut (des fois que des enfants confondraient des parties de leur anatomie avec la queue du mickey)

Les chimpanzés et les gorilles sont carrément sur des îles afin de les protéger de la bêtise humaine, ou de protéger les humains de leur propre bêtise, au choix.




Et y en a un à qui tout ça a donné des idées...

Inévitablement il a voulu acheter une peluche de singe dans la boutique judicieusement placée à la sortie (et qu'il faut traverser pour sortir, évidemment).

Je vous ai épargné le singe mâle écartant les jambes sans pudeur apparente , le singe serviable épouillant son congénère, celui qui pose sans lassitude pour 10 appareils photos crépitant en choeur, mais pas le petit singe gourmand ouvrant des noix avec un casse-noix entièrement naturel il est trop mignon.





Une petite devinette photographique pour la route, qu'est-ce que c'est :

08 juin 2007

L'Equipe magazine

Let me introduce

Jiguro Tirouquin Kano

le judoka qui fait le moins peur au monde

(mais pas le moins fier ni le moins mignon)

Après avoir perdu une dent en triomphant de David Douillet et Mike Tyson
il a gagné son premier grade de ceinture de judo : blanc-jaune
(à ne pas confondre avec blanc-bec, par exemple)

(c'est nouveau, je connaissais pas, ça doit être pour motiver les troupes, y a eu une multiplication de grades intermédiaires)

Deux pareils motifs de fierté en quelques jours, qui peut en dire autant ?

06 juin 2007

(un enfant) peut-être a froid dans son tombeau*

Le week-end dernier, un élève du collège de filsainé est décédé, semble-t-il en se jetant par une fenêtre. Je dis "semble-t-il" parce que les informations sont distillées au compte-gouttes par le collège, afin de respecter les demandes de discrétion de la famille, au point qu'on cherche même en vain dans le journal local une allusion ou annonce.
Dans un premier temps ça a relevé l'opinion que j'avais des journalistes, capables de se taire pour respecter la douleur d'une famille, dans un second temps je me suis demandé combien chaque année (ou chaque mois) de faits divers sont passés sous silence et que s'en rendent compte seulement ceux directement ou indirectement concernés.

Pendant deux jours les adultes se sont beaucoup agités, du proviseur au parents d'élèves, bien plus que les élèves eux-mêmes, devenus soudain le centre de toutes les attentions.
Filsainé ne parait pas du tout perturbé, je n'ai eu droit lundi soir qu'à "tout le collège ne parlait que de ça", puis mardi, quand j'ai su le nom, à "oui je connais, c'était une des racailles qui nous emmerdaient", et plus tard des explications du geste, qui sont soit la version officielle des adultes du collège, soit celle des élèves entre eux, qu'il me ressort : "il avait des problèmes au collège, et il s'est fait engueuler par ses parents à cause de ça", sans que fiston ne paraisse se demander comment cela peut être suffisant pour se tuer.

Il est difficile de savoir ce qui se passe dans un collège quand on n'y est pas, mais j'ai un peu l'impression d'une fracture entre des enfants qui se font appeler "intellos" et d'autres qui se font appeler "racailles", ou se désignent eux-mêmes ainsi par défi.
Les "intellos" ne sont sans doute que des élèves qui obéissent aux adultes, sans forcément d'ailleurs avoir de si bonnes notes ou être si sages qu'il y parait, tandis que les "racailles" ne sont que des élèves qui veulent paraitre en rebellion et ne le sont pas forcément tant que ça non plus, ou qui veulent avoir l'air de durs-à-cuire. L'un d'eux au moins n'en avait que l'air.
Et il y en a sans doute plein qui ne sont pas étiquetés, je suppose.

Fiston est-il insensible ? je me suis posé la question cette semaine, après sa réponse pas très charitable, me souvenant de théories sur cette génération grandie avec les jeux vidéos et pour qui la mort est dématérialisée.
D'autant plus qu'un de ses derniers jeux en date, "black and white", passe un cap dans le sentiment de toute-puissance du joueur : le joueur n'est plus un héros ou un général, il est un Dieu qui dirige une créature et un peuple. Et récemment j'ai entendu avec une certaine gêne qu'il s'amusait à être un Dieu méchant dans une partie.
D'un autre côté, même en tenant compte de ma partialité de père, je n'arrive pas à l'imaginer être autre chose qu'un adolescent plutôt respectueux des autres (autres que ses parents dont il teste évidemment les limites, le contraire m'inquiéterait), détestant la violence réelle, et compatissant, de manière certes plus théorique que pratique, avec les misères du monde et les malheurs des gens.
et très sensible pour certaines choses, il me surprend parfois à avoir les larmes aux yeux si je m'énerve à peine en faisant un exo de maths avec lui. (pas facile d'être fils de prof de maths, je sais)

Je me suis souvenu aussi que l'histoire bégaie et qu'au même âge c'est dans ma propre classe qu'un élève est mort, dans un stupide accident de mobylette sans casque, et que je suis allé à l'enterrement sans ressentir grand chose, n'ayant jamais échangé un mot avec cet élève.

Donc soit on est insensible de père en fils, soit c'est une réaction "normale".

* Victor Hugo again (désolé, j'ai étudié les Contemplations en prépa et ça m'a marqué)

tiens, un mercredi libéré

Ce matin nous nous y sommes mis à deux parents pour emmener fifille et tirouquin à l'école alors qu'il n'y avait pas école.
(afin d'être deux fois plus ridicules, probablement)
Heureusement ça ne nous arrive qu'une fois tous les 10 ans environ.

D'un autre côté on pourrait le faire plus souvent, parce qu'apprendre devant l'école déserte qu'on est un mercredi libéré réjouit deux fois plus tirouquin que s'il le sait depuis la veille, et en prime ils sont habillés à 8h30 au lieu de 12h30.
Et ils peuvent commencer à faire de l'ordinateur dès 9h.

Au sujet de l'ordinateur des enfants et des tentatives de controle parental, j'avais créé des comptes utilisateurs pour chacun des 3, les laissant en libre accès, mais en surveillant à posteriori combien de temps chacun avait fait de l'ordi.
Ce fut un fiasco plus total encore que les tentatives françaises au concours de l'eurovision.
Ils ne changaient pas de compte utilisateur quand ils se passaient l'ordi de l'un à l'autre, et le laissaient tourner quand je les arrêtais.
J'ai donc supprimé leurs comptes et revenu à un seul compte administrateur, dont je possède seul le mot de passe.
Mais ça a donné une idée à fifille qui a oublié d'être bête : pendant qu'elle faisait son heure sur la session compte administrateur que je lui avais ouverte, elle a distrait quelques minutes de son temps de jeu pour créer en douce un autre compte pour elle et ses frères. Avec un mot de passe qu'eux seuls connaissent.
Pas de bol j'ai fini par m'en apercevoir, (faut dire que les voir faire de l'ordi alors que je ne leur avais pas ouvert de session m'avait mis la puce à l'oreille), et j'ai changé leur mot de passe, en douce aussi.

Quand elle n'est pas en train d'essayer d'être plus maligne que moi, fifille prend le relais de l'école qui ne fête plus la fête des mères à partir du CP.


Elle n'a pas réussi à recruter le grand frère, trop occupé soit-disant, mais elle a convaincu tirouquin qui s'est fendu d'un (double)-dessin pour sa maman, dont le rapport avec l'occasion ne me parait pas évidente au premier coup d'oeil, ni au second, mais c'est l'intention qui compte.

J'ai bien ri en apprenant que le personnage bien plus grand que les 4 autres membres de la famille c'était moi, du haut de mon metre soixante sept.

Fifille, elle, n'a pas lésiné sur le nombre de dessins (outre l'arbre aux mille couleurs ci-dessus).

04 juin 2007

trucs d'art

art.truK m'a confié un questionnaire du type "expression artistique" (ce qui me ramène 30 ans en arrière à l'époque bénie du collège) pour illustrer mes "j'aime/j'aime pas".

J'y ai passé des heures pour un résultat que je pourrais ranger dans la liste des "j'aime pas" mais c'est pas bien grave car j'ai trouvé grâce à Catherine Breillat la preuve que je ne pouvais pas réussir :

"L'art c'est répondre à des questions qui ne sont pas posées."

(sauf que je suis tombé là-dessus après coup. trop dommage, j'avais là un super mot d'excuse pour la prof)




News du jour : Tirouquin a perdu sa toute première dent de lait. Cette nuit je range le chat pour que la petite souris passe sans crainte.

Edit : d'après blogger ceci est mon 400e post, bien que je ne sais pas s'il compte les 3-4 brouillons jamais publiés. On va dire que c'est le 400e quand même.

03 juin 2007

la Callas, le danseur, et la pelleteuse

Elles se reconnaitront, plusieurs lectrices-blogueuses ont dans des moments d'égarement exprimé leurs fantasmes liés à des chantiers dans leur rue ou des ouvriers dans leur maison, imaginant (ou photographiant carrément) des hommes musclés et bronzés en marcel, au milieu de bulldozers et de marteaux-piqueurs fantasmagoriques.

C'est à elles que j'ai pensé tout particulièrement en leur offrant à l'occasion de la fête des mères, à elles ainsi qu'à toutes les autres mères, un extrait du spectacle qui se donnait ce soir dans le pré derrière chez moi.



"...dans cette histoire d'amour improbable entre un danseur et une pelleteuse, Dominique Boivin explore le rapport érotique de l'homme et de la machine..."

hum finalement c'est peut-être pas trop un cadeau de fête des mères, si la femme disparait et est remplacée par une machine.

02 juin 2007

clafoutis* mon ami**



Les clafoutis et moi c'est une histoire d'amour qui dure depuis l'enfance.

Les histoires d'amour finissent mal, en général, parait-il, mais là non, c'est une histoire sans fin et sans heurt.



(des esprits tatillons feraient remarquer que cette histoire d'amour finit mal pour chaque clafoutis en tant qu'individu mais qui considère un clafoutis en tant qu'individu ?)

Les clafoutis et moi on n'est même pas séparés lors de la non saison des cerises car je les affectionne tout autant sous forme de clafoutis pommes, poires, pêches, pommes-poires, pêches-poires (j'ai pas essayé pommes-pêches).



Comme je ne suis ni jaloux ni possessif, je vous donne la recette pour commencer vous aussi une histoire d'amour avec les clafoutis.

C'est le seul gateau que je peux faire de mémoire et sans mesurer ni peser quoi que ce soit. Quand on aime on n'oublie pas, et on ne mesure pas non plus.

Dans un saladier je mets 8 cuillérées à soupe de farine, 8 de sucre, 1 pincée de sel, 1 sachet de levure chimique, 3 oeufs, du beurre fondu en quantité qui dépend de votre envie de prendre des kilos en trop (disons entre 50 et 100g de beurre), je mélange tout ça, puis j'y rajoute des tonnes de fruits (plus y en a, mieux c'est)



Cette semaine j'en ai fait deux aux cerises, non pas que cette espèce de fripouille enracinée dans mon jardin et qui essaie de se faire passer pour un cerisier m'en ait donné plus de 20, mais j'ai une copine qui ne peut ramasser ses cerises sans attraper ensuite des boutons partout, la pauvre. Je me suis dévoué pour la débarasser de ses cerises. Ma bonté me perdra.



Je vais faire hurler les puristes mais je dénoyaute les cerises, avec un couteau et mes petits doigts. C'est long et fastidieux, c'est contraire à l'orthodoxie car il parait même que ça donne du gout au clafoutis, les noyaux (comme dans la soupe aux cailloux, surement), mais je refuse de gâcher mon plaisir en machouillant des noyaux mélangés à des miettes de gateaux.



D'ailleurs les mêmes puristes ont quitté les lieux bien avant, lorsqu'ils ont vu que je ne mettais pas de lait dans mon clafoutis. Chacun ses gouts et ses appellations mais si je mets du lait moi j'appelle ça un flan aux cerises, c'est sans doute bon mais c'est autre chose.
Et oui, je sais que même le Larousse se ligue contre moi en définissant le clafoutis comme un gateau fait avec de la pâte à crêpes, tant pis, je meurs mais ne me rends pas.



Evidemment je le fais cuire au four, évidemment toute la famille se régale, sauf évidemment un qui ne veut pas goûter, toujours le même, celui qui se nourrit exclusivement de "crême de sardines au whisky" sur du pain, et uniquement de celle de la conserverie courtin à concarneau. Comme le koala, autre mangeur difficile, on le reconnait à la couleur du poil et au côté attendrissant.

la vieillesse est un naufrage et j'ai un doute sur le fait que j'ai déjà raconté tout ça dans une des presque 400 notes précédentes. Après vérification, peut-être pas. Par contre j'ai donné une version trash de ma recette chez ninon : (comme quoi je radote quand même un peu)

* le nombre d'illettrés étant en progression constante, je signale à toutes les tenancieres de blog cuculinaire*** qu'on met un s à clafoutis en toute circonstance, même singulière.
** le titre, idiot à priori, est un hommage, idiot à posteriori, à R.Q.
*** même mauvais je ne résiste pas à un jeu de mots, et même quand j'ai plusieurs amies qui tiennent des blogs culinaires et qui ne vont pas goûter la plaisanterie.