23 août 2008

fin, end, fine, Ende, diwezh, finis, kraj, konec,...

ça m'ennuyait de finir par un billet un chouya larmoyant qui ne ressemble pas vraiment à mon blog alors je préfère terminer sur des photos de vacances, bretonnes comme souvent.

Vous reconnaitrez - ou pas - un tirouquin ramassant des algues, les grottes sous-marines de la pointe du Toulinguet, la plage de Pen-Hat, les chats de mes neveux, le retour des langoustiniers au Guilvinec, la pointe de Dinan et trois korrigans s'y promenant, et enfin le festival des filets bleus et ses belles brodeuses.
















trugarez
kenavo

19 août 2008

omnia vulnerant, ultima necat

Ces 3 derniers mois, une série d'évènements ont tour à tour égratigné le plaisir que je ressentais à communiquer au sein de cette étrange collectivité appelée blogosphère.

Pris séparément ils n'auraient fait que blesser mon désir d'écrire, tous ensembles ils l'ont tué, et je sais qu'il ne renaitra pas, pas sous cette forme en tout cas, alors je clos aujourd'hui cette belle aventure bloguesque.

Je remercie ceux d'entre vous qui sont venus ici me lire en y prenant plaisir sans rien espérer en retour, je remercie ceux qui m'ont témoigné intéret ou même affection, si elle était sincère malgré tous mes nombreux défauts.

Je n'irai plus vers vous, mais je vous accueillerais avec plaisir si vous passez par Poitiers, un jour.

Et je vous souhaite tout le bonheur du monde, comme dit la chanson.

22 juillet 2008

le général, l'amiral et la princesse


"Ne me dites pas qu'il est vain
Le bonheur de tirer des mots
Des ornières du chemin
Pour les offrir à ceux que j'aime"
André Pieyre De Mandiargues


Tuteurs pour tomates amatrices de nombre transcendant ou de lettre grecque.


L'amiral était sec, maigre et noueux comme un marin ou un olivier.
Le général était gros, gras, pâle et rougeaud à la fois comme ... et bien comme un général.
La princesse conviait une fois par an les deux responsables, de sa flotte et de son armée de terre, afin de mettre au point la politique de défense pour l'année à venir. La princesse n'était pas belliqueuse mais certains de ses voisins si, et elle avait appris que "si vis pacem para bellum".
Elle les connaissait bien tous les deux et attendait, curieuse, les arguments qu'imaginait chaque année le général pour tenter d'augmenter son budget.

- "Majesté, je dois défendre contre vos ennemis une frontière terrestre longue de 1600 kms tandis que la frontière maritime du Royaume fait à peine la moitié moins. Il semblerait logique que l'Armée de Terre dispose de deux fois plus d'argent que la Marine.
- Il semblerait en effet. Mais d'où tenez-vous ces chiffres, mon Général ? s'enquit la princesse d'un ton affable.
- Je les ai calculés moi-même, votre Majesté.
- Oh vraiment ?
- Avec la carte ce n'était pas bien compliqué, Votre Altesse : le fleuve Ysalys, qui matérialise notre frontière Ouest est quasi rectiligne, et au Sud la frontière l'est tout à fait, depuis que votre Grand-Père a botté les fesses du Duc des Astries qui s'était aventuré au delà du 50e parallèle.
- Certes mais notre frontière maritime ? La côte est très découpée.
- J'ai estimé qu'elle pouvait être approchée par deux lignes droites, de la Baie des Trépassés jusqu'au Cap des Tempêtes, et de là au pied des Montagnes Bleues. Je suis certain qu'il ne faut pas rajouter plus d'une centaine de kms à cause de l'approximation faite.
- M'autorisez vous à vous prouver que c'est là une certitude très hasardeuse, mon Général ?
- Bien certainement, Votre Majesté.
- Merci. Voudriez-vous dessiner deux segments censément de 405 kms de longueur chacun ? Ce qui fait une longueur totale de 810 kms, à peu près votre estimation.
Découpez ensuite chaque segment en 3 parties égales et remplacez la partie médiane par les deux côtés du triangle équilatéral dont la base est justement cette partie médiane. Comme ceci.
Quelle est la longueur totale désormais, Général ?
- Voyons, cela fait _ _ _ _ _ _ _ _ .
- Exact. Reprenons chaque segment de notre dessin précédent et faisons lui subir la même transformation.
Quelle longueur a-t-on maintenant ?
- _ _ _ _ _ _ _ _ , calcula le Général en tirant la langue.
- recommençons encore une fois, Général ? Une dernière, je sens bien que vous commencez à peiner.
- Vous dessinez excellement. Et maintenant, on en est à combien de kms ?
- Si mes calculs sont exacts je dirais _ _ _ _ _ _ _ , Majesté.
- A votre avis, que devient la longueur totale si je continue indéfiniment à découper cette pseudo-côte ?
- Elle tend vers _ _ _ _ _ _ _ , soupira le Général.
- Très bien ! Ai-je un peu ébranlé vos certitudes quant à votre estimation de la longueur de notre façade maritime ?
- Oui, Majesté. Mais comment peut-on faire alors pour la calculer ?
- Je suis heureuse que vous posiez la question. Je ne vois qu'une solution, c'est de la mesurer directement, sur le terrain. Attendez-moi un moment.

La princesse s'absenta quelques minutes, qui parurent très inconfortables au général, inquiet. L'amiral lui regardait par la fenêtre, un fin sourire aux lèvres.
Elle revint avec un objet étrange et vieillot.

- Ceci est une chaine d'arpenteur. C'est l'outil idéal pour mesurer la longueur de nos côtes. Celle-ci est la plus ancienne connue et m'a été offerte par mon maitre de cartographie. J'y tiens beaucoup et je vous la confie à vous, Général, car je sais que vous en prendrez soin. Je vous prie de ne laisser personne d'autre l'utiliser.
- Vous voulez que ? moi ?! s'étouffa à moitié le Général.
- Mais bien sûr. Vous aviez raison, il serait injuste et inéquitable que je continue à donner le même budget à vous deux s'il y a une telle différence entre frontière terrestre et maritime. Je compte sur vous pour établir dans quelle proportion je dois modifier la répartition. Le plus tôt sera le mieux d'ailleurs. A partir d'après demain la météo annonce un temps stable et agréable.
- Mais je ne peux pas, Majesté, mes responsabilités ! l'Armée !
- J'y ai pensé, Général, ce sera une occasion parfaite de vérifier si votre chef d'Etat-Major est capable de vous remplacer si vous veniez à être blessé ou tué lors d'une guerre éventuelle. Il vaut mieux le tester en temps de paix, vous ne croyez pas ?
- Si, Majesté, gémit le Général, plus pâle maintenant que l'hermine du blason décorant son uniforme de cérémonie.
- Je vous laisse préparer vos affaires, n'oubliez pas la crême solaire, général.

Le général sortit d'un pas de somnambule pris de boisson.

- Vous avez été dure avec lui, remarqua en souriant l'amiral.
- Pas du tout ! Vous avez vu son état ? 5 ou 6 semaines de marche à pied au grand air lui feront perdre du poids et prendre des couleurs plus agréables à regarder. Il devrait me remercier plutôt, je lui ai donné 10 ans d'espérance de vie supplémentaire !
- S'il survit aux prochaines semaines, gloussa l'Amiral, si tant est qu'un amiral puisse glousser.
- Pffff. Il survivra, mon médecin l'accompagnera.
Et puis ça lui apprendra à réfléchir avant de parler. Doublement même car s'il avait réfléchi aujourd'hui il aurait remarqué que je l'avais bien escroqué avec ma démonstration.
- Comment cela ?
- Vos bateaux n'ont pas des jambes comme dans la chanson, que je sache ?
- Certes non.
- Alors ils ne batifolent pas sur les sentiers cotiers. Et la bande de mer que vos bateaux doivent surveiller et patrouiller est bien de la longueur qu'il a estimé au départ.
- Oh my God, vous n'êtes pas dure, vous êtes diabolique !
- Merci, je prends cela comme un compliment, venant de quelqu'un qui m'a fait croire à 12 ans qu'un autre que moi dans la vigie un jour de tempête provoquerait la rupture du mat à cause de son poids.
- Allons, allons, si je vous avais emmenée en mer par tempête vos parents m'auraient jeté aux requins avec un filet d'huile d'olive pour améliorer le gout. Ce devait être par vent de force 4-5, pas plus.
- Possible. Mais maintenant que je suis monarque c'est moi qui vous ordonnerai la prochaine fois de monter en haut du mat.
- A vos ordres, Princesse. Je suis curieux de vous voir en bas au gouvernail par un tel vent, après trois années sans naviguer.
- Ah... je vais peut-être y réfléchir dans ce cas. D'autant que je vous ai également prévu une occupation ces prochaines semaines.
- Mesurer le fond de la mer avec un mètre de couturière ?
- Tss tss, ne me faites pas regretter à l'avance l'immense honneur que je comptais vous offrir. J'ai pensé que nous pourrions appliquer à nous-mêmes le principe que nous venons d'appliquer au Général et tester si nous sommes indispensables ou si nos remplaçants prévus peuvent gérer les affaires courantes pendant que nous voguerions comme autrefois vers les Iles des Tortues Géantes.
- Je vois, cela n'aurait rien à voir avec le fait de se décharger quelques temps de nos responsabilités pour prendre des vacances ?
- Absolument pas, voyons, Amiral.
- Dans ce cas je remplirais mon devoir au mieux. Je vous signale toutefois que vous avez pris beaucoup de poids depuis la dernière fois que vous êtes montée à dos de tortues.
- J'avais moins de 15 ans ! goujat ! malotru ! matelot d'opérette, filez préparer le rafiot qui vous sert de vaisseau amiral avant que je décide que vous ferez le voyage à fond de cale.

L'amiral se dirigea en riant vers la porte, se retourna avant de sortir.

- ça s'appelle comment vos dessins-là ?
- cela a un très beau nom, marin inculte, cela s'appelle une fractale.

09 juillet 2008

vacance(s) de post(e)

Les vacances ne vont améliorer en rien l'usure ressentie par le blogueur après 3 années de plus ou moins bons et loyaux services mais je vais essayer de garder au moins le rythme d'un billet par semaine pour les quelques uns que ça embêterait de ne pas suivre les devenirs des héros locaux.

Les 3 héros se sont décidés, pour des raisons différentes et sans se consulter, à pratiquer la natation l'an prochain, en lieu et place de leurs activités ou non-activité précédentes.
Tels une fratrie de tortues marines.
Ils se seraient décidés avant la cloture des inscriptions de la fin juin que ça m'aurait arrangé mais c'est pas grave, je camperai devant le batiment idoine le 5 septembre prochain.

A la kermesse de son école, le plus jeune héros a décidé de tenir la buvette plutot que jouer aux jeux de son âge, peut-être parce que plonger le bras entier dans la bassine d'eau glacée pour récupérer une canette de co*ca, d'oran*gina ou d'i*ce-tea était une activité rafraichissante à plus d'un titre.

A la fête de leur collège, filsainé et ses deux potes avaient fui la foule pour trainer du côté des tables de ping-pong, tandis que fifille profitait de l'expo du club "argile" pour se faire une séance géante de son activité favorite.

Ce sont des gens bien, les adultes de ce collège. Non seulement ils se sont aperçus que fifille n'était pas intégrée dans cette classe, n'y avait pas d'ami(e) et n'y était pas heureuse, mais ils ont demandé des noms de copines avec qui fifille aimerait être en 5e, afin qu'elle se sente mieux dans cette prochaine classe.


Si ça vous amuse vous pouvez tenter de deviner quelles sont les oeuvres de fifille, celles de ses petites camarades, et celles de la prof, animatrice de cet atelier, à qui je tire également mon chapeau, ce qui ne peut pas faire de mal en ces temps de dénigrement des acteurs de l'education.

02 juillet 2008

L world

(le titre c'est pour attirer les foules croyant que ça va être seskuel alors que en fait non)

Pour le dernier conseil d'école à l'école élémentaire de mes enfants, la tradition depuis quelques années est de le faire suivre d'un repas convivial.

Comme l'a souligné la nouvelle directrice : "en stage de direction on nous a dit de ne surtout pas prévoir de boire un pot avec les parents".

C'est surement pour ça qu'on mange plutot.

Certes c'est vrai que c'est assez risqué, surtout en prévoyant de terminer le conseil d'école sur le sujet de la kermesse-fête de fin d'année et de qui doit s'y investir ?

les parents car c'est pour nos enfants ?
ou les instits car c'est leur école ? (et eux qui récupèrent les sous, ... mais pas pour les boire, pour nos enfants au bout du compte)
les deux sans doute, mais chaque groupe ayant le sentiment de s'investir plus que l'autre groupe, les tensions étaient palpables comme les fesses de Britney dans son short ridiculement petit.

Heureusement je fus hyper diplomate et aussi la perspective d'un bon repas ensuite a évité que ça dégénère en conflit du type Battlestar Galactica against bombardiers cylons.

Les jours précédents je m'étais longuement creusé la tête dans ma chaise longue pour trouver une idée de recette salée commençant par un L...
(les parents devaient emmener une recette salée en L et les enseignants une recette sucrée en L, c'est une instit qui avait choisi la lettre et elle a failli être lynchée par les deux camps tellement c'était une lettre casse-couille pour les recettes)

J'étais assez fier d'avoir trouvé à présenter une recette en L venue de ma grand-mère armé*nienne sans tricher, et j'ai été d'autant plus indigné quand une instit a proposé du "Lait aux oeufs", indignation que j'ai du hélas garder pour moi après avoir découvert qu'une parente d'élèves était venue avec des "Lardons en quiche" !

On est toujours trahi par son propre camp.

Les Légumes farcis à l'arm*énienne :

Ingrédients :

un demi concombre
une botte de persil
500 grs de viande hachée
un bol de riz rond
un oignon
grosses tomates
courgettes rondes
aubergine (graffiti par exemple pour la beauté des couleurs)
poivrons jaunes, orange ou violet (même remarque)

Note : le nombre de légumes et les quantités des autres ingrédients doivent être corrélés intelligemment, heureusement tous mes lecteurs sont intelligents.

faire revenir à la poele, du concombre, des oignons et du persil, puis ajouter de la viande hachée, et du riz rond à la fin.
Vider les légumes à la cuillere, et mélanger avec les ingrédients précédents.
Reremplir les légumes avec la farce et les déposer délicatement dans l'autocuiseur ou la cocotte sur un fond d'huile d'olive.
Faire chauffer le temps nécessaire habituel pour les légumes en question (15 minutes à l'autocuiseur, par exemple)
Mangez.

Edit vespéral tardif :
On se sent tous un peu plus libre maintenant qu'Ingrid Betancourt l'est.
"La liberté est un bagne aussi longtemps qu'un seul homme est asservi sur la terre". A. Camus.

25 juin 2008

Rallye de Monte-Carlo dans le Poitou

L'année dernière j'avais ouvert de grands yeux (bordés de longs et beaux cils) étonnés, en apprenant que nous étions conviés avec la chair de notre chair sous les ors de la République afin qu'il y reçoive, avec ses 2 complices habituels, un prix du rallye latin, étonnés parce que :

1.a : je ne savais pas qu'il concourait à quelque chose.
1.b : je ne savais pas qu'il était si brillant en latin.
1.c : je croyais que les rallyes c'était des courses de ouatures, ou à la rigueur des rencontres ludiques entre gens bien nés pour qu'ils s'apparient entre eux, jusqu'à obtention de gênes létaux.

Un homme averti n'en vaut pas toujours deux car cette année en apprenant la même nouvelle j'ai encore ouvert de grands yeux pleins de cils, parce que :

2.a : je ne savais toujours pas qu'ils concouraient.
2.b : ça fait plusieurs mois qu'il ne fiche visiblement plus rien (au point que ça a finit par se voir aussi sur son bulletin trimestriel), entre les voyages en Allemagne, en Italie, la réception d'un allemand, et l'addiction à l'ordinateur.
2.c : je pensais que c'était un coup de chance qui ne se reproduirait pas, l'an dernier.

J'ai plusieurs hypothèses explicatives que je vous livre sans trier :

3.a : les rallyes latins il suffit de participer pour gagner, un peu comme la baisse du pouvoir d'achat.
3.b : ce sont les deux autres qui ont bossé pour trois, pendant que filsainé jouait à Rome total war sur l'ordi familial.
3.c : jouer à Rome total war lui a appris des choses qui se sont révélées très utiles pour remporter le rallye latin 2008.

En tout cas ils ont remporté un prix départemental à nouveau, et le second prix académique si j'ai tout suivi mais c'est pas sûr, et comme ça tourne sur l'académie c'est le conseil général des Deux-Sèvres qui s'est chargé cette fois de recevoir les impétrants.

Puisque je devais tripatouiller la photo pour rendre tout ça anonyme j'en ai profité pour rendre le maitre de cérémonie plus cérémonieux d'apparence, j'espère qu'il me le pardonnera s'il passe par là.

Il faut dire que contrairement au salon d'apparat de la préfecture de la Vienne l'an dernier, cette année c'était dans une salle banale à pleurer, des néons rectangulaires comme on n'en fait plus que dans les établissements scolaires publics, éclairant des murs nus et aussi tristes que le regard de sarko quand on refuse de lui serrer la pogne.
Heureusement que les prix étaient plus à la hauteur de l'évènement, de chouettes BD éducatives que même tirouquin reste plongé des heures dessus à essayer de comprendre, somptueusement dédicacées en plus.
De filsainé on a eu ce seul jugement sur son après-midi : "les gateaux c'était encore plus nul que l'an dernier".
Message transmis aux conseillers généraux des Deux-Sèvres : "si vous voulez impressionner favorablement la jeunesse locale, évitez de lésiner sur les petits-fours, et pour les salles de réception prenez exemple sur ce qu'a fait le conseil général de la Vienne."

18 juin 2008

A la question

En attendant un éventuel récit circonstancié de ma descente mouvementée mais enchanteresse de la Vézère durant 2 fois 3 heures, un petit billet paresseux dont l'occasion m'est fournie par stefbsl et cahuette.
J'ai peut-être une réputation de gourmand à voir le questionnaire identique qu'elles m'ont transmis :

1) Les aliments que vous n'aimez pas : la réglisse, tout ce qui est au café (de la boisson au tiramisu), les champignons.

2) Vos 3 aliments favoris : les pommes de terre, le chocolat, les iles flottantes (en supposant que ça puisse être considéré comme aliment)

3) Votre recette favorite : mon clafoutis pommes-poires

4) Votre boisson de prédilection : le co*ca-cola, malheureusement

5) Le plat que vous rêvez de réaliser mais que vous n'avez pas encore réalisé : un fraisier peut-être.

6) Votre meilleur souvenir culinaire : bizarre la question, le meilleur souvenir culinaire ça veut dire le meilleur souvenir en tant que cuistot ou en tant que consommateur ?
on va dire en tant que consommateur, je dirais alors que c'est le buffet de desserts (à volonté of course) du resto du Pa*rk Pla*za Hotel sur le site du futu*roscope. Je me sentais un peu comme Charlie invité à la chocolaterie. J'y aurais bien passé la journée et la nuit à tout goûter.

Finalement je dois être un peu gourmand.

Il y en a une autre qui doit me juger tel, c'est mademoiselle ma Fille.
Pour la fête des papas elle m'a offert une jolie et appétissante oeuvre d'art fabriquée à son club "argile et pâte à sel" du vendredi midi, en me disant :
"voila pour toi mon pauvre papa, tu auras eu au moins un gâteau pour la fête des pères, même si celui là ne se mange pas".
Comme elle est sympa, elle n'a pas ajouté qu'un gâteau en argile c'est aussi bien pour moi qui suis assez gras comme ça.

04 juin 2008

a star is born

Si on m'avait demandé mon avis, j'aurais aimé avoir les 4 filles du Dr March.
ou encore mieux, les 5 soeurs de Malika Ferdjoukh.
Comme personne ne m'a demandé mon avis, j'ai juste 1 fille.
Mais à elle tout seule elle les vaut toutes.
(les allergiques aux hagiographies longuettes peuvent sortir tout de suite)

Par exemple comme Jo March, elle écrit toutes sortes de choses et lit toutes sortes de livres.
Mais elle, elle est publiée dès ses 12 ans, dans le journal du collège, journal dont elle est une des cofondatrices dès ses premiers mois de collégienne.
J'ai déjà évoqué ses talents d'aquarelliste, je peux encore vous montrer ce qu'elle fait de ses 10 doigts fins et racés, quand le club arts plastiques ne suffit plus à étancher sa soif créatrice. A partir d'une banale boite en carton de tablettes de lessive.

Elle aime les chats et les chevaux et ceux-ci le lui rendent bien. Elle aime encore plus les loups mais par chance il n'y en a pas dans la région.
Elle est si serviable qu'elle aiderait même un voleur à fuir les gendarmes ou Sisyphe à pousser son rocher.

Elle chante depuis toujours, ma petite artiste, elle apprend la flute au collège alors qu'elle rêve de harpe mais ses vilains parents et professeurs lui mettent des bâtons dans les cordes de la lyre. Elle se venge en allant au club chorale qui a préparé un vrai spectacle mêlant chant choral/danse/théâtre/musiciens, avec d'autres collèges, au sein de Choeurs sans frontière, ce dont je me doutais guère avant d'y assister moi-même cette semaine, accompagné de quelques 600 ou 700 spectacteurs subjugués comme moi.
(Ceux qui sont allergiques aux bons sentiments et aux voix d'enfants peuvent sortir maintenant)

Cette génération est peut-être moins politisée que celle du mois de mai d'il y a 40 ans, mais elle n'est pas individualiste comme on l'en accuse parfois. Fifille est anti-sarko mais elle est surtout citoyenne du monde, habitante de la terre, et la politique franco-française lui est trop étriquée.
Fifille se reconnait mieux dans les préoccupations globales, la sauvegarde de notre planète, de chacun de ses peuples, de toutes ses richesses, elle s'indigne de l'inégalité Nord-Sud de sa répartition. Elle veut tout sauver, sans faire de choix ni de hiérarchie.

"...Il faut sauver Il faut sauver
Il faut sauver l'Irak et le Kosovo
la banquise et la mer
les bébés phoques et les enfants d'Asie
...
Angola, Birmanie, Ouganda, Malawi,
sauver les rescapés des sécheresses inondations et des tsunamis
...
Sri Lanka, Bolivie, Burkina, Haïti
les sans-papiers les sans domicile fixe
...
On est là, on arrive sur la terre qui part à la dérive
On est là pour la secourir

Mais parlons de nous, de nos amours
La misère est si loin de nos vies troublantes, loin

..."

"...Résistez résistez ce qu'il reste à sauver
résistez pour ce qu'il reste à sauver
Bateaux espagnols vous descendiez l'Amazone, on ne vous revit jamais
Pour l'Eldorado l'homme souvent déraisonne et l'or le fait chavirer
Francisco de Orellaba dans l'autre monde le fleuve vous a gardé
En ce temps la forêt n'était pas moribonde c'est elle qui décidait
Une lumière qui embrase la nuit
Est-ce les flammes de l'incendie
d'une voiture en cité ghetto
d'une usine en zone sévéso ?
Cette fumée vient-elle de Kaboul
d'un puits de pétrole à Mossoul
d'un hotel bondé de Paris
ou des arbres d'Amazonie
ou des arbres d'Amazonie ?
"

Cette chanson-là est sa préférée, Yan-li est sa soeur de Chine, moins chanceuse qu'elle.

"...Courir ailleurs, elle s'imagine, courir ailleurs, pieds nus dans la colline
dans les roseaux, dans le ruisseau et s'endormir près de l'eau.
Courir ailleurs, loin de l'usine, courir ailleurs, plus loin que la colline
dans ces pays, si loin d'ici où les gens galopent tant.

Qu'ils usent tant de chaussures, tant de chaussures, que Yan Li doit coudre
Six cent marques d'azur dans la journée, il ne faut pas s'arrêter.
Yan Li ne comprend pas pourquoi là-bas personne ne le fait
La chaine c'est pas sorcier, faut répéter, même plus la peine de penser.

Ils usent tant de chaussures, tant de chaussures, que Yan Li doit coudre
Six cent marques d'azur dans la journée, il ne faut pas s'arrêter.
Yanli courbe l'échine, sur une machine, onze ans aujourd'hui
Yanli travaille en chine dans une usine d'europe ou d'etats-unis.
"

"...Romanos tchels manouches a tsinganos ou gypsy
dirékékéna éderledzy sao roma dayé
romanos
nous chantons nos peines dansons nos joies
A la belle saison nous repartons le stand de tir arrimé au camion
De fête foraine en fête foraine les gens viennent tirer sur nos ballons
ma mère vend la barbapapa mon père met les plombs dans les carabines
je tiens la caisse en priant le génie des maladresses et je distribue les lots
des peluches et des charlots qui sont fabriqués en Chine
Avec un cousin qui tient ma main j'apprends à marcher sur un fil de fer
Le buste droit je serre ma croix ne surtout pas regarder en arriere
puis il me lâche je me détache sur les étoiles d'un grand chapiteau
et de là-haut je vois les toits blanchis des caravanes j'entends le chant des tziganes
chanter le bonheur qui vient toujours au bout du chemin
...
"

Les auteurs du spectacle ont parfois la dent dure et l'ironie mordante, la chanson "L'axe du bien" est une satire de l'Oncle Sam.

"... C'est les sauveurs de l'humanité toujours vaillants contre les méchants
fleur au canon bombes aux avions
le coeur sur la main, la main sur le monde
Dormez tranquilles dormez tranquilles
dormez tranquilles dormez, et pour l'éternité enfants de Damatola en Afghanistan
c'est pas vous les héros du grand jeu vidéo qu'on a joué ce jour là
c'est le combat du bien contre le ma
la juste guerre de nos vieilles croisades mais surtout
dormez tranquilles sous leurs tirs de missiles
...
"
Après une chanson pestant contre les occidentaux qui gaspillent inutilement leur énergie sur des rameurs et steppers alors que l'énergie manque ailleurs pour actionner les pompes à eau potable, une avant-derniere chanson vient avec lucidité rappeler que les chansons n'y font rien et que les gens ne se réveillent pas.

"... quatre allumettes sur le mont Ventoux
font taire les charlatans

si ma chanson ne veut rien dire du tout
c'est que personne ne m'entend

puisque personne n'entend
que ma chanson est muette
alors à quoi bon chanter
mes envies mes souffrances
au royaume des apparences juste pour vous bercer

pour vous bercer de Raymond Queneau
de vers de terre de moineaux
de balivernes en graines d'acajou
jetez des pieces aux enfants

dont la chanson ne veut rien dire du tout
parce que personne ne l'entend
personne n'entend
personne n'entend
personne
non personne
"

Le spectacle se terminait par une chanson-message d'amour parce que c'est la plus grande force et il pourrait (presque) faire des miracles sur la terre.
si seulement...
ici, il doit y avoir trop de vidéos dans un même billet.
Au passage, le jour de ce spectacle était le premier où elle s'est remise à marcher sans béquilles après sa blessure mystérieuse une semaine avant (rien de visible à la radio, ni à l'oeil nu), et elle a répété toute la journée. Un bel exemple de musicothérapie.

30 mai 2008

questionnaire en forme de poisson carré

Dame Sosso m'a transmis un questionnaire assez particulier puisque réservé exclusivement aux profs, désolé pour les autres s'il y en a (pas sûr en vertu du syllogisme suivant : blogueur = oisif, or prof = oisif, donc blogueur = prof)

Je dois raconter 6 de mes manies de prof.

C'est bien tombé parce que je finis actuellement ma 20e année d'enseignement, et que je peux ainsi faire un bilan de mon activité éducative à mi-parcours (il me reste en gros 20 ans encore, ou plus si affinités prolongées de l'électorat avec l'UMP)

Au passage hier c'était également les 3 ans de mon blog, ce dont tout le monde se fout puisque les lecteurs survivants de ces 3 ans de lecture se comptent sur les doigts d'une main.
D'ailleurs je vous comprends et vous signale que la correspondance complète de Diderot est bien plus intéressante que mon blog alors qu'est-ce que vous faites encore là ?!


Bon c'est parti pour mes manies de prof :

1/ Je jongle avec un stylo pour évacuer mon stress de me retrouver seul contre un ennemi largement supérieur en nombre, même si de moins en moins supérieur en nombre au fil du semestre.
J'ai bien essayé de filmer mes jongleries pour vous faire admirer mon adresse après 20 années d'entrainement mais le nombre d'images par secondes est trop faible, on ne voit pas grand chose.
Vous pouvez m'admirer en train de jongler sur cette caricature datant de ma 12e année d'enseignement environ. J'ai encore fait des progrès depuis.

2/ Je surveille du coin de l'oeil mes plus jolies étudiantes, avec angoisse. Peut-être vont-elles se jeter sur moi pour me violer ? Elles ne l'ont pas fait en 20 ans, mais qu'est-ce que cela prouve ? il leur reste encore 20 ans pour céder à ces pulsions violentes autant qu'irrépressibles.

3/ De l'autre oeil, ou de l'autre coin du premier oeil, je guette les écureuils et les lapins du campus par la fenêtre. Je les vois très rarement, c'est bien qu'ils ont quelque chose à cacher, non ?
Et quand j'en croise un en baguenaudant à pieds, il s'enfuit aussitôt, comme s'il avait mauvaise conscience ou ne voulait pas tomber entre mes mains et être forcé de révéler la conspiration lapins-écureuils contre les humains de la fac pour reprendre leur territoire. Cela fait 20 ans qu'ils la préparent, c'est dire si elle va être efficace et dévastatrice lorsqu'ils déclencheront l'ultime étape.

4/ La dernière fois que j'ai tenté de corriger un paquet de copies en commençant par la 1ere copie, puis la seconde et ainsi de suite jusqu'à la dernière, j'ai failli mourir de désespoir et de chagrin en mettant 1 heure pour la 1ere et presque autant pour la deuxième. Alors depuis je commence par la dernière ah non ça marche pas ça change rien. Alors je commence par la 1ere question dans toutes les copies, puis la seconde question, etc
Objectivement, ça doit prendre plus longtemps, because le temps perdu à chercher dans chaque copie la question en cours de correction, compte-tenu que les étudiants sont spéciaux, eux ne commencent pas par répondre à la 1ere question, puis la 2nde, etc, ils les font dans le désordre et parfois ne précisent même pas à quelle question ils répondent, probablement dans l'espoir vain que leurs délires racontés à propos d'une question se révèlent vérité d'Evangile pour une autre question.
Psychologiquement, le gain est énorme, mes envies de meurtres d'étudiants sont atténuées, je corrige la 1ere question en une demie-heure, sans trop faire attention qu'il en reste 25 autres.
Et surtout, arrivé à la moitié des questions, on pourrait croire qu'il me reste autant de boulot, et bien pas du tout, le nombre d'étudiants qui décident d'épargner aux questions suivantes leur imagination poétique dans le farfelu augmente à chaque étape, et je m'aperçois avec un bonheur indicible que vers la fin, personne n'a daigné écrire n'importe quoi pour continuer à me faire perdre mon temps. Ils se sont lassés avant moi, je sors victorieux du long combat.

5/ Je suis persuadé que la meilleure manière d'enseigner est celle que je n'utilise jamais, mais par souci démagogique j'utilise celle qui plait aux étudiants.
Les étudiants aiment que j'explique tout dans les moindres détails, que je ne les oblige pas trop à chercher activement les exercices que je leur donne en TD, et que je les corrige moi-même plutôt que les envoyer au tableau, que je leur donne également le moins possible de travail à faire chez eux.
Ils sont contents, ils ont tout compris, ils pensent être capables de refaire ce que j'ai fait devant eux, sans s'entrainer et se fatiguer soi-même, illusion vite détrompée le jour J.

Moi je sais bien que là où j'ai le plus appris en tant qu'étudiant c'est avec une prof qui ne délivrait que des squelettes de solutions, laissait la moitié des démonstrations dans l'Ombre, ne demandait jamais si on avait compris, et ça valait mieux parce que sur le moment on ne comprenait rien.
Pour chaque heure avec elle, nous devions travailler ensuite 3 ou 4 heures à plusieurs pour remplir les trous, comprendre et assimiler.
L'inconvénient de la technique c'est qu'au bout du compte ce certif d'Orsay n'était plus suivi que par les plus fous des normaliens, et que Poi*tiers étant très loin de toute ENS, j'ai un peu peur de l'essayer ici, au lieu de me violer, mes étudiants me lyncheraient.

6/ N'ayant jamais eu le moindre conseil pédagogique/enseignement didactique/stage j'ai certainement des tas de lacunes que n'ont pas les enseignants qui ont eu la chance merveilleuse de connaître l'IUFM. (La première année on m'a confié des étudiants, une salle, une éponge et des craies, des feuilles d'exos, et débrouille-toi mon gars).
En particulier en début d'heure je réussis à utiliser mon tableau à peu près rationnellement, en partant d'en haut à gauche et en finissant en bas à droite, à la fin de la séance y en a dans tous les coins et dans tous les sens, tant pis pour ceux qui s'endorment une minute ou décident d'envoyer un sms à leur copine.

Je transmets ce questionnaire à tous les enseignants que je compte parmi mes lecteurs, et qui ne l'auraient pas encore fait.

28 mai 2008

prends garde au chat


Notre maison s'honore d'une jolie porte d'entrée verte encadrée d'une glycine, verte aussi, quoique mauve quand elle fleurit - pas longtemps-, et d'une boite aux lettres verte encore, accueillante mais qui n'a pas non plus mission de réceptionner tout et n'importe quoi.

Le slogan "pas de pub" n'est pas toujours bien compris alors on a installé sur la boite aux lettres un félin féroce pour décourager les obstinés.
Parfois l'attente lui semble peut-être légèrement ennuyeuse. (comme une soirée de l'Eurovision)
Alors il en profite pour aiguiser ses griffes en espérant la venue d'un contrevenant à la Loi.
Il peut donner l'impression, fatale aux hôtes imprudents, de surveiller en dilettante.
Bien fol est qui s'y fie car sa vigilance reste maximale durant toutes les matinées ensoleillées et il faudrait à tout le moins Orphée et sa lyre pour passer sans blessure devant le fauve prêt à bondir.
Maintenant il faudrait que je lui apprenne à attaquer le facteur uniquement lorsque celui-ci apporte des factures et missives des impots.

24 mai 2008

14 ans est un jour pas plus pire que les autres

Le Procureur : Citoyen Tirui, levez-vous. Vous êtes accusé de négligence criminelle à l'occasion de l'anniversaire de votre fils ainé. Que plaidez-vous ?
Moi :
Coupable, Votre Honneur.
Le Procureur : Ne croyez pas échapper à votre juste châtiment en prenant un air faussement contrit, citoyen tirui. Avez-vous demandé à votre fils ce qu'il voulait comme cadeau ?
Moi :
pas vraiment, Votre Honneur.
Le Procureur :
Pas vraiment ! On demande ou on ne demande pas, il n'y a pas de milieu. Le lui avez-vous souhaité mercredi matin ?
Moi :
j'avais oublié, j'ai trainé au lit, et il était parti au collège lorsque je me suis levé.
Le Procureur : quelle honte pour notre Patrie, et notre Président, qui se tue à la tâche pour redresser tout seul un pays mené à la ruine par des fainéants dans votre genre, Lui qui ne dort plus depuis qu'il s'applique à lui-même son précepte "travailler plus pour gagner 140% plus", et n'oublie pas pour autant ses devoirs de Père.
Moi :
J'ai été augmenté de 1,40%, l'an dernier, Votre Honneur, alors euh...


Le Procureur :
Silence ! N'ajoutez pas l'outrage à Chef d'Etat à tous vos crimes. Avez-vous confectionné avec amour le gâteau de ses rêves à votre fils premier né et héritier ?

Moi :
ben comme il était au collège, j'ai choisi tout seul de faire mon gâteau marbré traditionnel, je sais qu'il en mange, surtout quand il a faim, et les Ados ça a tout le temps faim.
Puis je suis allé à la foire expo qui trainait dans le coin chercher une idée cadeau et je suis revenu avec un stylo plume Laguiole et des cochonneries sucreries pour décorer le gâteau.

Tirouquin au moins était admiratif, il a dit qu'il avait jamais vu un aussi beau gâteau mais c'est vrai que je lui cache depuis des années les blogs des spécialistes du gâteau extraordinaire.

Le Procureur :
Vos aveux de paresse sont tout simplement indécents. Et je vous rappelle que c'était l'anniversaire de Filsainé, non pas de tirouquin. Lui avez-vous au moins organisé une superbe fête avec tous ses copains ?
Moi :
Votre Honneur il ne m'a rien demandé ! et de toute façon il n'a que 2 copains, avec qui il passe de toute manière tous ses samedis alors à quoi bon faire des invitations, surtout avec mon imprimante qui ne veut plus imprimer.
Le Procureur : Et la fête ?
Moi :
Vous allez rire, Votre Honneur, ça m'est sorti de la tête ce samedi, cette histoire d'anniversaire, j'ai pas pensé à refaire un autre gâteau, c'est ce soir que je me suis aperçu que les 2 copains étaient venus avec des super cadeaux. En même temps ça compense pour le mien, non ?
Le Procureur :
Je suis écoeuré. Qu'on lui coupe la tête, au moins ça le fera taire !

20 mai 2008

au printemps au printemps

les amants vont prier notre dame du bon temps
et tili organise un concours de photos en l'honneur de la saison de toutes les espérances et de toutes les renaissances.
et réciproquement.

J'ai triché avec le réglement, je crois, qui parle de 3 photos seulement, ou images ou dessins, mais c'est comme pour la course à pied, je participe pour perdre (plus facile et plus rigolo que participer pour gagner) et j'ai bon espoir d' y parvenir.



ps : de toute façon le soixante-huitard de Nazareth a dit que les premiers seront les derniers (au Royaume de Dieu seulement, parce qu'au royaume du petit nicolas S. les derniers seront les derniers, et les premiers seront les premiers, avec intérets et augmentations)

16 mai 2008

divisez, divisez, il en restera toujours quelque chose

j'ai bien conscience du caractère pathétique de mon obstination à raconter des maths à des lecteurs qui détestent ça à 50% et que ça indiffère pour les 50% restants mais on va dire que j'écris pour la postérité et les générations futures qui ne souffriront plus des préjugés des générations actuelles.
Amen.
Inch'Allah.

Le sieur Xavier D., ministre de son état, souhaitait que les enfants de CE1 apprennent la technique de la division.
Je n'épiloguerai pas sur l'idée dont même lui s'est rendu compte de la stupidité, les instits font ça mieux que moi, même si j'ai actuellement un enfant en CE1, ni sur le fait que je parie ma main gauche que Xavier D. est lui-même incapable de faire une division, vu son incompétence notoire et consternante pour les calculs les plus simples et les plus utiles dans la vie.

Nous avons tous appris donc à faire ceci, pas forcément en CE1 :

Nous l'avons presque tous oublié, vu que quand même il faut bien dire que ça sert à rien, même pas à un prof de maths.

On avait religieusement appris que 2019 s'appelait le dividende, que 12 était le diviseur, 168 le quotient, et 3 le reste.
(les plus vieux d'entre nous ont même appris à vérifier la justesse probable du calcul avec la règle de 9, qui est basée sur le principe 9=0).

Une méthode alternative à diviser à la main est de se munir d'un objet (communément appelé calculatrice), qu'on trouve à peu près partout, et même sur google, qui si vous demandez 2019 / 12 va vous répondre avec une précision remarquable 168,25.
Il suffit d'un peu d'astuce (et d'espièglerie) pour retrouver quotient et reste : le quotient est bien sûr 168 et le reste est
2019 - (168 x 12) = 3 nous dit encore cette brave calculatrice.

Dans les derniers cours de maths infligés à votre patience, je vous avais expliqué des calculs basés sur les postulats du type 7=0 ou 11=0.
Ces petits calculs mentaux rusés et amusants ne permettent pas de trouver le quotient mais fournissent le reste, comme on va voir :

partant de l'hypothèse 12 = 0 on en déduit par exemple que
10 = -2 ,
puis que 100 = (-2) x(-2) = 4
puis 1000 = 10 x 100 = -2 x 4 = -8 = 4.

D'où 2019 = (2 x 1000) + (1 x 10) + 9 = 2x4 + 1x(-2) + 9 = 8-2+9 = 15 = 3
si on a supposé que 12=0.

Ce qui nous amène insidieusement au conte moral suivant :

La célèbre et très aimée princesse Fleur-de-brume était un jour invitée à la fête des trois clochers réunissant un joli jour de mai les enfants de 3 écoles pour des tournois sportifs.

Quand elle arriva sur les lieux, des centaines d'enfants couraient dans tous les sens tandis qu'une dizaine d'adultes semblaient hagards et indécis.
Elle s'enquit de leur problème.
" Vous voyez comme ils bougent tout le temps et sont nombreux, impossible de les compter. Un peu au hasard nous leur avons demandé de faire des équipes de 11 afin de faire un tournoi de foot mais il restait 3 enfants tout seuls, ce n'était pas possible de faire un tournoi de foot dans ces conditions. Nous avons pensé avoir plus de chance avec le basket mais une fois constitué des équipes de 5 il restait 4 enfants.
- Vous n'avez pas songé à compter le nombre d'équipes de foot pendant qu'elles étaient formées, par hasard ? s'enquit poliment la princesse.
- euh non, pourquoi ? lui fut-il demandé.
La princesse se tourna vers Adalbert, son secrétaire particulier et lui murmura, sotto vocce : notez avant que j'oublie "penser à réformer la formation des profs de sports dans le royaume".
- A vos ordres, Majesté, répondit en souriant le secrétaire.
Un autre organisateur ajouta :
- On a même essayé le rugby à XIII mais là encore il restait des enfants sans équipe.
- Ah ça devient intéressant. Combien d'enfants exactement ? demanda la princesse.
- euh 5 je crois.
- Au maximum combien d'enfants avez-vous là ?
- moins de 700 car il y a beaucoup d'absents, à cause de parents faisant le pont.
- Adalbert, prêtez-moi votre parchemin et votre plume, s'il vous plait.
La princesse griffonna quelques nombres et sourit aux organisateurs.
- Bon voila, vos enfants sont exactement 564, et au passage vous pouvez faire un tournoi de volley, c'est un nombre divisible par 6.
Tous les profs de sport se confondirent en exclamations incrédules et admiratives : "comment est-ce possible ? vous êtes une magicienne !".
Fleur-de-brume sourit modestement en disant "c'est pour cela que je suis princesse et vous profs de sports".

Bien sûr comme tout tour de magie il suscita des incrédulités mais la princesse m'a proposé la chose suivante :
"Chacun de tes lecteurs n'a qu'à choisir en secret un nombre entre 0 et 700 , calculer par l'une des méthodes que tu as décrites plus haut ses restes dans les divisions par 5, 11, et 13, me donner uniquement les 3 restes en question dans un commentaire et dans la minute qui suit (plus le temps de réponse internétique) je lui révèle le nombre dont il est parti".

Elle a ajouté : "Les plus ambitieux de tes lecteurs peuvent essayer d'égaler mon tour de magie, et s'ils y parviennent je les nomme conseillers à ma cour. Puisque tu as déjà donné la réponse du problème de la fête des 3 clochers, je leur en donne un autre. Qu'ils cherchent l'unique nombre compris entre 0 et 700 qui a pour reste 3 quand je le divise par 5, 2 quand je le divise par 11, et 1 quand je le divise par 13."

Pour les lecteurs plus littéraires que matheux, j'ai ajouté de mon cru une devinette : De quelle citation célèbre attribuée tantôt à Voltaire tantôt à Francis Bacon ce billet fait-il une paraphrase osée mais subtile ?

13 mai 2008

ô rage

Une nouvelle surprenante à destination des météorologues : une ville de France n'avait pas connu le moindre orage depuis 8 ans, jusqu'à hier soir du moins.

Tirouquin : je savais pas que c'était aussi beau les éclairs.

j'avais pas eu de chance dans ma vie, j'en avais jamais vu.

L'éclair il a l'air d'un arbre en arrière.

Moi : en arrière ??

Tirouquin : oui, avec le tronc en haut et puis les branches là

Moi : AAhhhh ! ok.


Tirouquin : sauf le sapin. Le sapin il a pas trop l'aspect d'un éclair.

...

Moi (doctement) : tu sais que les éclairs c'est de l'électricité ?

Tirouquin : évidemment.
3000 volts ça doit faire mal. En plus quelqu'un a résisté, je sais pas comment mais il a résisté.