27 avril 2008

opportunisme politique à géométrie variable

La nouvelle consternera le fan-club de tirouquin mais je vous dois toute la Vérité, aussi pénible soit-elle.
Tirouquin est devenu sarkozyste
(alors qu'il était jusqu'à présent un anti-sarkozyste forcené que même les journalistes de Marianne en restaient sans voix).
Brièvement.
Lorsque je lui ai appris que Naboléon voulait supprimer l'école le mercredi.

Dimanche après-midi, cling, panne de courant.
Les deux occupations favorites de tirouquin nécessitent l'utilisation de la fée électricité (ordi et télé), et en l'absence de frère et soeur, partis vivre leur vie d'ados munis de copains et copines, il s'est alors mis à tourner en rond de manière attendrissante en se lamentant :

"Mais pourquoi y a plus d'électricité ? pourquoi !?"
...
"ou alors c'est sarkozy qui a fait une gaffe"
...
"je vais le tuer ce sarkozy"

(vous voyez que l'état de grâce a été de courte durée)

A un moment j'ai dit quelque chose comme "tu sais, on ne peut pas savoir combien de temps on va être privé d'électricité" à ses questions lassantes sur quand le courant va revenir.
Tirouquin s'est écrié désespéré :

"va plus y avoir d'électricité de TOUTE la vie ??!!?!"

j'étais un peu écroulé devant sa mine déconfite mais je ne dois pas être fondamentalement mauvais parce que je n'ai pas pu le laisser angoisser et l'ai rassuré aussitôt, puis au bout d'une heure l'électricité est revenue illuminer nos vies à tous mais surtout la sienne.

Tirouquin (8 ans) est un mélange détonnant de connaissances pas-de-son-âge grâce à des frère et soeur collégiens, et d'ignorances des bases qu'on a eu la flemme d'expliquer une troisième fois, au petit dernier.
je pense qu'il croyait vraiment qu'on pouvait être privé d'électricité pour toute la vie, et par ailleurs quelques jours avant il m'a demandé, en un français particulièrement recherché :

"Peut-être que les vagues scélérates ont participé à la destruction de l'Atlantide ?".

Me suis pas mouillé, j'ai répondu "peut-être".

La panne de courant est une transition idéale pour transiter vers le questionnaire inventé et transmis par Dark_Chii, une spécialiste des coupures de courant et de leurs conséquences à fort pouvoir traumatisant.

Hop c'est parti, et pas de crainte c'est maths-free :

Jouez-vous d'un instrument de musique ?

mon clavier oui.
Il fait tic-tic tic-tic-tic tic.

Est-ce que vous vous habillez souvent de noir ?

j'aime bien les jeans noirs mais les hauts plus gais et clairs, qui mettent en valeur mon teint très légèrement mat, qui permet à ma BM de me trouver "typé", ce qui ferait mourir de rire un sénégalais s'il en passait chez elle. A vrai dire je soupçonne qu'elle imagine l'Arménie coincée entre l'Algérie et la Tunisie, pour des raisons d'assonances, ce qui fait qu'elle doit me penser à moitié arabe, depuis plus de 18 ans. Je vais attendre 18 ans de plus avant de la détromper, ce sera plus amusant.

Avez-vous un piercing ?

euh même une prise de sang je considère que c'est une atteinte traumatisante à mon intégrité physique.

Prévoyez-vous de visiter une ferme dans les prochains 6 mois ?

Ah c'est con, j'ai raté le week-end portes ouvertes à la ferme. Du coup ce sera pas avant un an (ou 2, ou 25)

Avez-vous encore peur dans le noir ?

bah non, à moins que je sois dans une fosse à serpents, ce que j'évite assez bien pour le moment.

Avez-vous déjà pleuré devant un(e) employé(e) de votre bureau ?

ils sont pas tous finis, mes collègues, mais mieux vaut en rire qu'en pleurer.

Votre conjoint arrive du travail en rogne, vous faites quoi ?

c'est un pléonasme, non ?

Que dites-vous aux Témoins de Jéhovah qui vous réveillent ?

Ils ne m'ont jamais réveillé mais par contre à chaque fois ils ont failli m'endormir.

Combien avez-vous de contacts en ligne présentement dans votre MSN ?

2, bloqués d'ailleurs, la loose totale.
Mon msn c'est un remake des films d'Antonioni sur l'incommunicabilité entre les êtres.

Donneriez-vous un rein à un ami ?

cf ma réponse à propos des piercings.

Que prendriez-vous si vous avez 4 minutes dans un supermarché pour acheter ce que vous voulez ?

si c'est 4 minutes en comptant le passage aux caisses, j'essaierai même pas.

Passeriez-vous une nuit avec un inconnu pour 1 million ?

ça dépend de qui des deux paye 1 million, moi j'ai pas autant, sauf peut-être en pesos de Colombie ou en roupies d'Indonésie.

Quel est le nom de votre (ou dernier) chat ou chien ?

Titou. (je plaide non coupable, Votre Honneur, ce sont les enfants)

Avez-vous déjà vomi dans un taxi ?

si c'est une coutume répandue (sans jeu de mots) je vais continuer d'éviter ce mode de transport.

Avez-vous déjà "callé" malade au travail pour rester chez vous ?

il m'est arrivé exceptionnellement de reporter un cours si je n'arrivais même plus à tenir la craie.

Comment aimez-vous votre steak ?

saignant mais pas au point qu'il remue encore.

Où étiez-vous le 11 Septembre ?

chez moi sur mon ordi et sur un forum, magicmaman pour ne pas lui faire de pub, en lisant des messages bizarres, j'ai eu un doute et suis allé allumer la télé.

Quel est le sport le plus dangereux que vous ayez fait ?

le kayak. Une fois sur deux j'ai la crêve le lendemain.

Aimez-vous la neige ?

très franchement je préfère la glace à la vanille, mais je fais avec ce qu'il y a.

je sais bien que la foule en délire attend que je choisisse les élus à qui je transmettrais mes questionnaires, avec les mêmes frissons que les vieilles filles et les vieux garçons lors du jet du bouquet de la mariée, alors on va dire que dorénavant ce sera rationnel et équitable. On commence par les 5 premiers de ma liste de liens,
aelys , akynou , alexandra, amandine , amélie et bertrand
et d'ici mon 20e questionnaire tout le monde sera passé une fois.

25 avril 2008

sondages d'opinion intrafamiliaux

Les beaux jours reviennent et les questionnaires avec.
Le premier m'a été transmis par ma'cha.

1) Le trait principal de mon caractère :

je m'adapte à (presque) tout.
Parfois c'est bien, souvent c'est pratique, d'autres fois ça conduit à accepter tout et n'importe quoi.

2) La qualité que je désire chez les hommes :

Qu'ils sachent maitriser leur testostérone et leur propension à se mesurer aux autres mâles pour déterminer qui est le plus fort.

3) La qualité que je préfère chez une femme :

l'indulgence

4) Mon principal défaut : 5) Ma principale qualité :

Je me sens mauvais juge pour l'un comme pour l'autre, mais je connais des juges parfaits, sévères mais justes, idéalement placés, j'ai demandé à mes enfants :

les sourires sardoniques qui ont illuminé leurs visages en découvrant que je leur tendais moi-même des batons pour me faire battre me faisaient augurer du pire, et finalement j'ai été agréablement surpris, m'attendant à encore plus critique !

Voici la réponse de tirouquin, le plus jeune donc le plus spontané, et pas forcément celui qui fait le plus de fautes.


Puis de fifille, sur qui je comptais un peu pour rattraper la sévérité attendue de filsainé, heureusement que j'ai déplié la feuille.

Filsainé, qui se la jouait "attends tu vas voir comment je vais t'habiller pour l'hiver", et qui finalement n'a pas été pas si terrible que cela.


6) Mon occupation préférée :

7) Le plat qui me met l'eau à la bouche :


8) Mes mots favoris :

chaleur, douceur, tendresse, caresse, rires, enfants et puis "papa", à entendre.

9) Ce que je déteste par dessus tout :

être abandonné.

10) Un rêve :

qu'il me soit donné une autre chance.
une autre vie où je pourrais emporter avec moi le souvenir des erreurs de celle-ci.

Je transmets le questionnaire à qui voudra, comme ça pas de jaloux.

23 avril 2008

(Levi's) 501

e billet précédent était bien mon 500e billet.
(ça ne me rajeunit pas)
J'aurais pu attendre la fin mai pour qu'il coïncide avec le 3e anniversaire de mon blog, et ça vous aurait fait des vacances au passage mais moi ça m'aurait paru long de tenir un bon mois sans vous raconter des conneries des pensums mathématiques des histoires.

Pour que votre bonheur soit complet, j'ai pris le temps de catégoriser tous mes billets dans lesquels des maths sont (plus ou moins bien) cachées, et le sous-ensemble des énigmes de la princesse Fleur-de-brume également.
Comme ça vous n'aurez plus à faire de longues recherches chaque fois que l'envie vous prendra de faire des maths, ou de réviser tout simplement.
C'est
Ne me remerciez pas, comme dit Basile, le disciple de Léonard, "je sers la science et c'est ma joie".

Vous n'échapperez pas aux explications de Fleur-de-brume sur la divisibilité par 4 et 11 mais elle sent bien qu'en cette saison vous avez plus l'esprit aux jonquilles et aux mésanges, aux premiers jours ensoleillés longuement attendus, aux regards pétillants et aux sourires doux échangés entre garçons et filles (ou entre garçons et garçons, filles et filles), etc

alors la princesse va vous la faire courte :

Si 4=0 alors 8=0 aussi, donc 10=2 et 100=4=0 et par réaction en chaine 1000=10 000=...=0.

cela a pour conséquence que 1965= 1x1000 + 9x100 + 65 = 65 et que plus généralement dans tous les nombres on peut annuler les centaines, milliers, etc, et ne garder que les deux derniers chiffres (dizaines et unités).
Théorème 1 : pour savoir si 89 601 165 451 551 354 est divisible par 4 on ne sort pas sa calculatrice, on regarde juste si 54 est divisible par 4. (il ne l'est d'ailleurs pas).

Si 11=0 alors 10 = -1 (c'est une ruse peu évidente à laquelle il fallait penser, d'aller chercher les nombres négatifs et je comprends que personne n'y ait songé). Ensuite si 10 = -1 on voit aisément que 100 = 1 puis 1000 = -1 à nouveau, 10 000 = 1, 100 000 = -1 , etc.

Sur 1965 cela donne 1965 = 1x1000 + 9x100 + 6x10 +5 = -1+9-6+5 = 7 n'est donc pas divisible par 11.
Plus généralement on voit que :
Théorème 2 : pour savoir si un nombre est divisible par 11 on regarde si la somme alternée de ses chiffres est divisible par 11.
Exemples : Rien qu'en jetant un oeil distrait dessus on voit que 9152 et 226 688 770 099 445 533 sont divisibles par 11 mais pas 1 000 000 000 005 ni 5443.

La princesse Fleur-de-brume vous remercie de votre attention.

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Je ne suis pas fanatique des mentions légales sur les produits en vente libre, qui me paraissent pure hypocrisie de la part des législateurs, des fabricants, des distributeurs,
et j'attends d'ailleurs avec impatience de voir dans mon supermarché habituel
des pistolets et des revolvers annoté de la mention :

attention les armes à feu peuvent tuer. Tirer avec modération.
ou des mines antipersonnels pour protéger ses abords de jardins privés, vendues avec gravé dessus :

pour usage privé uniquement. peut rendre infirme. manier avec précaution.

Mais quand même là j'ai trouvé réjouissant de penser que le publicitaire qui a pondu, pour les desserts (hypocaloriques) de Macbeurk, tout fier et tout content son affiche alléchante et son slogan accrocheur, a oublié que la mention légale allait répondre à la question qu'il pose, pour peu qu'on lise tout en bas et de pas trop loin.

Et puis sans le savoir il pose (presque) une bonne question
Comment résister à manger trop gras, trop sucré, trop salé ?
je n'ai des réponses que partielles et pas grandement efficaces, c'est bien là le problème.
Zut maintenant j'ai envie d'un carré de chocolat.
Je reviens soon.

NDLR : aucun animal ni enfant innocent n'a été contraint de consommer ces produits afin que je puisse prendre la photo. En tout cas c'était pas contre leur gré.

Précisions : Je sais bien pourquoi résister (mon corps se portera plus mal de manger trop gras, trop sucré, trop salé) mais je sais moins bien comment résister (mon esprit est irrésistiblement attiré par le gras, le sucré, le salé).

20 avril 2008

si 3=0 alors 10=1

La princesse Fleur-de-brume s'accordait de temps en temps une pause au creux de ses obligations gouvernementales, et ce jour là elle chevauchait en direction d'un village et d'une école dirigée par une ancienne camarade de classe.

Elle s'en faisait doublement une joie, de revoir son amie, et de passer quelques heures avec des enfants.
Elle disait souvent qu'elle prenait mille fois plus de plaisir à la compagnie des enfants que des adultes car

a) les enfants ne croyaient pas tout savoir
b) ils étaient toujours prêts à apprendre ce qu'ils ignoraient.

Mais elle disait ça seulement à sa monture, histoire de ne vexer personne.
(et le recours aux a) et b) c'est parce que Trossinante, sa jument, aimait que ses discours soient bien ordonnés)

Elles pique-niquèrent toutes deux au bord d'une rivière, l'une d'herbe sans assaisonnement malgré les propositions de partage de sa compagne, et l'autre de sa salade favorite (chou chinois, carottes rapées, lardons (involontairement) cramés, oeufs mollets, cerneaux de noix, graines en tout genre, sauce fromage blanc/moutarde/échalote) et arrivèrent à l'école de Carellas-sous-Sarcausie en début d'après-midi.

A son entrée les élèves poussèrent des "Oh !" et des "Ah !" de surprise en la reconnaissant, et encore plus en la voyant embrasser leur maitresse chaleureusement.

Ils firent connaissance, et puis elle leur demanda ce qu'ils avaient appris aujourd'hui.

- On a appris à reconnaitre les nombres divisibles par 3, Majesté.
- Très bien, et comment faites-vous ? demanda Fleur de Brume.
- On fait la somme de tous les chiffres qui composent le nombre et on regarde si cette somme est divisible par 3, dit un grand garçon sérieux.
- Par exemple c'est le cas de votre date de naissance, 1965 après Gilgamesh, ça fait 1+9+6+5=21 qui est divisible par 3, remarqua une rousse à l'air chipie.
- Mais la maitresse n'a pas voulu nous dire pourquoi, elle a dit "parce que si 3=0 alors 10=1", elle se moque de nous, se plaignit une autre, ses sourcils froncés d'indignation.
- Elle a dit "vous demanderez à la princesse Fleur de Brume si vous la voyez un jour", et juste après vous arrivez, admira un brun au nez en trompette et la bouche ouverte apparemment en permanence.
- Hmmmm oui votre maitresse est un peu voyante..., éluda la Princesse en jetant un regard narquois à son amie.
- Bon je vais essayer de vous expliquer, votre maitresse ne se moque nullement de vous. C'est tout à fait exact que si 3=0 alors 10=1, puisque 10=3x3 +1.
Et aussi 100=1 car 100= 10x10=1x1, et 1000=1, 10 000=1, etc
Ainsi 1965= 1x1000 + 9x100 + 6x10 + 5 = 1 + 9 + 6 + 5
... en tout cas si 3=0.
- Oui mais 3 n'est pas égal à 0 !, protesta en choeur toute la classe.
- En général non, vous avez raison.
Là on a pris tous les nombres que vous connaissez et on a fait 3 paquets avec.
Les nombres divisibles par 3 on les a mis dans un premier paquet, qu'on a appelé 0, mais parfois on met un trait ou un point au-dessus de 0 pour se souvenir que dedans il y a 0 mais aussi 3, 6, 9 etc.

Et puis les nombres qui sont égaux à 1 plus un multiple de 3 on les a mis dans un second paquet qu'on a noté 1, et les nombres restants, qui sont égaux à 2 plus un multiple de 3 on les a mis dans le dernier paquet, noté 2.
Ce qui fait qu'au lieu d'avoir une infinité de nombres il n'y en a plus que trois : 0 ,1 et 2.
Et les tables d'addition et de multiplication sont bien plus faciles à apprendre avec seulement trois nombres...
Il faut juste s'habituer à ce que 2+1=0 ou que 2x2=1.
- Ce serait cool, soupira un brun aux cheveux dans un désordre total, affalé au fond de la classe.
- Si on reprend 1965 qu'on a transformé en 1+9+6+5, c'est égal à 21 qui est lui-même égal à 2x10 + 1 = 2 + 1 = 0 or 0 c'est le paquet des nombres divisibles par 3, donc 1965 est divisible par 3. Vous comprenez mieux maintenant ?
- Ouiiiiiiiiii, dirent les enfants en choeur, quelques uns plus pour ne pas vexer leur Princesse que par conviction.
- Bon. Maintenant au lieu de 3 on peut prendre 2 et ça marche pareil mais le résultat est différent.
Si 2=0 alors il n'y a plus que 2 nombres, 0 et 1. Dans 0 il y a tous les nombres pairs et dans 1 tous les impairs.

Et si 2=0 alors 10 = 2x5 = 0x5 = 0 , de même que 100=0 et 1000=0 etc
C'est pourquoi pour vérifier si un nombre est divisible par 2 il n'y a besoin que de regarder le chiffre des unités.
Par exemple 1965= 1x1000 + 9x100 + 6x10 + 5 = 1x0 + 9x0 + 6x0 + 5 = 5 = 1 si 2=0.

Pareil pour la divisibilité par 5 : si 5=0 alors 10=0 et 100, 1000 aussi.
Seul le chiffre des unités reste, 1965=5=0; si 5=0.


Voulez-vous essayer de chercher si 1965 est divisible par 7 sans faire de divisions ni de calculs compliqués ?

Les enfants convinrent que c'était fort amusant de faire des calculs aussi bizarres et qui leur vaudraient habituellement des gros yeux de la part de leur maitresse.

Sur leurs parchemins de brouillon ils écrivaient par exemple :

si 7=0 alors 10=3 puis 100=3x3 = 9 = 2, puis 1000 = 3x2 = 6.

1965= 1x6 + 9x2 + 6x3 + 5
= 6 + 18 + 18 + 5
= 6 + 4 + 4 + 5 (car 18=4 )
= 19
= 5

1965 n'est pas égal à 0 alors il n'est pas divisible par 7.

Fleur-de-brume les félicita et leur suggéra pour la prochaine fois de chercher si 1965 est divisible par 4 ou par 11 et au passage de réfléchir s'ils voyaient un moyen de savoir rapidement si un nombre quelconque est divisible par 4, et un moyen du même genre pour 11.

Je vous suggère également de chercher car même si vous n'êtes pas des enfants vous pouvez certainement trouver aussi.

Et puis pour les allergiques à l'arithmétique j'ai une autre devinette : ce présent billet n'est pas un billet comme les autres, qu'a-t-il de si particulier ? (autre que l'abus de maths et l'abus de couleurs)

16 avril 2008

pièges à loups pour tigres roux

Mieux vaut ne pas emprisonner un tigre
Que lui laisser une porte de sortie
(proverbe chinois)

Tout seul est entré le tigre roux, comme un grand,
Dans le piège, et, semble-t-il, en attendant
Avec flegme que quelqu'un le libère céans,
S'y endormir, a préféré, paisiblement.

à moins que d'en sortir il était grandement
capable, mais se plaisait là, le chenapan.

D'un système interne à rendre fou l'occupant
Le piège à chats est muni habilement

mais titou est bien trop malin, ce sacripant.

12 avril 2008

la Bretagne, ça vous gagne

Dès 1873, le Finistère comptait, très officiellement, trois "Etablissements de bains de mers"...En fait de bains, on se contentait surtout de regarder les vagues sans oser s'y aventurer.
A la fin du XIXe siècle, pâtures et landes de front de mer vont connaître un nouveau destin : Achetées par quelques industriels avisés elles seront loties et revendues aux "baigneurs", bourgeois et rentiers aisés, essentiellement venus de la région parisienne.

Au début du XXIe siècle, il est toujours déconseillé de s'y baigner, surtout en avril, sauf si on est un chti, habitué au froid de la banquise.

mais

On peut y bronzer idiot intelligent en lisant le second tome d'Ellana, juste sorti.
On peut construire des chateaux de sable en patouillant un peu dans l'eau, à la même température que l'air, ce qui évite les chocs thermiques. (11°C)

On peut chercher à provoquer l'ire des béliers noirs d'ouessant, sans toujours y parvenir, soit que le bélier se lasse de charger des enfants plus rapides que lui, soit qu'il refuse de le faire lorsqu'il se sait filmé.


On peut faire de l'équitation sur les sentiers cotiers,

telle la Duchesse Anne entrant majestueusement dans Rennes sur une noble haquenée par la Porte Mordelaise pour prendre possession de son duché.

On peut courir sur le circuit de Monza en formule 1.

On peut observer les oiseaux marins, et constater que certains sont plus propres que d'autres, la faute aux pétroliers panaméens.
(n'étant pas du coin, j'ai soupçonné que le noir est un cormoran et le blanc euh ?)

On peut laisser des traces de pieds taille 26 sur la plage afin que Robinson s'imagine la presqu'ile de Crozon peuplée de tribus pygmées.
On peut crapahuter sur des rochers disposés exprès pour ça le long des côtes par le Dieu Zerkass, sauter, grimper, battre des ailes et même s'envoler.

On peut braver des interdits à peu de frais, en l'absence de la maréchaussée, peu visible en Bretagne, certainement occupée au bistrot à oublier les rigueurs du climat.

Parfois on peut désespérer de la Bretagne

comme une certaine fifille abattue

par l'impéritie des baptiseurs municipaux de quais

(au passage devinez donc où se trouve le Quai Nul)

mais on y revient toujours

en Bretagne

(surtout quand on n'a pas le choix)

08 avril 2008

chèvre, chevreuil, bélier et cie

Je me trompais : je n'ai pas eu besoin de comater et il n'a pas plu, pas tout le temps en tout cas, même si nous avons été accueilli en longeant le Menez-Hom par de la neige, et pas qu'un peu, une tempête de gros et beaux flocons tourbillonnants.
Il a fallu venir en Bretagne au mois d'avril pour voir de la neige cette année...

En Bretagne il fait beau... plusieurs fois par jour, disent les mauvaises langues.

Aujourd'hui il a fait beau une seule fois, toute la journée.

Alors nous sommes allés faire le tour du cap de la chèvre, par le sentier cotier, et si nous n'avons pas trouvé la chèvre promise, nous avons croisé un chevreuil en y allant, et dès le début de la promenade, les enfants ont découvert le temple de Zerkass, envahi de lierre,

ainsi que les WC de Zerkass, et les escaliers de la tour où les prêtres de Zerkass égorgeaient les infidèles.

Après c'était moins drôle et limite barbant même, toute cette mer, ces falaises, et ces rochers, ou fatiguant pour ceux qui doivent faire 2 pas de leurs petites jambes pendant que d'autres n'en font qu'un seul.
A bout de force on voit un tirouquin s'affaler sans grand respect sur le lieu-même et la plaque commémorant la reddition du commandant des forces du IIIe Reich en Bretagne, pour manger 4 crêpes bretonnes au moins.

Et on n'était qu'au milieu de la boucle prévue par son odieux tyran de père.
Heureusement certains se sont dévoués comme porteur de petites jambes lasses.


Au retour certains avaient retrouvé toute leur énergie pour jouer dans le jardin, à faire du feu, à faire la course avec le bélier misanthrope du tonton, à faire la guerre avec des arcs, des flèches et des lances diverses.
(une photo du bélier viendra lorsque j'aurais réussi à le photographier en train de courser les petits intrus dans son domaine, ce sera plus amusant)

(*) inutile de chercher Zerkass avec google, c'est un Dieu né aujourd'hui seulement.


solution du jeu précédent :
Edward Gibbon (1737 - 1794) est un historien britannique. Son œuvre la plus connue, Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, reste une référence pour les historiens romains et byzantinistes.

06 avril 2008

l'enfer du kayak, la suite

mais pas la fin (un croisement arménien-lyonnais vous n'imaginez même pas comme c'est têtu et obstiné)

Ce samedi après-midi il y avait une sortie rivière, il y avait presque du soleil, en tout cas il faisait moins froid que la dernière fois, et je me sentais plus sûr de moi, mieux préparé, mieux équipé (j'ai laissé tomber les pulls, chaussettes et les pantalons qui une fois gorgés d'eau se révélaient de vrais glaçons, et j'avais prévu de me vêtir seulement de mon shorty, d'un k-way et de mes vieilles tennis).

Enfin je me disais que là on faisait juste une descente de rivière pour prendre du plaisir, pas pour apprendre des techniques compliquées qui vous renversent aussi surement qu'une quille par une boule de bowling, et là où on allait (la Vienne à la hauteur de Moussac), j'y suis déjà allé il y a 2-3 étés, et on y avait même fait du canoé en amateurs.
(à vrai dire, si on n'avait pas versé, tirouquin avait eu suffisamment peur pour qu'il en reparle pendant des mois en disant en substance "plus JAMAIS ça !".)

C'est donc confiant que j'avais pris la route, et presque confiant que je me suis installé dans le kayak (au passage en voiture j'avais vu la rivière et la suite de rapides et de tourbillons, iles, récifs et rochers , écume bouillonnante, dont elle était parsemée).
La premiere heure s'est bien déroulée, même si je regrettais de ne toujours pas avoir de gants pour mes mains gelées, et qu'il y avait bien des passages impressionnants pour moi.

J'étais même plutôt intérieurement satisfait (quoique compatissant) de constater que je n'étais pas le premier à chavirer et découvrir que l'eau c'était froid, même après qu'on en soit sorti.

Je n'avais pas prévu d'être le second.
C'était le passage le plus long et dangereux. Pas une chute ni même vraiment des gros rapides, mais sur quelques dizaines de mêtres il fallait traverser une zone de vagues de 2 mètres de haut (d'accord elles faisaient sans doute 50 cms mais quand on est dedans je vous jure qu'on se croirait facilement dans les mers déchainées des romans de Jules Verne de mon enfance, avec des creux et des bosses qui font comme des montagnes russes, l'eau qui vous gicle dessus et vous trempe à chaque nouvelle vague fendue).
Je n'en menais pas large mais j'ai fait bien attention de rester bien droit dans le sens du courant et de pagayer ferme sans paniquer, car au moindre écart angulaire, je n'étais pas convaincu de pouvoir redresser et je faisais plouf.
Je suis sorti de la zone de turbulence. Victorieux.
J'ai relâché mes influx nerveux, mon niveau d'adrénaline, j'ai posé ma pagaie devant moi, je me suis frotté les mains de satisfaction et pour les réchauffer, j'ai laissé mon kayak faire ce qu'il voulait (en l'occurrence un kayak laissé libre, ça tourne et se met en travers du courant, mais là sans rapides c'est pas grave normalement et ça me permettait de regarder comment s'en sortait les suivants à passer.)
J'ai également du relâcher mon attention et ma concentration. Le courant restait très fort et je suppose que c'est ce qui m'a perdu. J'ai senti mon kayak pencher sans raison apparente et en paniquant j'ai du amplifier le mouvement et en même pas le temps de m'en rendre compte j'étais dans l'eau et mon kayak bêtement retourné.
C'était vexant (et froid) mais je pensais philosophiquement que c'est une expérience que j'ai déjà connue à deux reprises sur le Clain et à priori je sais comment m'en sortir.
A posteriori, non.
Sur le Clain je me suis relevé, j'ai tiré péniblement mon kayak lourd et rempli d'eau à la rive proche et l'ai péniblement vidé.
J'ai constaté une fois dans la Vienne que je n'avais pas pied du tout, qu'il y avait un courant puissant qui n'avait rien à voir avec celui du Clain, qui nous emportait rapidement moi et mon kayak.
Que la largeur de la Vienne, sans aller jusqu'à celle de l'Amazone, n'avait rien à voir avec celle du Clain, et que j'avais fort astucieusement chaviré pile au milieu.

Un des pros du kayak m'a crié "on s'occupe de ton kayak, nage vers la rive, en crawl"
il a ajouté un truc que je n'ai pas entendu à propos du courant, quelque chose comme "nage contre le courant" ou "nage avec le courant".
J'ai nagé, mais c'était pas si facile que ça, et pourtant je sais correctement nager. J'avais un gilet, un k-way et des chaussures, et c'était plutot gênant pour cet exercice. Le courant était vraiment trop fort aussi, comparé à mes efforts, la rive ne se rapprochait pas du tout et je faiblissais à chaque battement.

Si une jeune femme n'était pas venue me tracter avec son kayak, je serais encore en train de dériver au milieu de la rivière, j'aurais fait coucou en passant aux chatelleraudais, puis au tourangeaux, j'aurais descendu la Loire et serais arrivé en Bretagne (presque) comme prévu aujourd'hui.

Elle a eu bien du mal à tirer un poids mort comme moi jusqu'à la rive, avec le courant qui nous prenait perpendiculairement pour nous amener vers les prochains rapides. Les deux pros n'y sont pas tout à fait arrivés, avec mon kayak rempli d'eau, et il m'a fallu descendre la rivière à pieds pour retrouver mon kayak une cinquantaine de mètres plus bas vers l'aval.

Un des pros aux prises avec mon kayak et le courant récalcitrants à failli verser lui-même, mais d'un coup de reins et de mystérieux coups de pagaie féroces il s'est relevé alors qu'il avait déjà presque l'épaule dans l'eau. J'aurais donné un an de ma vie pour savoir faire ce truc-là.

Au passage je proteste contre les services publics qui ne nettoient pas les berges des rivières. Pas du tout même. Il fallait tantôt que je me fraie un passage sur la rive couverte de ronces, tantôt que je glisse et trébuche sur le bord de l'eau quand la rive était vraiment impraticable, avec des sympathiques trous d'eau pour boire la tasse et des rochers pour m'abimer les genoux.

J'ai retrouvé mon kayak, obligeamment vidé par les collègues, j'ai remercié, je suis remonté dedans sans plus me faire remarquer, et j'ai adopté un profil très très bas.

La deuxième heure s'est passée sans autre ennui, et sans que personne d'autre ne chavire, et encore moins au milieu de la rivière dans une zone relativement paisible. (je ne souhaite de mal à personne mais j'ai trouvé ça vexant de la part de mes co-kayakiste, ils auraient pu faire un effort pour que je ne sois pas seul à me ridiculiser).

Je suis rentré chez moi les bras cassés (faut dire que j'avais fait 2 heures d'escalade le matin , avant mes deux heures de kayak de l'apres-midi), à presque 20h, et je me suis couché presque tôt, avec 1 g de doliprane pour combattre le coup de froid que je sentais poindre son nez.

Maintenant je vais en Bretagne et par la route, où éventuellement je comaterais tranquillement sous une couette, de toute façon la météo prévoit de la pluie.

03 avril 2008

essor, décadence et chute des plantations fifillesques


En même temps que des plantations d'extérieur, fifille a mis en route des plantations d'intérieur, sur son bureau qui sert absolument à tout sauf aux devoirs scolaires.

Tels les fils de Rome aux débuts glorieux, les tiges sont vigoureuses et droites, la vertu leur tient lieu de garde-fou et le courage de moteur.

On devine pourtant que le ver est dans le fruit, et la chute annoncée dans cette inclinaison à peine visible vers la lumière.


A vouloir s'élever un risque est attaché, et le malheur veut que qui veut faire l'ange fait la bête.

Comme Icare, le soleil les attire, le soleil causera leur perte peut-être, ou bien l'absence de mesure.
Car telle la Rome impériale, sur une base trop peu étendue, les plantes ont poussé trop loin, et se sont écroulées sous leur propre poids.

La morale de cette aventure végétale pourrait être : "regarde vers le haut si tu veux monter, mais n'oublie jamais d'où tu es parti".

(un titre se cache partiellement dans ce billet, ainsi qu'une citation, vous pouvez chercher si vous vous ennuyez, il n'y a rien à gagner)

Puisqu'on parle de fifille et pour accéder aux souhaits d'art.truk, j'ai scanné une autre page de mes anciens carnets, datant cette fois de l'été 97, quand fifille faisait déjà l'admiration du monde depuis 1 année et demi. (faut cliquer pour lire, sauf à posséder des yeux de pygargue à tête blanche)

Et pour être tout à fait exhaustif en matière fifillesque, un exemple de la manière dont fifille occupe son temps de devoirs, décore ses feuilles de révision, et un exemple architectural de la manière dont elle occupe ses temps de loisirs.

Les temps ne sont pas durs pour tout le monde !

01 avril 2008

Fifille les pouces verts

Avec la bénédiction des services municipaux des espaces verts, on voit ici fifille planter et repiquer la verdure du rond-point de notre rue.

Et même arroser ses plantations, bien que le temps s'en charge tout seul, il faut lui accorder cela, à défaut de pouvoir le qualifier de printanier.
Peut-être elle est bientôt embauchée comme jardinière par notre nouveau maire