13 août 2007

les malheurs estivaux de tirouquin

menus propos liminaires :

désolé pour la pause de blog, oui c'est mal, non je ne recommencerai pas, surtout maintenant que je sais que la maman d'angel s'est inquiétée, ma seule excuse c'est que je ne savais même pas que la maman d'angel me lisait (je ne sais même pas non plus si la mienne me lit mais je commence à avoir des doutes) sinon bien sûr que je n'aurais pas fait une chose pareille.
(aussi j'ai d'autres excuses : le fait que chez ma mère il n'y a qu'un ordinateur portable et vous ne le croirez surement pas mais les lettres d'un clavier de portable sont jointives ce qui fait que lorsque je veux taper un H, je tape en même temps un Y, un U, un J, un N, un G et un B, avec mes gros doigts maladroits, et puis qu'à Champagne-en-génoise* la semaine suivante cela coûte 3€ les 15 minutes de connexion internet à l'office de tourisme, ce qui est inadmissible même si j'ai les moyens, quoique tout juste compte-tenu que ça me prend en moyenne 2 heures de pondre une note que vous lisez en30 secondes)

Corps de la note

épisode 1 ou comment le père de tirouquin aurait pu se faire retirer la garde du dit tirouquin si les services sociaux étaient passés par hasard dans les monts du lyonnais.

bon c'était la veille de partir dans les Alpes, la voiture était pile réparée à temps, j'en profitais pour oublier un peu les nombreux soucis qui rident prématurément le front des peres de famille quadragénaires en vacances grâce à un volumineux roman policier que j'avais offert à mon père pour pouvoir le lire, et tirouquin oubliait son absence de soucis en jouant tout l'apres-midi dans sa tenue favorite (torse nu, à croire qu'il veut concurrencer david hasselhoff dans Alerte à Malibu) avec ses cousins ou plutot avec la piscine et le trempoline de ses cousins.

A la fin j'avais fini "echo park" et tirouquin avait pris la couleur rose barbie sur le dos, probablement parce que le trempoline il s'en servait pour s'allonger dessus sur le ventre, et la piscine pour faire pareil sur le matelas gonflable au lieu de nager ou de sauter comme les gens normaux.
La preuve qu'il n'est pas normal c'est que quand il crame au soleil à cause de son père il ne devient pas rouge vif mais rose barbie alors on se méfie moins mais c'est quand même brulé au n-ième degré tout pareil.

Le lendemain il tournait en rond sans savoir où se mettre, en souffrant visiblement comme un écureuil qui s'est pris la patte dans un piege à loup.
Entretemps sa mère m'avait fait moult reproches et je sentais bien dans son regard qu'elle pensait que je devrais faire 5 ans et 5 jours de prison pour avoir diminué l'espérance de vie de tirouquin de la même durée.

Après, tirouquin a eu des cloques sur l'épaule et elle a mis de la biafine, puis une compresse et de très longues bandes de sparadrap sur son dos pour les faire tenir, j'avais envie de dire de peut-être en mettre un peu moins mais d'un autre côté j'étais censé me faire remarquer le moins possible.



épisode 2 ou comment sa mère aurait pu se voir retirer elle aussi la garde de tirouquin si les services sociaux de Champagne-en-génoise* n'étaient pas aussi inattentifs que ceux des monts du lyonnais.

Le soir, les sparadraps ne tenaient plus coté face (poitrine) alors sa maman s'est dit qu'elle allait les enlever côté dos mais là ils tenaient et tirouquin se mettait à hurler quand elle tirait un peu dessus. J'ai suggéré timidement que ça n'urgeait pas et qu'on pourrait aussi lui faire prendre une douche pour décoller la chose sans le faire crier, par égard pour les quelques pourcentages d'audition qu'il reste encore à nos tympans.
Le lendemain matin, je ne me précipitais pas pour mettre en action mes idées, à cause de mon habituelle nonchalance et flemme naturelle, alors quand elle a vu passer tirouquin torse nu devant elle, sa mère a décidé que le meilleur moyen de l'en débarasser était de le prendre par surprise et d'enlever les sparadraps d'un coup sec, il crierait une fois notre petit douillet et ensuite ce serait fini.
Elle n'avait pas imaginé que la peau de son dos, fragilisé par le coup de soleil, partirait avec un des sparadraps.
Du coup il n'a pas crié seulement une fois mais autant qu'un écureuil qui commençait à s'habituer à son piege à loup à la patte au moment de recevoir une flèche dans l'épaule.
Je n'ai presque pas eu le temps de lui faire tout plein de reproches car elle est partie tout de suite chercher une pharmacie dans la vallée mais c'est dommage j'avais tout un tas d'allusions historiques à faire sur les mérites comparés de brûler ou d'écorcher vif (pratiques tombées en désuétude depuis le moyen-âge, on se demande pourquoi)

Par la suite elle m'a laissé faire les soins avec ce qu'elle a trouvé à la pharmacie pour ce genre de cas, mais je dois avouer que je m'en suis moyennement tiré, car il m'a fallu moi aussi poser une compresse stérile et la faire tenir avec du sparadrap, après mes échecs avec la bande autour de la poitrine (tirouquin ressemblait à une momie égyptienne ou plutot à un blessé de la guerre de 14-18 et se plaignait que ça le gênait trop, tout en le chatouillant et lui faisant mal).

J'en ai mis très peu, du sparadrap, le jour suivant je l'ai laissé mariner dans la baignoire pendant une heure ou deux, mais ça n'a pas suffit à les décoller tous sans douleur et même si je n'ai pas arraché de peau, il n'était pas ravi ravi.

Au bout du compte on a laissé tirouquin et son dos tranquille et c'était bien mieux.

Comme ça on sait que les profs n'ont pas le moindre espoir de reconversion en infirmiers.

* : tout le monde aura reconnu c h a m p a g n y en v a n o i s e

32 commentaires:

FD-Labaroline a dit…

pôôôôvre tirouquin ! y a plsu qu'à espérer qu'il ne vous en veuille pas à vie (à mort ?) et qu'une fois adulte il ne vous le ressorte pas à tous les repas de famille (ou diner avec des amis à vous, histoire de bien montrer à tout le monde quels parents vous êtes dans l'intimité...!) .... "aaaah, tu te souviens papa quand tu m'a laissé rôtir sans broncher..." "aaah,tu te souviens maman la fois où tu as voulu m'écorcher vif sans somation ?" Les enfants peuvent avoir une mémoire d'éléphant, parfois... à mon avis vous devriez songer à un lavage de cerveau avant que ça ne se sache...
Il n'a pas attrappé une insolation en plus ? non ? ouf !

Anonyme a dit…

ah bah enfin une note pfff , moulasse !!!!!!

pov pov tirouquin , mais c'est lamentable, y a pas a dire t'as vraiment mais vraiment de la chance de ne pas vivre ici...

Anonyme a dit…

aaaah! en-fiiiin! un billet ;)

pauv' pauv' tirouquin..
et dites donc m'sieur papa tirui, et la crème solaire alors ??!

(ouïe le coup, difficilement prévisible, du sparadrap. mais ouïe quand même!)

ravie de te lire à nouveau!

a n g e l a dit…

oh pinaise pov bouchon!

Le coup de ta chère et tendre qui dépiaute l'épaule de son loulou, malheureusement j'aurais très bien pu faire pareil, arf, c'est affreux!

(chuuuuut ma mère voulait rester une lectrice anonyme parmi les autres rooooo)

Anonyme a dit…

Oh le pauvre, vous avez drolement assure la !!!
En tant d'ex petiterouquine, je peux t'assurer que je suis la reine de la creme solaire indice 375 car j'en ai pris des coups de soleil ! ;-)

Anonyme a dit…

Pauvre petirouquin !
(en même temps il avait qu'à mettre de la crème nonmé) ;-)

Eh pis tu sais quoi ? J'ai une trop bonne idée de note pour toi, même que j't'ai passé un quouechtionnaire ;-)

Anonyme a dit…

Aaaaaahhh... te revoilà ! Chouette ! :-)
C'est marrant, ma mère te lit aussi et elle a même imprimé ta recette de clafoutis sans lait pour en faire. C'était très bon ! Je crois qu'elle ne fera jamais plus de clafoutis avec lait !

tirui a dit…

fd, ben il a déjà l'air d'avoir oublié alors je ne m'inquiete pas trop; il pourra toujours se rafraichir la mémoire dans quelques années en relisant ce blog ;-)

cahuette, méfie-toi je peux recommencer une autre pause de 3 semaines :-D

art.truk, la creme solaire je peux y penser sur la plage, ou même en montagne, mais dans le jardin j'ai plus de mal (d'autant que d'ordinaire je laisse à la moitié féminine de l'équipe parentale le soin de s'en occuper) O:-)

angel, tu sais, ta mere est quand même encore assez anonyme, on ne sait même pas si elle se prénomme Louise, Marie-Thérèse ou Juliette !

mimi, ça lui viendra surement mais pour le moment le tirouquin en question n'est pas demandeur de creme solaire, il essaie plutot d'y échapper chaque fois que possible.
ça n'aide pas.

lalette, merci j'ai vu mais faudra t'armer de patience ...

elisa, ça ne devrait sans doute pas pas mais ça me fait sentir soudain tres vieux, cette idée des meres de mes lectrices qui me lisent aussi :-))
(cool pour le clafoutis sans lait)

L'archipel d'Arthur a dit…

Il ne faut pas être trop dur avec toi Tirui, entre un roman policier et une séance de tartinage de creme solaire j'aurais pu choisir le roman policier.... Est il bien d'ailleurs Echo park ? j'avais envie de le lire mais j'avais des craintes... J'ai fini recemment un Cornwell (patricia pour les intimes) c'était violent, gore et intense, bref un bon roman...

Tirouquin me fait quand meme un peu de la peine... mais shut il ne faut pas reveiller les blessures enfouies...

L'archipel d'Arthur a dit…

au fait merci pour le message sur les aquarelles, j'ai corrigé la petite erreur de photo -je ne sais pas comment ça a pu se produire...

Anonyme a dit…

Enfin revenu ! Donc je peux partir en vacances tranquille :)

Quand même le coup de soleil de Tirouquin fallait oser ! J'imagine que tu as dû prendre un bon savon :)

Anonyme a dit…

Enfin de retour !! Je desepérais ! Y'a vraiment que les profs pour avoir autant de vacances ! Bon ct facile ça !
Sinon .. mais vous êtes des PARENTS INDIGNES ma parole ! On vous a jamais parlé de crème solaire + tee-shirt+ lunette + chapeaux ! lol
Ouais, moi aussi je passe du temps devant la météo des plages, à défaut de plage :)
Heureuse que tu sois de nouveau là

Cécile a dit…

RRRRhhhhhoooooooooo !! Et moi qui croyais que j'avais l'exclusivité de ce genre de choses !!... Finalement, les mésaventures de notre "kid 2000" à nous sont plus courtes !!!
http://laporteouverte.blogspot.com/2007/08/la-vengeance-du-roi-ren.html

Cécile a dit…

http://laporteouverte.blogspot.com/2007/08/
la-vengeance-du-roi-ren.html

Voici le lien en entier, cette fois !!

Anonyme a dit…

Bouhouhou, j'ai mal pour lui!!!
Non mais c'est quoi ces parents franchement?
M'en vais prévenir qui de droit moi!!

Anonyme a dit…

Vous voulez un vrai truc de parents indignes ? En voilà un, qui s'est passé il y a trente ans. Ce serait maintenant, avec la criminalisation de tout et le reste qui nous tend ses bras de squelette, on aurait fini au poste, enfant mis en foyer, enquète sociale, de la souffrance pour tout le monde et pour rien. La victime a maintenant deux enfants, que nous allons baptiser civilement dans trois jours. Et, au moins en ce qui me concerne moi le père/grand-père, a autant d'amour que de respect.


LES ZORROS

C’est un été particulièrement violent, de ceux qui rasent l’herbe, qui fendillent implacablement la terre, qui vous envoient chercher en vain le sommeil à la cave.
Ce soir-là, nous sommes à Pornichet, chez une amie qui propose à la compagnie un restaurant aux fruits de mer je-ne-vous-dis-que-ça. Déjà dix heures, mais il fait encore bien chaud. Bébé dort. Bon, il va continuer dans notre fourgonnette vitrée jaune poussin d’un type bien connu des gardiens baba-coolés du Larzac. Un carton de téléviseur lui fait comme une seconde chambre, partagée avec ses jouets, son chien, un fox-terrier jouant à la fois la peluche en noir-blanc-feu, le compagnon de jeu, et le gardien au croc vif (Ne le vit-on pas, intervenant dans une dispute entre cousins miniatures, serrer le mollet de celui qui osa lever la menotte sur son maître ? Il poussait même le zèle à aboyer sur lui quand nous le reprenions.)
Et puis, Bébé a l’habitude : un soir, nous les avions laissés ainsi avant d’aller au cinéma. A l’entracte, quand même pris de remords, je vins voir dans la rue proche comment allaient les choses de la vie de famille. Et qu’aperçus-je de loin, avant de faire demi-tour égoïstement rassuré ? Le duo des bouts debout à la vitre latérale, bras dessus dessous, commentant le passage des passants pressés qui ne les remarquaient même pas ! Autres temps, autre confiance – ou inconscience.
Donc, tout ça dort, allons manger. Excellent, le plateau de langoustines, bien souligné par un vin de sable simple et solide. Retour à la voiture. Et là, attroupement. Gyrophare des pompiers. L’inquiétude jaillit en geyser. Devient panique : la foule nous voit arriver et gueule : « Les voilà ! – Salauds ! – Le chien est mort ! – Votre fils, on vous le rendra pas ! ». Mémères emperlouzées et beaufs en marcel sont à deux griffes de nous lyncher quand les pompiers, voyant bien que ces braves gens avaient cru sauver deux compères pépères qui donc, dans leur profond sommeil, ne demandaient rien à personne, et que nous ne sommes pas les Thénardier du XX° siècle, nous glissent à l’oreille : « Allez, prenez votre fils et votre chien, partez, on les occupe. »
De ma vie, je n’ai rencontré d’aussi près une telle haine. Et une telle hypocrisie : combien, parmi ces vertueux justiciers de la nuit, auraient pour le même bon repas laissé en toute légalité leur enfant seul, seul à hurler dans sa chambre ouverte à tous vents de fantômes ?

Anonyme a dit…

Ahhh, enfin !!!!! J'voudrais pas dire, mais on a failli attendre !!! Et en plus, ce pauv' tirouquin me fait peine, avec ses grandes marques de sparadrah dans le dos !
Souvenirs souvenirs... J'ai aussi une peau de rousse et mes premières vacances d'adolescente à Perpignan se sont terminées ainsi... avec des grosses cloques sur les cuisses, tant et si bien que j'ai fait le voyage retour, debout dans le train !!!!!
Je compatis...
Marrant comme Boubou déteste aussi se laisser tartiner... alors que moi, j'adorerais plutôt... mais y'a persoooonnneee (bouuuhhhh) pour me tartiner...

Anonyme a dit…

alala, moi aussi, j'ai une peau de rousse, je connais ça, les coups de soleil, les cloques ! Pov tirouquin ;-)

Anonyme a dit…

Pour moi là où tu es le plus indgne c'est en nous fiasant rire avec les malheures de ton fils ;-)

Anonyme a dit…

mais aïeuh !

tirui a dit…

bertrand, étant un fan inconditionnel d'harry bosch, je ne pouvais que trouver bien "echo park", ce qui ne fait pas de moi un juge tres objectif.
Rassure-toi tirouquin n'a conservé aucune séquelle physique ou spychologique de ses petits malheurs. ;-)

madeleine, oui un bon savon mais à mon âge on s'en remet aisément :-)

elsa, je t'en donnerais avec joie une partie, de mes trop longues vacances, hein, on n'a qu'à en parler à sarko, ça lui plaira peut-etre cette idée de transfert de quelques semaines de vacances depuis le public vers le privé :-D

bienvenue cécile, c'est ce qu'il y a de bien avec les blogs on s'aperçoit vite que c'est dans toutes les familles pareil (plus ou moins)

lul'oups oui c'est lamentable, il faudrait nous flageller en place publique mais que veux-tu les traditions se perdent ! :-)

merci la JD de cette anecdote racontée avec talent, qui montre non seulement qu'autres temps autres moeurs mais que les gens devraient s'abstenir de juger sans savoir. (et même de juger tout court)

rêve d'été, c'est pas l'endroit pour faire des appels du pied aux beaux tartineurs mâles, y a presque que des filles qui passent par ici lol

eddie, oui les povres peaux de roux, pitet le soleil est raciste puisqu'il fait de la discrimination sur la couleur de peau :-))

sosso, j'y ai pensé aussi, j'ai eu un peu honte avant et pendant, mais j'ai pas résisté et la honte s'oublie vite après ;-)

erika, faut pas prendre la compassion au pied de la lettre étymologique et t'infliger les mêmes souffrances que tirouquin !

Anonyme a dit…

Le JD a fait pire : du stop avec sa fille de 1 an et demi !

COURSE À LA MER

Il nous faut rejoindre, mademoiselle ma fille et moi, le camp de vacances que gère sa maman. Pas pour l’aider, oh non : seulement partager ses heures libres à faire, avec son grand frère que cela agace déjà, les limandes sur un plage discrète (la foule c’est juste bon au travail) où je commencerai ma collection de galets et d’éclats de verre. On l’a compris, l’aventure avec un petit a me tente parfois ; nous voilà donc sur le bas-côté de la route, moi levant le pouce comme au beau temps de mon impécuniosité estudiantine.
Première voiture, une démocratique 4L, ses occupants ma foi bien amusés de voir père et fille partant ainsi, surtout quand ladite n’a que les mois nécessaires (allez, quinze, c’est mon dernier prix) pour se tenir droite dans le sac spécial-bébé d’où, dos tourné, elle peut regarder de haut le monde bigarré qui l’entoure et l’attend. Un bagage souple contient le nécessaire quant aux urgences de son estomac, entrée comme sortie, une ombrelle rose passé empruntée à sa mère interdit au soleil de lui roustir son peu de cheveux – et à la pluie de la baptiser, au large Madame.
Notre équipage atterrit en rase campagne, il reprend sa faction. Une mobylette passe, mais fait demi-tour : son pilote, un tout jeune homme, s’arrête et demande poliment à nous photographier. Pourquoi refuser ? Ce garçon, sans nul doute pauvre mais honnête, membre dit-il du photo-club local, a eu le bon réflexe. Je ferais pareil avec son à-propos, son matériel d’amateur passionné et, espérons-le, son talent. Pendant que ma belle balaie toujours d’un regard babillard le champ de maïs assoiffé derrière, je reprends la pose le pouce entreprenant.
Clic, merci bien, au revoir. Bof, ce charmant tableau ne dépassera pas les cimaises de l’exposition en faveur des talents locaux à la salle polyvalente de Saint-Evariste-le-Rechigné. Zut, j’aurais dû donner notre adresse, qu’on ait une copie du cliché. Bah, nous arrivons à bon port de mer, et la vie des vacances continue : bronzette, causette et anisette.
Deux ans après, ouvrant un magazine familial, je tombe sur un article traitant des dangers de l’auto-stop. L’agence PhotoMachin illustre le texte, en couleurs tant qu’à faire. Et qui vois-je, mis pour emblème souriant de l’inconscience voyageuse ? Votre serviteur et son sac à dos de chair rose en ticheurte, trois petits cheveux blonds volant au vent.
Noémie et moi, nous avions été vendus.
Nous avions été trahis.


(Voilà. Et si ça vous dit, je vous raconterai comment, en centre aéré, nous faisions toute sortes de choses qui "manquaient" gravement à la sécurité et faisaient gravement plaisir aux enfants, qui en redemandaient !)

tirui a dit…

merci c'est encore une amusante et instructive histoire.
personnellement je trouve moins dangereux de faire du stop avec un enfant que toutes ses familles nanties de voitures dans lesquelles on ne se fatigue pas à attacher les enfants avec la ceinture de sécurité.
(même si à l'époque où j'étais enfant c'était la regle puisque les voitures ne possédaient pas de ceintures à l'arrière)
et toutes mes excuses pour vous avoir confondu avec une JD (blogueuse de son état)

Anonyme a dit…

JD est Jean Dupont, le pseudo le plus banal que j'aie trouvé. Pour changer du temps où je signais des trucs de ouf comme Kid Héconne, Jésus Crie, Monseigneur Pince ou Albert Nonyme.

Googlez Jean Dupont : il y en a tant que vous ne saurez jamais où je poste ;-)

(Au passage : cette histoire peut expliquer pourquoi on en est arrivé à un droit à l'image parfois excessif. Doisneau aujourd'hui ne pourrait rien faire. J'ai un regret : ne pas avoir contacté alors l'agence (GAMA) pour lui demander un beau tirage papier et interdire toute nouvelle utilisation de cette image.)

tirui a dit…

j'ai regardé jean dupont sur google, ben y en a pas tant que ça, finalement, moins que des pierre martin en tout cas. (ceci pour vous donner des idées de futurs pseudos)
:-)

Anonyme a dit…

Tirui écrit : "j'ai regardé jean dupont sur google, ben y en a pas tant que ça"

Pas tant que ça, c'est possible, mais il m'a fallu arriver à la page 19 pour "me trouver" !

Pénard, le JD...

Anonyme a dit…

Non mais ca va la tête de torturer un pauv' tirouquin coome ça ? Bon je montre la photo à ma fille dès mon retour ça va la calmer direct.

Sophil de l'eau

tirui a dit…

oui sophie, je sais bien mais promis, on ne recommencera plus !

Anonyme a dit…

(Je vous avais promis de raconter mes « manquements » à la sécurité en centre aéré : gigot. Et après j’en aurai fini de squatter ici ;-)

Promis juré !


« Manquements » à la sécurité ? Allons-y, en précisant qu’on était en 70-80..

Et d’abord, ma règle : aucune contrainte sauf deux : 1/ ne pas nuire à l’activité d’autrui, 2/ partir quand c’était l’heure (on devait presque les obliger à rentrer chez eux). Des contraintes de discipline et de production, ils venaient d’en bouffer pendant neuf mois d’école, on n’allait pas remettre ça. Un Pierre-Marie boudeur, le premier jour me lança « moi, je ne veux rien faire ! ». J’opinai, et lui promis même de l’aider à ça. Résultat : il ne s’ennuya jamais. La très grande majorité des enfants créait ses jeux et propres activités avec le peu de matériel que nous avions, venu le plus souvent de récups : chutes de bois, emballages de carton, etc. Ceux ne sachant pas « à quoi se prendre » étaient rares.

Premier manquement : la carcasse de voiture, dénichée par eux dans un terrain vague (ronces, pierres coupantes, et sans doute vipères) jouxtant notre territoire. Rouillée, criblée d’impacts de balles de chasseur en goguette. Un vieux break. Ils y ont joué des heures, jamais aucun ne s’est blessé. Les années suivantes, et dans d’autres centres, j’ai importé cette idée, au grand plaisir des enfants et des ferrailleurs du coin.

Deuxième : la mare à boue. Une laissée d’eau au bord de la Loire, suffisamment éloignée du cours principal. Ils étaient verts jusqu’au cou. Et hilares.

Troisième : les marches de nuit en mini-camp sur des sentiers et desroutes de campagne. Pour presque tous,c’était une découverte totale de la nuit noire, des étoiles (surtout la Voix Lactée), et je revois des discussions métaphysiques avec des bouts de huit ans nées de cette confrontation à l’infini de l’espace, image que je garderai jusqu’à ma mort.

Etc... Aucun blessé, et des souvenirs que vingt ans après d’anciens « colons » me rappellent avec émotion. Bon, il faut quand même dire que cette pédagogie reposait sur un accompagnement permanent : j’avais toujours l’œil, et je n’aurais jamais toléré que mes animateurs bullent dans leur coin.

Et maintenant ? Le zéro défaut en matière de sécurité me parait à la fois irréaliste et dangereux. Irréaliste, je devrais dire irréalisable, ou alors ne faisons rien, restons chez nous à bouffer télé et ordi (à se faire bouffer ?). Dangereux parce que précisément on coupe les enfants de la réalité, on ne leur apprend plus à faire avec le danger. Et cela donne des gens dé-réalisés comme ceux qui enquillent l’autoroute à 130 dans le brouillard ou traînent en famille à 2000m en tongs et en tee-shirts.

Je vais régulièrement en Ukraine (heu, trois voyages, en attendant le quatrième). Séjour dans des sortes de ZUP en état de décrépitude avancée. Là-bas, les enfants jouent beaucoup dehors, avec tout, et sur des terrains qui parfois font penser à des champs de bataille APRES la bataille. Portiques rouillés, trous, flaques d’eau croupie, conduites d’eau à ciel ouvert, bout de fer dépassant du trottoir et poli par les pieds des passants. Hé bien je vous parie que la mortalité infantile par accident n’est pas plus élevée que chez nous. Et, si je ne connais pas son taux, je sais avec mes yeux et mes oreilles que leur bonheur est grand.

Le referais-je maintenant ? Non. Comme tout le monde aujourd’hui, j’aurais trop peur.

tirui a dit…

merci pour ces remarques instructives, je connais peu le monde des centres de loisirs (encore moins l'Ukraine) mais ça me fait penser à ces cours d'école maternelle où on démonte jeu apres jeu pour cause de règles de sécurité toujours plus contraignantes.

Anonyme a dit…

La douche, c'est vachement utile dans les instants qui suivent la brulure, par séquences de 5-10mn.
Il a dû bien jongler, paur'gosse !

tirui a dit…

ah ça j'ignorais, seb, du moins pour les brulures liés au soleil. (sinon pour les autres je sais, je me brule chaque fois que je prends un plat dans le four, alors je mets mon doigt sous l'eau froide)