Ne reculant devant aucun sacrifice pour nourrir le vorace dieu Blog, j'ai testé pour vous la spéléologie avec fifille.
L'honnêteté m'oblige à avouer que j'avais déjà testé en ma jeunesse (enfuie) et que plus récemment j'avais emmené filsainé et fillecadette au fond d'une grotte labyrinthique dans l'espoir de les perdre mais ça n'avait pas marché, ils gambadaient devant en se faufilant dans des conduits d'où je m'extrayais beaucoup plus lentement.
Là j'aurais bien emmené tirouquin mais pour cause de rivière souterraine c'était déconseillé aux moins de 8 ans, et filsainé a décliné l'invitation sous un prétexte de claustrophobie qu'il m'a tout l'air d'avoir inventé de toutes pièces, compte-tenu de son aisance sous terre la première fois.
J'avais peu de renseignements sur la sortie, à part cette histoire de rivière souterraine, et j'ai imaginé quelque chose de très différent de ce qui nous attendait réellement.
Assez naïvement (je ne suis pas novice en matiere de spéléo mais je ne connaissais que les
grottes sêches, ceci expliquant peut-être cela) je visualisais un décor à la Jules Verne dans
Voyage au centre de la terre, avec un lac souterrain peuplé de créatures aveugles zet étranges, une rive où cheminait un confortable sentier.
J'aurais réfléchi un peu que j'aurais deviné que j'étais dans l'erreur, mais j'oublie très souvent de réfléchir.
Or donc quand on fait de la spéléo sur une rivière souterraine, on s'aperçoit de plusieurs choses :
a) il n'y a pas de rives
b) conséquemment il n'y a pas de sentier, confortable ou non
c) le seul espace libre est celui creusé par la rivière elle-même
d) c'est souvent bas de plafond
e) on n'a pas d'autres solutions que de marcher dans la rivière
f) même en pleine canicule l'eau d'une rivière souterraine est
très froide
J'ai failli mourir de froid pendant la première heure, si si, et ce blog aurait probablement défunté avec moi.
Tout le monde avait des bottes, moi non. Au départ mes vieilles baskets paraissaient un avantage, vu que les bottes des autres se remplissaient d'eau chaque fois qu'on s'enfonçait jusqu'à mi-cuisse, mais j'ignorais un détail : une fois remplies d'eau, les bottes ne se remplissent plus et l'eau dedans se réchauffe et isole de l'eau glacée de la rivière.
Moi j'ai failli perdre des orteils comme Maurice Her*zog à son premier 8000, et puis dans la deuxième heure, c'était mieux, je m'étais peut-être habitué, et j'ai pu apprécier la balade.
Je n'ai pas regretté l'absence de tirouquin, avec ses 1m04 il aurait eu souvent de l'eau jusqu'au menton.
Mais il aurait adoré le
toboggan, une butte d'argile extrêmement glissante, où eurent lieu des chutes dignes des films burlesques des débuts du cinématographe, lorsqu'on essayait de remonter la pente après avoir descendu le dit toboggan, dépourvu aussi bien d'échelle que d'escalier.


Et pour une fois, à la fin, de ma fille et de moi c'était moi le plus sale. (faut pas le dire, mais toute jolie qu'elle soit, fifille est un peu un genre de mimi cracra)