29 mars 2008

les nouvelles nouvelles du monde d'ici

Filsainé part pour l'Italie dimanche matin à l'heure où blanchit la campagne, et même encore plus tôt vu le passage à l'heure d'été, il est fin prêt pour survivre aux pâtes à tous les repas et au pickpockets à tous les coins de rue.
A première vue et à l'entendre ça lui monte un peu à la tête : "demain je marche sur Rome".

Fifille est allée pour la première fois faire nos courses toute seule (et en vélo) pendant qu'on se reposait : elle est allée à la boulangerie, à la boucherie et à l'épicerie. Pour un peu elle aurait pu cuisiner les spaghettis bolognaises elle-même et servir à table, mais on va aller progressivement vers l'exploitation esclavagiste pour ne pas l'effrayer.

On a mangé pour la première fois de l'année dans le jardin au soleil. Enfin quand je dis on ce sont surtout les cinglés courageux enfants.


Le chat aussi a des rêves de grandeur, à moins que ce soit des tendances suicidaires



Fifille a ralenti notablement son rythme de production d'aquarelles (en dehors de celle-ci dont je vous laisser trouver seuls la symbolique)

car elle était très occupée à fabriquer ceci (c'est écrit dessus ce que c'est)



Elle fut également bien occupée par des plantations mais j'en parlerai une prochaine fois.

edit du dimanche à une heure indécente pour mon âge : lever un dimanche à 6h30 en vrai 5h30, mon instinct de reproduction avait omis de me parler de certains détails il y a 14 ans. (d'un autre côté ça pourrait être pire, je vais me recoucher au chaud dans une heure, je ne vais pas voyager pendant 24h, arriver à la Ville Eternelle à 6h le lundi matin, visiter la Rome Antique, repartir pour les environs de Naples à 15h, grimper au Vésuve le mardi matin, visiter Herculanum l'après-midi, Naples le lendemain, et Pompéi le surlendemain, pour faire tout le chemin inverse le 5e jour. )

25 mars 2008

de drôles de zoziaux dévorent leurs propres oeufs

C'est super trop original comme sujet en ce moment dans la blogosphère, et super un peu en retard aussi mais Tirouquin vous souhaite de
On s'attendait à de la neige ce week-end mais on a juste eu de la flotte, à l'exception du soleil de dimanche pour la traditionnelle (et lassante) chasse aux oeufs dans le jardin.

Comme certaines années et pour prévenir les ennuis à l'avance (guerres fratricides, par exemple), j'ai délimité le jardin en 3 domaines contenant chacun le même nombre d'oeufs :


La tenue hawaïenne de filsainé est trompeuse, il faisait beau mais glacial (7°C), filsainé essayait des vêtements pour cet été...

Tirouquin avait du mal à trouver les mieux cachés, filsainé aussi mais lui pour cause de refus d'aller chercher ses lunettes de vue.








A la fin tous les oiseaux de proie sont remontés dans leurs arbres afin d'y déguster leur butin sans risquer d'être dérangés ou volés par des félins, canidés, rongeurs, et même des parents.

ps : j'en oublie moi aussi la passagère carla du dernier jeu mathématique à la mode, alors pour faire bref, à chaque étape carla a 4 chances sur 5 de continuer le voyage, cad une probabilité de 0,8.
Donc s'il y a deux étapes intermédiaires elle a une proba de 0,8 x 0,8 = 0,64 d'arriver à destination, dans le cas de 3 étapes intermédiaires elle a une proba 0,8 x 0,8 x 0,8 = 0,512 d'arriver à destination, proba qui tombe à 0,8 x 0,8 x 0,8 x 0,8 = 0,4096 avec 4 étapes intermédiaires. Il faut donc au plus 3 étapes si on veut que carla ait plus de chances de parvenir à bon port que de rester en rade dans une station-service.

22 mars 2008

dans le bain

Deux heures avant ma première séance de kayak-pas-pour-s'amuser et au vu du temps légèrement glacial (annonces de possibles chutes de neige, qui feraient bien rire nos amis nord-américains en ce moment, mais que je sache ils ne font pas plouf plouf en riviere) je suis allé acquérir moyennant écus sonnants et trébuchants cet objet-là, appelé shorty :
(photo non contractuelle, je suis bien mieux en vrai mais j'étais pas libre le jour de la photo)
Ce qui ne transparait pas dans le sourire faux du modèle c'est que cet objet peut également servir comme moyen (couteux, comparé à un lacet) d'étrangler quelqu'un.
J'ai supposé que ça serre le cou jusqu'à la suffocation pour éviter que l'eau se faufile mais ça ne peut pas être la raison, comme on verra plus loin.

Par dessus j'ai enfilé un sweat, un k-way, mais aussi pantalon de jogging, chaussures de sport et chaussettes, ce que je peux maintenant déconseiller.
Sur place il a fallu également enfiler un casque, un gilet de sauvetage, et une jupette, grâce à quoi j'ai mieux compris les difficultés de mouvements qui ont condamné les courageux mais stupide chevaliers lourds français à Crécy et Azincourt une fois dégringolés de cheval.

La jupette ce n'est pas tout à fait ce que vous croyez, ça ressemble un peu mais ça n'a pas l'élégance d'une jupette kookaï, et les bords sont sensés se fixer sur le kayak afin que l'eau ne rentre pas dans le kayak, du moins tant que vous-mêmes êtes dedans. Après c'est une autre histoire.

Le premier quart d'heure je l'ai surtout occupé à essayer de rattacher la jupette qui s'enlevait dans mon dos pendant que je la remettais devant moi, et inversement, tout en pagayant frénétiquement de temps en temps, afin de ne pas dériver trop n'importe où avec le courant.

Ensuite on a sauté une petite chute, puis derrière on a appris le bac ou traversée de courant, les premiers passages m'ont donné une trompeuse impression de facilité, et à un passage apparemment anodin je me suis tout à coup retrouvé entièrement immergé, la tête en bas, ça fait une drôle d'impression, mouillée et froide principalement, puis à nouveau à l'endroit mais sans ma pagaie ni mon kayak qui prenaient leur indépendance.

Les rattraper, réussir à vider le kayak rempli du poids de deux vaches en eau saumatre, sans lâcher la pagaie, en tremblant de froid des pieds à la tête et en étant incapable de dire combien il me reste de doigts et de mains et encore moins où ils se trouvent, remonter dedans, rattacher la jupette glaciale, c'est un exploit digne de ceux de Roland, Yvain, Lancelot, et Perceval.
D'ailleurs j'y suis pas arrivé sans aide, cette première fois.

Heureusement, comme je n'avais pas compris pourquoi je m'étais retourné, dès la traversée de courant suivante j'ai recommencé (à barboter du mauvais côté de la surface de la rivière), et j'ai pu ainsi ensuite m'entrainer à remonter seul sur mon fier destrier.

Après il restait encore 1 heure et demie pour attraper une pneumonie ou perdre des orteils de pieds en hommage à Maur*ice Her*zog. (quoique Lach*enal mérite mieux cet hommage).

Quand j'ai vu des jeunes filles arrêter avant l'heure, il m'a fallu toute ma volonté de mâle pour ne pas les suivre, et tenir jusqu'à l'abandon du dernier grognard ("la Garde meurt mais ne se rend pas").

Comptez bien 15 minutes de plus en rangements divers, avant de pouvoir envisager dans les vestiaires de vous débarrasser de pantalon, chaussures, chaussettes, sweat, gorgés d'eau, vous apercevoir que votre départ précipité et au dernier moment vous a fait oublier :
- une serviette pour s'essuyer apres la douche indispensable, et, contrairement à ce que j'espérais vu mon peu d'affection pour les douches collectives, très difficile à reporter à après le retour à la maison en cet état et en voiture.
- un slip de rechange car contrairement encore à ce que je croyais, la combinaison en néoprène N'est PAS imperméable, bien au contraire elle est volontairement perméable.

J'ai donc pu expérimenter que se rhabiller, même avec des vêtements secs, après avoir pris une douche sans pouvoir se sécher, n'apporte que des modifications très nuancées par rapport à la situation précédente (trempé dans des affaires trempées).

Mais la semaine prochaine, je m'organiserai (forcément) mieux.

(et je ne mettrais évidemment pas mon permis de conduire et un billet de 10€ dans la poche intérieure du k-way en imaginant fort ingénument que c'est une protection suffisante)

14 mars 2008

Meeresstille und glückliche Fahrt

"Dans mon cerveau c'est tellement débordé de joie que je vais aller à la vitesse de la lumière"
déclarait tirouquin ce soir en courant jusqu'au point de rendez-vous du car grandfreresque.

Sitôt descendu du car il l'a scotché 5 minutes, ses petits bras autour de la taille, et la tête au niveau du ventre d'un grand frère encore grandi en 15 jours et grossi également, ce qui n'est pas étonnant au vu du genre de choses qu'il a mangé là-bas
et dont il a ramené quelques kilos dans son ventre et dans son sac.
(cahuette ne rêve pas, c'est mauvais pour toi).

Il a aussi ramené des petits souvenirs pour chaque membre de la famille, si vous devinez ce qui est destiné à chacun c'est que vous êtes très fort, moi j'aurais probablement pas réussi.
(indications : il y a une boite à musique jouant la sonate au clair de lune, et des pierres de concentration ...)

Arrivé à 19h30, il a fallu le coucher de force à 23h30, il avait un trop plein de choses à raconter, dans le plus grand désordre d'ailleurs, depuis les tickets de bus qui l'ont ruiné, parait-il (mais s'acheter un vêtement à 15€ le premier jour à H&M quand on dispose de 30€ pour 15 jours était-ce bien raisonnable ?) jusqu'aux oeufs sur le plat qu'il a découvert en Allemagne (pourtant ici aussi on connait), en passant par les Allemandes qui sont plus belles, plus grandes et plus blondes que les Françaises, la gamecube de son correspondant, les souris avec des boutons sur le côté, le clavier qwerty et la mamie qui faisait la cuisine pour toute la famille, la Party un soir à macdo sans les profs, entre jeunes französe et leurs correspondants, jusqu'à se faire vider des lieux à 22h car trop bruyants, la cathédrale de Köln, et la maison de Beethoven que hein quel intéret de voir son lit et sa chambre, je vous demande un peu ?
Et même que avec google map il m'a montré les bancs dans la cour du lycée Humboldt où il s'est assis (filsainé, pas Beethoven), alors qu'il n'arrive pas à me dire précisément quelle maison de la Siriusweg il a habité.
Dans 15 jours il part en Italie, on verra bien comment il trouve les Italiennes...

10 mars 2008

Tirouquin est en manque grave

Cela fait 8 jours que son frère est parti outre-rhin, et retenu en otage.

Aux dernières nouvelles Angela Merkel ne rendra les ressortissants français à leurs familles que lorsque Nicolas Sarkozy se sera excusé de l'avoir pelotée, tripotée, malaxée, le tout devant divers photographes et cameramen, et jurera sur ses calmants qu'il ne recommencera plus.
C'est pas gagné.

Chaque jour tirouquin gémit comme le vent d'hiver que son grand frère lui manque.

Chaque soir tirouquin va dormir dans le lit de son grand frère absent, comme pour se sentir proche de lui malgré les centaines de kilomètres qui l'en sépare.
(jeudi soir même il a carrément invité une fille à dormir avec lui dans la chambre de son grand frère, la Capu*cine dont j'ai déjà parlé, je sais pas si grandfrère aurait été d'accord avec l'idée mais c'est trop tard)

Il faut lui lire les mails du grand frère (tirouquin sait lire mais il a quelques soucis avec le langage ado), lui montrer les photos, et écrire des mails sous sa dictée, tels celui-ci :

"Bonjour A... La bonne nouvelle est que, dans Tom Raider , le bouton derrière le plongeoir ouvre une bibliothèque . On a aussi trouvé comment courir vite, c'est la touche 1. C..."

Pour l'occuper et atténuer un peu ses souffrances, sa mère lui a proposé d'écrire une lettre que je suis allé poster aujourd'hui pour l'Allemagne avant que nos pays entrent en guerre par la faute de notre Grand Timonier nain surexcité.

(tirouquin suppose dans cette lettre que le chat lui-même se morfond de l'absence de l'Ado, supposition qui n'engage que lui, évidemment)

Tirouquin n'est pourtant pas si à plaindre que ça, car depuis 8 jours :

Outre le fait de squatter la chambre de grandfrère, il a bien plus qu'avant accès à l'ordinateur des enfants, il a commencé les cours de natation (2 déjà, dont le premier où il a failli se noyer), passé une soirée et une nuit chez Capu*cine (encore), et même participé à une rencontre de blogueurs :

Ce week-end en effet Ma'cha nous avait invités ainsi que Poun (ou le contraire), et nous avons consommé de nombreux plats qui étaient tous très bons (et je ne dis pas ça seulement parce que la cuisinière a juré de tuer tous ceux qui prétendraient le contraire), tout en faisant connaissance avec Poun (et sa voiture rigolotte et ses muffins au chocolat).

Tirouquin n'a pas vraiment fait honneur au repas, en partie peut-être parce qu'il est légèrement difficile pour la bouffe..., mais surtout parce que la douleur et la mélancolie de l'absence auraient ôté l'appétit à quiconque.

Pour se faire pardonner il a fait honneur à la console de jeu de la famille Cha.

(Filsainé si tu me lis de là-bas, une console de jeu a réussi à faire que ton petit frère oublie ton absence toute une après-midi.
désolé pour toi)

06 mars 2008

dictionnaire ado-adulte et aquarelles orientalisantes

Asseyez-vous, sortez vos cahiers et reprenez le texte typique d'Ado du billet précédent :

"...ET SINON JE NE PARLE PAS VRAIMENT ALLEMEND je dis plutot des trucs bizards que mon corres a du mal a comprendre et sa mere est parti deux jours alors quelle parlait francais(je cherche la cecedille...pas trouver)son frere aussi sauf que je sais pas ou il est passer ......jattend ton prochains mail..."

Les phrases qu'un adulte considérerait comme des métaphores ou des exagérations, ainsi "je dis plutot des trucs bizards", doivent en réalité être prises littéralement : l'Ado dit des trucs bizarres, même dans sa langue maternelle et même à ses parents, et il en a conscience en plus...

tandis que ce qu'un adulte prendra au pied de la lettre : "sauf que je sais pas ou il est passer" doit au contraire être considéré comme des façons de parler.

Une fois procédé à l'inversion de toutes nos habitudes de lecture on peut essayer de comprendre ce que dit l'Ado.
Même ainsi ça reste compliqué tant qu'on n'a pas recoupé avec d'autres sources, par exemple un second mail, contenant des photos et légendées par "voici des photos prises par l'oncle". (étant entendu que l'ado ne connait pas oncle Vania, il ne s'agit pour le coup pas d'une métaphore littéraire)

Là tout s'éclaire d'un jour nouveau : le frère dont il est question dans le 1er mail c'est le frère de la mère, id est l'oncle du correspondant, cet oncle est probablement venu garder les 2 Ados en l'absence de la mère, il en a profité pour prendre des photos des Ados, et si l'Ado dit qu'il ne sait pas où il est passé, c'est certainement ponctuellement, pendant le bref temps qu'il accorde au devoir filial d'écrire un mail à ses vieux, entre une partie de jeux vidéos sur l'ordi et ... une partie de jeux vidéos sur l'ordi. (le jeu vidéo est certainement LE domaine où les Ados de nationalités différentes n'ont pas de difficultés de compréhension mutuelle).

Après avoir difficilement entr'éclairci les mystères des modes de communication de l'adolescent, reposons-nous les neurones en contemplant les aquarelles de la presqu'ado (zone intermédiaire entre préado et ado)







Notre aquarelliste locale a repris ses pinceaux ce week-end et comme d'habitude on ne l'arrête plus quand elle est partie.
(L'aquarelle du milieu est destinée comme cadeau d'anniversaire pour une copine, une métisse café au lait qui sera peut-être flattée, certainement surprise, d'être peinte en japonaise.)

05 mars 2008

qui accroît sa science, accroît sa douleur (Descartes)

I. Je prie tous mes lecteurs et lectrices d'outre-rhin de surveiller mon fils à moi qui est parti une douzaine de jours en Germanie, dans une famille allemande inconnue, avec une aisance dans la langue de Goethe qui me parait similaire à la mienne au même âge et dans les mêmes circonstances (qui m'ont laissé des souvenirs très moyens).
Donc si vous voyez un garçon français perdu dans les rues de S., vous le remettez gentiment aux autorités.
A l'occasion et même s'il n'est pas perdu vous pouvez lui glisser dans la poche discrètement des barres vitaminées car filsainé n'aime aucune charcuterie, pas la choucroute, et aucun fromage sauf le kiri.
Merci d'avance.

Je suis également preneur de tout renseignement sur ses activités car après un coup de fil de sa part pour me dire qu'il est bien arrivé lundi soir et un échange de mail, je ne reçois plus rien et quand je lui écris je reçois ça systématiquement : Returned mail: User unknown.

Alors que j'avais pas mal de questions à lui poser après avoir lu sa prose, disant, je cite :

"...ET SINON JE NE PARLE PAS VRAIMENT ALLEMEND je dis plutot des trucs bizards que mon corres a du mal a comprendre et sa mere est parti deux jours alors quelle parlait francais(je cherche la cecedille...pas trouver)son frere aussi sauf que je sais pas ou il est passer ......jattend ton prochains mail..."

Sachant qu'aux dernières nouvelles il n'y a pas de père dans cette famille, je trouve le truc légèrement inquiétant.

II. Je remercie ici publiquement l'hystérique de l'association de parents d'élèves (que je préside à mon corps défendant) qui m'a traité d'enculé au téléphone hier, car bien que je ne me sente pas visé (j'ai jamais essayé) et que je ne sache pas que ce soit une insulte (sauf pour les homophobes pitêt), elle m'a fourni une excuse en or massif pour :

a) démissionner de ma charge que je n'accepte jamais qu'à contre-coeur et par sens du devoir chaque début d'année scolaire où je ne trouve personne pour le faire à ma place.
b) me fendre d'un mail groupé, rédigé avec tout mon talent, très émouvant et qui a du faire pleurer dans les chaumières des mamans de l'association, à l'exception sans doute de la chaumière de l'hystérique.
c) m'épargner à l'avenir l'obligation de lui dire bonjour quand je la croise.

III. Solution du jeu précédent :

Les deux titres cachés étaient :

La folle journée (le titre principal de La Folle journée ou le Mariage du Figaro de Beaumarchais, qui pour une raison mystérieuse est passé à la postérité avec son titre secondaire, contrairement au Barbier de Séville ou la Précaution inutile)

et Une journée d'Ivan Denissovitch ( Один день Ивана Денисовича) d'Alexandre Soljenitsyne.

Il y avait une difficulté dans le fait que le lien entre les deux titres était un mot fantôme ("journée"), et vous allez surement crier au scandale mais c'est pas grave, je ne démissionnerai pas de mon blog...

02 mars 2008

la folle semaine de Tirouquin Денисовича

(le jeu du jour : deux titres célèbres se cachent dans le titre du billet, saurez-vous les retrouver ?)

lundi : Tirouquin part content à l'école, malgré la rentrée et la fin des vacances, avec des cartes d'invitation pour ses copains S., L. et Z., dont les deux derniers sont inconnus au bataillon, les familles également, et le premier peu fiable.
La perspective de faire connaissance avec un new dentiste le soir l'enchante moins.
Ce qui m'enchante moins, moi, c'est son refus obstiné de vouloir inviter d'autres enfants, et ceux qu'on connait mieux en particulier, et qui avaient l'habitude de venir à ses anniversaires. J'abandonne en me disant que l'expérience ne sert jamais qu'à soi et qu'il faut bien qu'il fasse les siennes.

Le soir, le dentiste, soupçonneux, essaie de savoir pourquoi tirouquin a déjà tué deux dentistes sous lui. Il commence à comprendre lorsqu'il fait ouvrir la bouche à tirouquin, pousse un "et bien !" typique du dentiste qui découvre dans la pourtant minuscule bouche de tirouquin autant de caries que de puces sur son chien, et que tirouquin tremble comme un passant innocent voyant arriver le sourire affreux de nico entouré de ses 12 gardes du corps, rien que d'avoir le petit miroir du dentiste dans la bouche.

mardi : Tirouquin gémit à fendre l'âme d'un rocher en se levant, il a trop mal à sa dent soignée pour aller à l'école, et jette des malédictions (trop terribles pour être rapportées dans un blog tout public) sur le new dentiste.
Je l'envoie à l'école quand même, faut pas déconner, la rude éducation spartiate a fait plus ses preuves que la molle éducation Athénienne, après tout c'est Sparte qui a gagné la guerre du Péloponnèse, Thucydide ne me contredira pas.
Sa mère avertit la maitresse et les cantinieres comme si tirouquin n'était pas capable tout seul de gagner un césar et un oscar de meilleur tragédien comme Marion Cotillard.
Je téléphone au dentiste qui me dit que c'est normal, un peu de paracetamol devrait suffire.

mercredi : jour de son anniversaire, tirouquin gémit toujours, sa joue est maintenant gonflée, je rappelle le dentiste qui donne un rendez-vous en début d'aprem.
Tirouquin va à l'école le matin, ses deux mains et sa cervelle sont en état de fonctionnement, n'est-il pas ?
Le dentiste conforte la haine tenace de tirouquin contre les membres de sa profession en sortant une fraise de sa manche et en attaquant douloureusement la dent soignée lundi... à tort, c'est la dent juste à côté qui est la cause de l'abcès.
Antibios obligatoires.

On ne se donne pas la peine de fabriquer un 2e gateau après celui emmené à l'école le matin, vu que tirouquin se nourrit à la paille, de chocolats chauds.
Je lui prépare avec soin et amour ses laits chocolatés, car il a même un ressentiment contre moi qui l'oblige à aller chez les dentistes. (Il n'a pas forcément tort, je lui ai peut-être refilé mon gêne "dents à caries", mais Dieu me pardonnera surement de le taire prudemment).

Tirouquin (content) : Il est bon ce lait.
Moi (fier) : C'est papa qui l'a fait.
Tirouquin (faussement candide ?) : Avec ses seins ?
Il n'a pas perdu son sens de l'humour pince-sans-rire.

Jeudi : Il va toujours à l'école, mais pas à la cantine, après tout Sparte a fini par tomber entre les mains de Philippe II de Macédoine.
Il réussit tellement bien à émouvoir sa maitresse que celle-ci se fend d'un mot indiquant que tirouquin a mal à sa dent et qu'elle est prête à donner un médicament à tirouquin si on a une ordonnance.
Je ne retrouve pas l'ordonnance alors je réponds qu'on n'a pas d'ordonnance et je fourre l'efferalgan pediatrique dans son cartable.

Vendredi : tirouquin n'a plus mal, je lui donne de l'advil plutot par précaution qu'autre chose, ça ne l'empêchera de se faire donner deux fois dans la journée de l'efferalgan par sa maitresse émue et aux petits soins.

samedi : ça commence à tourner au fiasco annoncé, le seul des 3 dont la mère avait confirmé sa venue, S., prévient 2 heures qu'avant qu'il a un empêchement. Mon cul, oui.
Les deux autres ne préviennent de rien du tout et à 15h tirouquin est assis désespéré devant la fenêtre.
Les deux grands ont fait venir comme souvent le samedi leurs copains (2 pour filsainé) et copines (1 pour fifille), ce qui n'améliore pas l'humeur de tirouquin, qui refuse encore notre idée de téléphoner à capu*cine, il voulait ses copains préférés, pas une copine.
On téléphone quand même, il n'est pas content, je crains pour la copine qu'il risque de snober quand elle arrive à 16h.
Heureusement il n'en est rien, il résiste même à l'attraction de la présence de son frère et ses copains sur l'ordi, et va s'enfermer avec capu*cine dans sa chambre pour jouer au docteur.

Le gouter d'anniversaire se passe avec une foule d'invités plus ou moins prévus, capu*cine et ses deux parents, frèreainé et ses deux pôtes, soeurette et sa copine.
Tirouquin marmonne un peu que ça fait pas vrai anniversaire sans cadeaux (ben oui, invités mal choisis = cadeaux absents), puis postillonne 5 ou 6 fois sur les bougies en riant aux éclats, on dévore le gateau marbré jusqu'à la derniere miette, chacun échafaude les plus belles sculptures de chantilly sur sa part, on déverse des rivieres de crême anglaise tout autour.

Tirouquin râle à nouveau quand on le met dehors dans le jardin avec sa copine pour profiter du soleil mais il s'amuse aussitôt, puis râle à nouveau quand on veut le faire sortir du jardin pour aller se promener tous ensembles dans l'espace vert voisin mais il s'y amuse encore plus, et au retour il réussit à convaincre les parents de capu*cine de la laisser passer la nuit avec lui. (Les parents de nos jours sont drolement modernes).

Happy End.

Morale : certains machos prétendent qu'on peut toujours compter sur ses pôtes et pas sur une nana, on a bien vu dans ce cas qu'il ne faut pas se fier à ses copains, surtout récents, et qu'il vaut mieux une vraie copine de toujours.