30 septembre 2006

confits d'intérets


Tirouquin a quelques problèmes avec la nourriture, et par voie de conséquence avec les cantinières, et plus spécialement avec la cheffe de la cantine de l'école primaire, Madame G., une femme juste mais ferme, proche de la retraite mais pas assez proche au gout de tirouquin.

Au cours des trois dernières années il avait dressé les atsems de la maternelle au point de pouvoir ne pas manger ce qu'il n'aimait pas (et dieu sait que la liste est longue).
Tout le dressage est à recommencer dans cette nouvelle cantine et c'est pas gagné.
L'amusant de la chose c'est que son nouvel pire ennemi de la terre est également la grand-mère de son meilleur copain, Gabin G.
Un copain de maternelle qui lui manque beaucoup, car il est désormais dans une autre école loin d'ici. Et dont tirouquin prend des nouvelles auprès de la grand-mère entre 2 épreuves de force au sujet d'une assiette de poireaux vinaigrettes ou de blanquette de veau.

Encore plus amusant elle l'a invité cet après-midi chez elle car elle garde son petit-fils, que tirouquin n'a pas vu depuis 100 jours selon la police tirouquin, 90 jours selon les organisateurs moi. C'est donc avec enthousiasme qu'il a accepté d'aller chez son pire ennemi de toute la terre.

Avec un peu de chance tirouquin gardera pour lui les répliques qu'il me faisait à son sujet aux sorties d'école, du genre : "Madame G. je vais la tuer".
Surtout la fois où elle lui a tapé sur la main (et en plus la main qui lui faisait mal à cause d'un gros bouton de moustique). La plupart des parents que je connais seraient allés voir Madame G. pour la menacer des pires représailles si elle touchait à nouveau leur enfant mais je ne suis pas certain que ce soit la meilleure méthode. Et surtout, si c'est vrai qu'elle n'a pas le droit de donner des tapes à mon fils, je ne devrais pas non plus avoir le droit de le faire et ça m'arrive pourtant. Je suis donc bien mal placé pour faire la morale à autrui. J'aviserai si ça se reproduit.

En l'y emmenant je le plaisantais : "tu crois qu'elle va t'obliger à goûter son gateau à 4h ?", à quoi il me répondit : "de toute façon j'aime les gateaux". (ce qui est seulement à moitié vrai mais passons).
Je ne croyais pas si bien dire car à ma surprise Madame G. a proposé de garder tirouquin au repas de ce soir également. J'ai vu ce dernier hésiter à s'écrier "noooon ! tout mais pas ça !" mais il est finalement bien élevé il a seulement pali.
Comme elle est pas bête, Madame G., elle a ajouté : "oh je commence à te connaitre, ne t'inquiete pas, j'ai fait des crêpes pour ce soir".

Ils vont ptêt devenir amis ces deux-là.

29 septembre 2006

les Echos

Londres (Reuters) : L'OPA lancée par le groupe ptirui's kids sur les firmes K'Rex et Playxonil a donné naissance lundi au plus grand constructeur européen de jouets.

Le titre a clôturé en hausse de 5,77% à 449 couronnes (48,82 euros) jeudi à la Bourse de Stockholm.

Les milieux d'affaires s'attendent à une hausse supérieure à 10% vendredi après la présentation du premier modèle né de la fusion des deux géants du jouet.

Ce modèle baptisé tirouquin's 4x4-mobil home allie la grâce des Playxonil aux coloris chatoyants et aux pures formes géométriques des K'Rex.
Racé, dynamique, puissant, ses 4 roues motrices transportent la maison mobile le long de pentes à 40%.
Particulièrement simple d'utilisation, il peut être conduit par un enfant.
Aéré, il fera le bonheur de vos animaux de compagnie qui auront l'impression d'une balade dans la nature, en toute liberté.


La maison mobile possède tout le confort imaginable et au-dela : télévision, chambre, salon, salle à manger, grands rangements, couleurs chaudes et design ultramoderne, la quiétude qui s'en dégage est telle que des chatons expérimentaux y ont têté leur maman en toute confiance.

Des options jacuzzi et trempoline sont en cours d'études dans les usines du groupe, malgré l'opposition des syndicats marxistes, hostiles à toute idée de modèles VIP.

Le ministre de l'intérieur, M. S., a par ailleurs passé commande d'un modèle possédant toutes les options précitées, et équipé d'un blindage anti caillassage et de mitrailleuses latérales.
Enthousiaste le chanteur Johnny H. a aussitôt imité son héros au sourire si carnassier. Il compte emmener sa femme Laetitia et son fils David en voyage d'affaires en principauté de M., charmante et proprette station balnéaire célèbre pour ses activités de nettoyage de billets.

27 septembre 2006

vote for him



Il y a quelques années filsainé s'était porté candidat délégué de classe : il avait été crédité de 2 voix, la sienne et celle de son meilleur copain.

Récemment fifille cadette a vécu la même mésaventure avec le même résultat.

J'en avais conclu que mes enfants, à l'image de leur père, avaient un problème avec la popularité. Comme je l'étais, ils sont timides, discrets, effacés, à la limite de la transparence, et populaires seulement auprès de leurs maitres, pour qui ce sont des élèves faciles à vivre.

Mais il y a du avoir une mutation génétique au moment de la conception de tirouquin.

Hier j'ai appris que non seulement il s'était porté candidat dès sa première année de primaire, mais il a été triomphalement élu avec 12 voix sur une classe de 20 élèves.
Soit 60%, un score que n'atteindra jamais Jos*pin, et pour lequel Ség*olène signerait tout de suite. Sans parler de notre actuel premier ministre, qui s'est bien gardé de jamais être candidat nulle part.
(et c'est même pas un pourcentage sur le nombres de votants ou les votes exprimés, comme on fait dans nos démocraties pour en masquer les haillons, mais sur le nombre d'électeurs)

Il a aussitôt dans la foulée participé au premier conseil des élèves de son école, et je me demande si à l'instar de certains de nos élus, il n'avait pas pensé d'abord à être choisi, pour s'occuper seulement ensuite de comprendre à quoi il s'était fait élire.
D'après ce que j'ai compris et ce qu'il a compris lui-même, il y a eu des discussions dont il a retenu une sombre histoire comme quoi à la cantine il ne fallait pas monter sur les tables. Heureusement que comme moi aussi je suis élu, mais au conseil d'école, je sais qu'il se discute bien d'autres problèmes au conseil des élèves.


EDIT vespéral : après interrogatoire poussé, il apparait que tirouquin pense qu'il a été élu parce que son prénom était plus simple que les autres à écrire.
Il est trop modeste cet enfant. (et ça ne lui a sans doute pas traversé l'esprit que le fait que son prénom est plus facile à écrire pour lui n'est pas un fait objectivement universel et transposable aux enfants qui s'appellent autrement)
Lui-même a voté pour lui-même et pour sa chérie Ha*jar, pas par intéret ni pour des raisons idéologiques mais parce que ce sont les 2 seuls prénoms de la classe qu'il sait écrire...
Sa chérie a été élue également, pas avec un aussi bon score toutefois. Et surtout grâce à la parité mise en place pour que soient élus un garçon et une fille.
Tous les 2 ont assisté au conseil des élèves sans ouvrir le bec, ni se proposer à fortiori pour noter les idées proposées dans le grand cahier. Il faut bien que les CM2 servent à quelque chose, non ?

25 septembre 2006

l'homme descend du singe *

et le tirouquin grimpe aux murs.

cette note a pour vocation de reposer les neurones exténués des lecteurs.

J'ai omis de donner la réponse à une devinette précédente : le livre montré était "Why me ?" de Donald Westlake. (recommandé par tous les grands marque-pages dragons)

J'ai également omis de signaler que la prof de filsainé prétend que la minerve ressemble à l'armure que la déesse porte généralement sur les représentations, ce que je me suis abstenu de critiquer en vertu de l'axiome "les profs ont toujours raison, puisque ce sont eux qui notent".

* : l'homme ne descend pas du singe, il est proche cousin seulement. Et quelque part on est également cousin de l'algue et du ver de terre, ce qui est encore moins ver (re)luisant, si on veut.
C'est sans doute ce que ne supportent pas les créationnistes. De mon côté j'ai du mal à supporter d'être proche cousin d'abrutis pareils, chacun ses dégouts.

Comme les diamants, nous sommes taillés avec notre propre poussiere
John Webster

24 septembre 2006

distance SNCF, part two : les boules

non ce n'est pas graveleux...c'est plutot une histoire de rayon d'action.

Dans diverses situations on a besoin de représenter l'ensemble des points qui sont à moins de x kilomètres de là où on se trouve.
Si on est sur la Terre et dépourvu de moyens de creuser ou de voler, on dessine un cercle de rayon x sur la carte et l'ensemble des points cherchés est l'intérieur du cercle, appelé communément disque.

Si on est dans l'espace, l'ensemble des points situés à moins de x kilomètres de soi c'est l'intérieur d'une sphère, autrement appelé boule.

Un choix, judicieux ou non, a décidé que le terme de boule de centre O et de rayon R serait générique dans tout espace pour désigner l'ensemble des points dont la distance à O est inférieure à R. Que l'espace soit à 2 dimensions, ou 3, ou plus. Que la distance soit la distance usuelle (dite euclidienne) ou une distance plus exotique.
Là où le choix est forcément moins judicieux, c'est que pour certaines distances les boules ne sont pas rondes, elles peuvent par exemple être carrées.
Alors après cela les gens ricanent en disant que ces cinglés de matheux ont inventé les boules carrées.
Si on avait l'esprit tordu des médecins ou des avocats, on aurait inventé un mot comme quitus ou kératolytique, et on avait la paix, et même le respect teinté de crainte et d'humilité du grand public pour le jargon médical ou juridique.

Si vous êtes tant soit peu curieux, vous êtes en train de vous demander "à quoi peuvent ressembler les boules pour la distance SNCF ?"



Ben cherchez donc.

Cherchez par exemple l'ensemble des points situés à moins de 3 unités de A , ainsi que l'ensemble des points situés à moins de 4 unités de B.
(pour la distance SNCF définie dans la note précédente, bien sûr, sinon c'est pas drôle)

L'embêtant c'est que les commentaires sous blogger ne permettent pas de vous faire dessiner votre réponse. (ce qui est trop dommage car j'aurais sans doute bien ri en regardant les dessins proposés par cahuette ou mamounia)

Mais ce que je peux faire c'est une sorte de qcm.
Parmi les 6 propositions suivantes une seule est le bon dessin avec la boule de centre A et de rayon 3 coloriée en vert, et la boule de centre B et de rayon 4 coloriée en bleu.


Laquelle ?

22 septembre 2006

distance SNCF, part one

Dans la mythologie provinciale, Paris est accusé de divers maux : centralisme, nombrilisme et outrecuidance, certains allant jusqu'à prétendre que la SNCF ne connait que les lignes passant par Paris, par exemple.
C'est à la fois vrai (il est souvent plus commode de passer par Paris pour aller d'une ville de France à une autre en train) et faux (il y a pas mal de transversales, et la première ligne de chemin de fer française ignorait superbement la région parisienne, en 1827 elle reliait Andrézieux à St Etienne sur 23 longs kms).

Les mathématiciens ont repris cette légende moderne pour imaginer un espace centralisé à l'extrême :


pour calculer la distance d'un point A à un point B on doit ajouter la distance de A au "centre" P (P comme Paris) et la distance de P à B,

sauf si les points A et B ont la chance d'être alignés avec P :





Dans ce cas et uniquement dans ce cas, la distance est la distance habituelle.

Dans cet univers tout se passe comme si on ne pouvait se déplacer que sur les droites passant par P, sans pouvoir sauter d'une droite à une autre à moins de passer par P, leur point commun à toutes et unique gare de triage.

Je vous laisse réfléchir à l'existence dans ce drôle d'univers, où 2 points qui sont très proches au sens qui nous est habituel, peuvent ici être très éloignés.

D'autant que vous vous en doutez, il va y avoir une interro sur le sujet ...


Mais déjà une question d'entrainement très simple : pour la distance SNCF, parmi les villes B,C,D,E, quelle est la ville la plus proche de A ? et la plus éloignée ?

21 septembre 2006

Help me if you can, I'm feeling down, And I do ...

J'ai un petit souci avec les devoirs de fiston premier du nom :

Je sais le lien entre Mars et les arts martiaux, celui entre Vulcain et un vulcanologue, même fiston sait ça.
Par contre on sêche tous les deux sur la déesse Minerve et une minerve.
Lui encore plus que moi car il ne savait pas ce qu'est une minerve.
Moi je sais, bien que je n'ai pas eu la chance d'en porter...
et Minerve c'est une bonne copine à moi.

Mais le rapport entre les deux ?

c'est pas une devinette, j'apprécierais fort que quelqu'un me donne la réponse.
avant demain si possible hu hu







Pendant que je suis là, je vous présente la toute dernière oeuvre d'art fifillesque (ciseaux, papier, aquarelle)

le marque-page dragon :

(si j'avais besoin d'argent, j'en ferais le commerce, tellement c'est beau et l'idée novatrice)

Je ne résiste pas à vous coller une devinette au passage.
Sur quel livre (excellent) est posé le dragon ?

19 septembre 2006

le nerf de la guerre et la guerre des nerfs

C'est rare que mon TGG (très grand garçon) fasse des boulettes verbales (spécialité tirouquinesque en perte de vitesse) du haut de ses 12 années mais celle-là m'a fait rire (intérieurement parce qu'à cet âge on est hypersensible)

"p'pa faut que tu fasses un chèque ..., à l'ordre de l'argent comptable du lycée Victor Hugo"

(il a encore des choses à apprendre, par exemple l'existence d'agents comptables, mais moi aussi j'ai encore des choses à apprendre : par exemple pourquoi les chèques qu'on fait à son collège de périphérie sont récupérés par le comptable du lycée huppé du centre ville, ils sont pas encore assez riches ??)

Ce soir il a pleuré un peu de ne pas voir la fin de ses devoirs. Ptêt il en a trop...

Mademoiselle sa soeur avait réalisé ceci avec la brosse à dents de ma dernière devinette (mais aussi avec le pinceau, et un ciseau, au moins).

L'anniversaire de la dénommée Sylvie ayant eu lieu, je n'ai pas compris pourquoi elle a gardé la carte au lieu de l'offrir. Un n-ième mystère dans l'univers.

Fifille est pour l'instant la seule à qui j'ai montré le conte de la princesse Clothilde (c'est la mieux disposée à mon égard, je me méfie des deux gars, ils pourraient m'envoyer sur les roses avec mes contes à la noix).
L'histoire lui a bien plu et elle a accepté de faire des illustrations.
A voir prochainement...

18 septembre 2006

Rame, rame. Rameurs, ramez. on avance à rien dans c'canoé

Trop de boulot pour écrire une vraie note mais voici un résumé du week-end

samedi pluvieux et ennuyeux, et fidèle à mon principe positiviste, je n'en parle pas.
dimanche ensoleillé et plus intéressant, où nous prenons de plus en plus gout au canoé

même si tirouquin a encore du mal à trouver pagaie et gilet à sa taille



et qu'il a râlé parce que son frère l'éclaboussait, parce qu'il n'est pas arrivé premier (ce n'était pas une course mais une descente conviviale avec plusieurs dizaines d'embarcations), et parce qu'on n'a pas voulu qu'il soit tout seul dans un kayak (auquel cas il estimait qu'il serait arrivé premier tandis que nous estimions qu'il ne serait pas arrivé du tout)

14 septembre 2006

le coassement des grenouilles n'empêche pas l'éléphant de boire

d'abord faut que je me réentraine à faire des bulles (dans l'eau ou non) pour le concours de vroumette...


Là c'était dimanche, sur un plan d'eau plein de têtards et de bébés grenouilles à diverses étapes de leurs métamorphoses (un peu comme mes 3 têtards à moi)

d'ailleurs avec de bons yeux on peut s'apercevoir que tirouquin a maintenant des pieds palmés comme les amphibiens.


(ceux qui ont une bonne mémoire se souviendront qu'à chaque vide-grenier tirouquin y va pour trouver une guitare et revient immanquablement avec l'objet le plus éloigné possible : un prisme faux diamant vert bouteille, une lampe décorative faites de fibres optiques, et ce week-end, vous l'aurez deviné, des superbes palmes roses ... à sa taille - du 26, ce que je ne croyais pas humainement possible)

Les devoirs de tirouquin sont toujours aussi cools, après découper des images d'objets contenant le son [a], s'entrainer à la comptine des jours de la semaine, nous voici à découper diverses graphies de la lettre X.

Cela laisse du temps pour jouer à la marchande avec les coquillages et galets bretons et un sens inné des affaires :
"le magasin de la monnaie est ouvert;
les petites espèces rares comme ça, ça vaut 10 000 pour cent;
dring le magasin de la monnaie est fermé, mais vous pouvez acheter quand même;
avec le petit coquillage rare tu peux acheter un diamant;
avec deux diamants tu peux acheter un trésor;
et vous vous achètes pas la monnaie ?"

Pour finir et en attendant une fumeuse devinette mathématique, voici une vaseuse devinette artistique :

que peut-elle bien être en train de fabriquer et pour faire quoi ?

13 septembre 2006

la vie c'est simple comme un escabeau


qui permet désormais à tirouquin - qui n'a plus peur depuis qu'il est grand et va à la grande école - d'imiter ses frère et soeur et de lire dans son arbre à lui (le pommier inconfortable et aux pommes immangeables, que lui ont refilé les deux autres, le grand frère ayant décidé que le grand cerisier était à lui, et la grande soeur que le joli mirabellier lui appartenait, probablement de droit divin dans les deux cas)

Lire c'est encore un bien grand mot car il ne regarde que les images de sa BD de Cupidon (mais le texte est tellement indigent que celui qu'il imagine ne peut être que mieux), contrairement à fifille il y a un an et demi qui lisait "même les princesses doivent aller à l'école", sur cette image d'archives)



... ou compliqué comme un banal exercice d'allemand

Ecrire une lettre en suivant le modèle...

modèle d'une lettre d'un écolier allemand imaginaire qui présentait son école, sa classe, ses profs, ses amis, etc...
Tout allait bien pour filsainé jusqu'à cette phrase :

Meine Freundin heisst Astrid. (Mon amie s'appelle Astrid)

qu'il devait reprendre à son compte, en changeant la dénommée Astrid pour en mettre une autre.
Oui mais laquelle ?
Sachant que la prof d'allemand pouvait lui demander de lire son exercice en classe.
A haute voix.
risque minime mais non négligeable.
Bêtement j'ai suggéré de mettre le prénom d'une fille de sa classe qu'il appréciait, mais hein c'était pas possible (voir possibilité ci-dessus).

Le problème est encore aggravé du fait que si son premier camarade Margaux était de sexe féminin, lui avait 2 ans à l'époque et ce fut la premiere et derniere fois.
Qui mettre ?
Le problème nous a occupé un quart d'heure.
Négligeant mes devoirs moraux je lui ai carrément proposé de mentir en mettant un prénom inconnu dans la classe.
Pourquoi pas "isabelle", tiens, on ne connait pas d'Isabelle de moins de 30 ans...
Il devait craindre qu'on lui demande qui était cette Isabelle mystérieuse parce qu'il n'a pas voulu non plus de cette solution.
J'ai suggéré Lucie, c'est une voisine et copine sinon amie, il la connait depuis la maternelle, mais elle est actuellement dans une autre 5e du même collège;
et si ça arrivait jusqu'à ses oreilles ??

Léa a été LA solution. Comme Lucie, Léa est une vieille copine de primaire mais pour cause de déménagement elle est dans un autre collège.
Ouf ! Personne ne va prévenir à tort une fille que filsainé en est amoureux, et personne ne va non plus soupçonner que filsainé évite d'avoir des amies parmi la gent féminine, cette sous-espèce terrifiante et compliquée, avec qui on ne peut même pas parler de cartes magic, et qui en plus a parfois des idées sottegrenues comme de vouloir "sortir" avec un garçon.
Quand on pense que des gens croient que c'est compliqué d'être adulte, ou d'être une femme...
Ils n'ont jamais du être préados.

09 septembre 2006

la princesse et le dragon

suite et fin

En mai fais ce qu'il te plait, mais la sagesse populaire ne faisait peut-être pas allusion au fait de se baigner toute habillée dans de l'eau passablement froide.
Princesse Clothilde eut un peu de mal à remonter à la surface, le souffle coupé par le plongeon - un
plat d'anthologie, puis à rester la tête hors de l'eau en attendant de trouver quoi faire et où aller.
La terre ferme lui paraissait infiniment lointaine mais vu qu'elle avait bu la tasse, elle savait que ce n'était pas la mer, un lac peut-être ?
non, pas un lac, car un fort courant la détournait de la rive qu'elle avait entrepris de rejoindre, d'une brasse pataude et emberlificotée dans ses vêtements.
Assez vite elle fut épuisée et se contenta de flotter en se laissant dériver.
Mais au fait le dragon, pensa-t-elle, soudain, et elle leva les yeux, le trouva, planant à peu près à sa verticale. Il ne doit pas aimer l'eau, tant mieux, qu'il aille au diable, d'ailleurs le diable saura surement l'employer si ce qu'on dit de l'enfer est ne serait-ce qu'à moitié vrai.
Elle se refroidissait vite maintenant qu'elle ne nageait plus, elle se sentait lourde, attirée vers les profondeurs.
Tandis que ses forces l'abandonnaient peu à peu, son esprit réfléchissait avec reconnaissance envers mère nature qu'au moins les fleuves étaient dépourvus de requins, murènes, pieuvres géantes, et autres orques affamés, quand une truite avec une minuscule couronne dorée sur la tête sortit celle-ci de l'eau sous son nez, et lui parla avec un léger accent anglais :
"
n'ayez pas peur, princesse (trop tard, songea-t-elle), nous ne vous voulons pas de mal. Il y a une île pas loin, le courant vous y portera si vous tenez le coup encore dix minutes. Nous pouvons vous soutenir un peu, si vous le souhaitez.
Elle hocha la tête et sentit des drôles de choses vivantes se glisser sous elle et soulager une partie de son poids. Des truites sans doute. Elle eut un sentiment de culpabilité en repensant aux truites au barbecue savourées l'été dernier. Ses pensées vagabondèrent jusqu'à son jardin, son arbre où elle s'installait pour lire, les chats qui lui rendaient visite, les copines, ses
"Princesse ! Princesse ! il ne faut pas vous endormir !"
C'était la reine (ou le roi) truite. Flûte, il ou elle ne pouvait pas la laisser rêvasser en paix !
La truite réussissait on ne sait comment à avoir l'air inquiet, et Clothilde se sentit coupable à nouveau. Ils sont gentils de se soucier de moi. Elle chantonna afin de rester éveillée.

La maman des poissons elle est bien gentille
...
on ne la voit jamais froncer les sourcils
...
et moi je l'aime bien avec du citron.

Oups, j'ai pas très bien choisi ma chanson.
Une truite lui fit un clin d'oeil, c'était possible ça ?!?
Elle ferma des yeux et se laissa bercer par le courant.
"- Princesse ne dormez pas, nous serions obligés d'utiliser les grands moyens !"
- Je ne dors pas, je ne
Les grands moyens pour la réveiller, c'était les matins d'école quand son père la soulevait carrément du lit, tandis qu'elle tentait de s'accrocher aux draps et aux oreillers, et la descendait à la cuisine où il la déposait sur une chaise trop inconfortable pour y continuer sa nuit. Mais c'était quoi les grands moyens pour des poissons ?
Elle sauta presque hors de l'eau avec un cri d'effroi en se sentant traversée par une décharge électrique.
"toutes mes excuses, princesse", dit une espèce de serpent -une partie de son cerveau chuchota anguille électrique.
Elle était hyper bien réveillée maintenant, et si elle revoyait son papa un jour, elle passerait sous silence cette partie de son aventure, des fois que ça lui donnerait des idées.
Elle se dirigeait bien vers une île, elle la voyait désormais, une plage de sable, des roseaux, des arbres même.
Elle aurait bien fait du farniente sur la plage, encore eut-il fallu qu'il ne pleuve pas. Le dragon l'attendait sur un rocher. Elle l'ignora.
Elle trouva un arbre pour s'abriter, décida de ramasser du bois mort pour le mettre au sec.
"
- Monte sur mon dos, tu ne vas pas jouer les Robinson Crusoé sur cette ile.
- Je préfère ça à sauter en parachute sans parachute. La prochaine fois que tu me laisses tomber ce sera au-dessus de quoi ? Rends-toi utile, gros lézard, allume ce tas de bois.
- Il est tout mouillé, ton bois."
Il l'alluma cependant, ça faisait beaucoup de fumée mais c'était bien agréable, après toutes ces émotions. Elle s'endormit même un moment, hypnotisée par les flammes. Elle se sentait presque super en forme à son réveil. Elle avait faim, il y avait encore une moitié de clafouti aux cerises qui l'attendait dans son frigo. Si son frère ne l'avait pas déjà fini pour fêter sa disparition.

Un animal s'approchait, avançant tout droit vers elle, ça ressemblait à un castor si ses livres ne racontaient pas des salades. Elle se demanda si le castor avait bon gout, roti au-dessus d'un feu de camp. Il serait plus fumé que roti, mais ça pouvait être bon. Quoique de la viande sans sel, elle avait des doutes.

Elle abandonna l'idée de le manger lorsqu'il lui fit une profonde révérence.
"
majesté, nous vous avons apporté une embarcation, vous ne pouvez rester sur cette ile. Le sniffle va bientôt sortir de son hibernation. Vous voulez bien me suivre ?".
Elle préféra ne pas demander ce qu'était un sniffle.
Il y avait une jolie petite barque vert pomme qui l'attendait dans une anse abritée du courant. Les avirons avaient l'air un peu lourds pour elle mais après avoir cogné dans plusieurs rochers, éclaboussé tout ce qu'elle avait précédemment réussi à faire sécher de ses vetements, et fait faire trois tour complet sur elle-même à son navire d'aventurière, elle dompta la bête. Elle trouva même la traversée trop courte, elle aurait bien ramé encore, c'était si délassant.
Sa sérénité nouvelle fut écornée en découvrant encore le dragon, posté sur une souche comme une gargouille sur une église.
"mais c'est pas vrai ! tu ne peux pas me foutre la paix ?"
Il prit un air de chien battu, mais la suivit à distance.
"-
Je peux te donner un coffre plein d'or et de diamants.
Ou un coffre de bonbons et de chocolats.
Princesse Clothilde opta pour le silence, ça marchait trop bien avec Guillaume quand elle voulait le faire tourner en bourrique, ou s'en débarasser.
- Tu ne voudrais pas les 3 robes confectionnées pour la princesse peau d'âne ?
La lampe d'Aladin ?
l'elixir de Jouvence ?
Là elle ne put s'empêcher de le regarder d'un air narquois. Quel abruti !
Oooohh pardon ! plutôt une potion magique contre l'acné alors ?
Grrrrr, s'il continue ainsi, elle va le dépecer avec ses ongles et calmer sa faim avec du dragon cru, les japonais mangent bien du poisson cru, à ce qu'elle a lu dans son "petit quotidien".
Excalibur ?
le Saint Graal ?
l'Anneau Unique ?
une cape d'invisibilité ?
la carte du trésor de Surcouf ?
Il continuait son espèce d'énumération de bazar oriental mais elle ne l'écoutait plus, elle avait trouvé une route, une vraie, recouverte avec ce bon vieux goudron, sans les voitures roulant dessus normalement mais elle avait retrouvé la civilisation et se sentait pousser des ailes aux pieds, comme ce Dieu qui portait des messages chez les grecs avant l'invention des mails et des sms.
les haricots magiques ?
un abonnement à vie à Gala ?
le régime secret qui permet aux sorcières de rester toujours maigres ?
Elle stoppa net, le regarda intensément, se fichait-il de sa gueule ?
Non elle ne se laisserait pas acheter !
Peut-être cela n'engageait à rien de demander des précisions ?
Elle ouvrit la bouche et la laissa ainsi en entendant une voix surgir des fourrés sur sa gauche.
"Eloignez-vous de ce sanglier, m'dame".
Elle le vit, un homme barbu, avec un bizarre costume de plusieurs teintes de vert, et il tenait un fusil, ou peut-être c'était le fusil qui essayait de le tenir car l'ensemble tanguait dangereusement.
Le canon pointait un peu trop à son gout dans des directions aléatoires. Le dragon s'était tu, il se demandait peut-être si c'était un chevalier.
Il y eut un coup de tonnerre, puis un cri, un cri de dragon qui tombait de tout son poids, en l'occurrence.
Elle se précipita vers le dragon, et l'autre - un chasseur, voila ce que c'était, elle reconnaissait le treillis, la gibecière, la ceinture de munitions autour de son énorme bedaine - cria :
"attention, m'dame, y a pas plus vicieux qu'un sanglier blessé, j'vous l'dis et j'm'y connais".
Elle s'agenouilla, ouf le dragon était encore vivant. Pas très vivant. Elle pleurait, en se disant que c'était idiot, elle ne le connaissait pas la veille et n'avait eu que des ennuis grâce à lui.
"
Heureusement que j'étais là, ma mignonne, je t'ai sauvée la vie". C'était le chasseur.
Il avançait bizarrement et son regard était carrément effrayant.
"tu devrais me remercier en étant très gentille avec moi, aucune femme ne l'a jamais regretté, elles en redemandent même..."
Mais c'est quoi ce délire, il ne voit pas que je suis une petite fille ? Elle recula au moment où il tendit la main vers elle et il tomba de tout son long comme une grosse barrique. Elle sursauta en entendant le coup de feu. Le chasseur ne se relevait pas. Allons bon il ne bougeait plus du tout, il n'a quand même pas réussi à se zigouiller tout seul ?
Un lapin sortit d'un buisson, puis deux perdrix et toute une famille de faisans s'approchèrent, ils la félicitèrent, la congratulèrent, la remercièrent, on aurait dit qu'elle avait marqué un but en finale de coupe du monde.
Là c'était trop, sa cervelle frisait le court-circuit. Elle ne savait plus si elle devait pleurer ou rire.
Le dragon rampait vers le fossé.
"Hé ! où vas-tu comme ça ? il faut euh attendre les secours ? l'ambulance, tout ça !
- Inutile. C'est vexant de mourir tué par un chasseur ivre mort incapable de viser correctement un troupeau de bisons s'il en existait encore, plutot que par un preux chevalier, mais c'est comme ça. Maintenant je dois me cacher.
- Comme les éléphants qui rejoignent le cimetière des éléphants ?
- Presque comme les éléphants.
Il s'approcha d'un fourré empli de ronces et plongea dedans comme si de rien n'était.
- J'ai atteint mon but, finalement. Je suis désolé pour toi, tu n'as pas rencontré un beau chevalier.
- Ce n'est pas grave, je n'ai pas envie d'épouser un chevalier qui ne s'intéresse qu'à guerroyer, s'entrainer, et pourfendre tout ce qui passe. Je veux épouser un médecin, moi, j'aurais bien épousé mon médecin mais maman dit qu'il est trop vieux pour moi, alors j'en chercherais un plus jeune.
- Je suis sûr que tu vas trouver, tu es une jeune fille de caractère. Tu dois t'en aller maintenant.
Princesse Clothilde fit "non" de la tête et s'assit le plus près possible de la tête du dragon.
- Quel est ton nom ?
- Je n'ai pas de nom.
- Tu n'en as pas ? mais tes parents ils ont bien du ...
Il y avait une lueur amusée dans l'oeil du dragon.
- Non bien sûr. Pardon. J'avais oublié.
- C'est moi qui te demande pardon.
Si seulement elle était médecin. Elle lui caressait la tête et ne voyait pas quoi faire d'autre.
Ce fut aisé de voir quand il mourut, d'abord elle n'entendit plus sa respiration rauque, puis la flamme qu'on entrevoyait au fond de sa bouche s'éteignit.
Plus tard elle se releva, rejoignit la route déserte et entreprit de la suivre. Elle n'était pas pressée. Il fallait qu'elle invente une histoire vraisemblable pour ses parents, une histoire qui ne soit pas un conte à dormir debout.

oeil pour oeil

"arghhh" ai-je fait lorsque photographiant la toupie en train de tourner sur elle-même, lancée à pleine vitesse, (afin de vous donner en image la réponse à la devinette précédente), j'ai regardé le résultat.
J'aurais découvert que mon fils est devenu vampire dans la nuit en m'apercevant qu'il n'apparaissait plus sur les photos que je n'aurais pas été plus surpris. Ce fichu appareil photo ne voyait pas ce que je voyais moi, il voyait la toupie exactement comme elle est.
Il fallait surement que je modifie la vitesse d'obturation pour imiter la vision humaine mais je m'y connais autant en oeil humain qu'en appareil photo alors c'était pas gagné.
Heureusement il y a un Dieu pour les blogueurs souffrant d'amateurisme imprévoyant, car en filmant la toupie j'obtenais presque pile ce que je voyais.



de larges anneaux jaunes (plus sombres et tirant un peu plus sur le vert que sur l'image), séparés par de fins cercles bleus.
Bon, c'est l'inconvénient lorsqu'on sort de sa spécialité, je ne sais pas pourquoi.
Lalaith, Muffin, et autres physiciens en herbe, je compte sur vous...

08 septembre 2006

le rendez-vous mystérieux sous le sapin

Hier, vers 17h30, ding-dong à la porte, filsainé va ouvrir;
personne;
il baisse les yeux, deux lettres sur le paillasson, plutot 2 feuilles pliées pour faire lettre.
Une pour lui et une pour son copain J.


Des déclarations d'amour assorties toutes deux d'une invitation louche.
Je ne me reconvertirai pas en graphologue car je ne suis pas fichu de me rendre compte si ce sont deux personnes ou une seule qui ont écrit les 2 missives.

Après ça, autant dire que ça a été difficile de le faire se concentrer sur ses devoirs, il était tout retourné et agacé, et méfiant, il a fallu une concertation téléphonique avec J., avec émission des hypothèses les plus diverses (et avec une nette préférence pour le canular collégien avec intention de se foutre de leur gueule de néo-cinquièmes à tous les deux), et finalement décision de se rendre au rendez-vous mais en se cachant sur place pour surprendre les auteur(e)s des lettres.

Comme ils sortent du collège à 17h ce soir, je saurais à son retour à la maison ce qui se sera passé au rendez-vous. Et s'il n'est pas revenu à 17h30 j'irais jeter un oeil moi-même, et tant pis si je le découvre dans les bras d'une fille...
(ou plutot tant mieux)
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~
Grâce à fifille cadette je peux vous poser une devinette dont on ne peut pas trouver la solution sur google. Ce ne sont pas des maths cette fois, c'est de l'optique.
En arts plastiques fifille a fabriqué cette toupie.

Qui devine ce que nos yeux voient, lorsqu'on la fait tourner très vite ?

07 septembre 2006

pause conte





La princesse et le dragon


Princesse Clothilde dégustait son bol de céréales sur le canapé du salon, ce qui était formellement interdit mais tout aussi formellement indispensable si on veut regarder Teen Titans en même temps, lorsque le dragon entra par la baie vitrée grande ouverte.
Princesse Clothilde en oublia instantanément les soucis de Starfire pour se concentrer sur les siens.


Le dragon était jaune et ne touchait même pas le plafond, ce qui lui sembla inhabituel pour ce qu'elle avait imaginé des dragons, mais à part ça c'était un dragon, avec des yeux rouges fixés sur elle, une gueule avec des crocs dedans ainsi qu'une odeur prenante de quiche lorraine cramée, des ailes avec des griffes au bout, et des serres genre vautour élevé aux hormones de croissance.
"- Es-tu une vraie princesse ?" (le dragon avait la même voix que son oncle Vincent, celui qu'ils appelaient tonton beefsteack à cause de son énorme langue rouge, sauf que le dragon avait une langue fine et couleur eau de vaisselle)
Princesse Clothilde songea un instant à mentir mais c'est mal. Elle s'autorisa une demie vérité.
"- Je ne suis pas sûre."
Le dragon se gratta l'oreille avec la griffe de son aile gauche comme son oncle Eric lorsqu'elle lui demande ce qu'est un excipient, bon évidemment son oncle Eric n'a ni griffe ni aile, et fit un pas vers elle en murmurant
"- On verra bien."
La griffe gratte-oreille crocheta adroitement sa veste de pyjama et elle fut mise brutalement debout, tandis que les céréales et le lait sautèrent hors du bol sur le canapé. "
M'man va me tuer", pensa-t-elle, tandis que le dragon la tirait dans le jardin.


Là la griffe la lacha mais une serre se referma autour de sa cheville avant qu'elle put songer à s'enfuir. Le dragon étendit ses ailes et tenta de s'envoler dans le peu d'espace entre la maison et le cerisier, en sautant ridiculement sur une patte, l'autre étant occupée à tenir Princesse Clothilde.
Dès la première tentative cette dernière s'était retrouvée le derriere dans l'herbe, paniquée à l'idée de faire son baptême de l'air la tête en bas. Au 3e essai le dragon sembla renoncer, soufflant des flammes par le nez, soit essouflé, soit furieux, peut-être bien les deux. Il la regardait d'un air mauvais aussi Princesse Clothilde effaça de son visage son air hilare.

"
- monte sur mon dos" ordonna-t-il après avoir lâché la princesse.
- certainement pas !
- tu préfères flamber ?
- à quoi vous servirait une princesse flambée ?
- bonne remarque, Votre Altesse. Montez ou j'incendie votre demeure"


Princesse Clothilde soupira et grimpa sur le dos de la bête, il n'était pas question de voir partir en fumée sa chambre, avec sa boite à trésor contenant ses coquillages préférés, ses diplomes de voile, d'échecs et d'équitation, ses cartes d'anniversaires, et son faux diamant vert d'eau.
C'était trop dommage que le dragon sente aussi mauvais car un vol à dos de dragon c'était assez tentant comme programme, cette peste de Clara en mourra de jalousie quand elle lui racontera.

Ce qui était encore plus dommage c'est qu'il se mette à pleuvoir, en quelques secondes elle était plus trempée que la salle de bains la dernière fois qu'elle avait voulu faire une petite partie sur l'ordi en attendant que son bain soit rempli.
"- Où m'emmenez-vous ?

- Tu préféres le sommet d'une tour ou les oubliettes d'un chateau ? "
Non mais cette cheminée ambulante me prend pour une demeurée ou quoi ! Ma mère me fait dix fois par semaine le coup du choix illusoire.
"- Pour faire quoi ? tourner dans un film d'horreur ?


- Rester prisonnière jusqu'à ce qu'un prince charmant ou un chevalier vienne te délivrer."
Oh la la cette chauve-souris hypertrophiée a lu trop de contes pour enfants, c'est pas possible.
- ça ne m'intéresse pas. En plus je suis invitée à l'anniversaire d'Anne-Laure samedi.
Il ne répondit pas et continua à me trimballer en vol plané le plus souvent, entrecoupé de grands battements d'ailes épisodiques qui manquaient me faire tomber quand je réfléchissais trop intensément au moyen de me sortir de là et nettoyer le canapé avant le retour de maman.
- Je n'ai jamais compris quel intéret trouvait les dragons dans l'histoire, c'est juste pour le plaisir de vous faire occire que vous enlevez des princesses ?
- C'est presque ça. Une symbiose entre dragons, princesses et chevaliers.
- une symbiose !?!
- et bien jeune fille une symbiose c'est une association entre des ...
- je sais ce que c'est ! je ne suis pas complètement nouille ! cria-t-elle, mais elle criait déjà avant pour se faire entendre par-dessus le vent qui s'était levé, alors peut-être sa colère passa-t-elle inaperçue. Elle commençait à en avoir marre, elle avait froid, elle avait peur, et elle était toujours si trempée qu'elle ne s'en rendrait même pas compte si elle faisait pipi dans sa culotte.
- je vois encore moins où est l'intéret pour moi, murmura-t-elle d'une voix faible mais il devait avoir une ouie très fine car il lui répondit.
- Une princesse ne peut épouser qu'un chevalier qui la mérite en la sauvant d'un grand péril, et un chevalier ne vit que pour prouver sa bravoure en triomphant d'un animal extrêmement dangereux. Je suis indispensable à votre reproduction.
- je ne veux pas me reproduire, j'ai dix ans !
- ahem, je sais, je suis désolé, mais ma précédente tentative a été un fiasco. J'avais enlevé une princesse qui avait l'air aussi célèbre qu'adulée, bien qu'habitant un minuscule pays au bord de la mer, mais à la place des chevaliers attendus, seuls des artistes de cirque miteux, des gardes du corps, des acteurs de seconde zone et des paparazzi se sont lancés à sa recherche, aucun n'a fait preuve du moindre courage et je les ai tous grillés. Ils n'avaient même pas bon goût. Une cata. Elle-même chantait tout le temps et tellement mal que je l'ai renvoyée au bout d'une semaine.
- Je ne crois pas qu'il y aura plus de chevaliers à venir à mon secours.
- Peut-être. Au moins tu ne chantes pas.
- ça peut s'arranger.


Mais elle n'avait pas du tout envie de chanter. On approchait rapidement d'un orage, elle se demanda vaguement si un dragon avait à craindre les éclairs. C'est une autre question qu'elle posa.
- Pourquoi tenez-vous tant à mourir sous la lance ou l'épée d'un chevalier.
- C'est notre seul moyen de mettre au monde notre descendance. Nous ne mourons ni de vieillesse, ni de maladie et n'avons pas de prédateurs, à l'exception des chevaliers les plus forts et les plus courageux.
- et alors ?
- Alors une fois morts, les oeufs, que nous abritons toute notre vie en nous, peuvent enfin arriver à maturation, et laisser sortir nos bébés, qui se nourriront plusieurs semaines de notre cadavre avant de se risquer dans le vaste monde hostile.

Il semblait à Princesse Clothilde que la voix du dragon était chargée de tristesse ou peut-être bien qu'elle l'imaginait. Elle resta songeuse longtemps, ne s'aperçut même pas qu'ils avaient plongés dans l'orage. Une brusque rafale de vent la surprit et la désarçonna de son inconfortable monture. Elle tomba sans pouvoir se raccrocher à rien d'autre que des gouttes de pluie et des lambeaux de nuages, songea que c'était bien triste de mourir avant d'avoir embrassé cet idiot de Guillaume avec la langue, vit arriver une vaste étendue d'eau.
Bah, mouillée pour mouillée.
Elle fit un grand plouf dans la Loire, dérangeant une alose, trois anguilles, et un couple de lamproies fort plaisamment occupé.

à suivre...
peut-être
si vous fournissez des idées pour continuer

06 septembre 2006

au second jour, Dieu créa le firmament des cieux

et tirouquin testa la cantine de l'école primaire.

Parce que le premier jour j'avais pensé que tester l'école primaire sans la cantine était suffisant en soi, et permettrait d'éviter l'amalgame école-cantine et de rejeter l'une à cause de l'autre.
On ne sait jamais.

Sauf que le premier jour y avait que des bons trucs à becqueter, que même un tirouquin aurait mangé sans fouets ni tenailles, comme du melon et des pâtes à la bolognaises, (menu élaboré pour des raisons probablement parfaitement démagogiques), et le second jour que des trucs infects du point de vue tirouquinesque, à savoir de la salade niçoise, des morceaux de dinde louche, des haricots beurre, du st nectaire et un fruit. (menu choisi pour des raisons totalement mystérieuses).

J'avais lu le menu du jour trop tard pour faire marche arrière et j'ai du attendre 16h15 l'angoisse au ventre, imaginant un tirouquin planté devant sa salade niçoise tout l'après-midi, mélangée avec de la dinde plus refroidie qu'un dealer ayant voulu doubler son grossiste, et des haricots beurre croupissant dans le St Nectaire, tout ça sous le regard féroce et fou des cantinières de la primaire, pas exactement réputées pour leur côté joyeuses luronnes empreint de la tolérance sereine du Bouddha.
Il est sorti de l'école souriant comme hier, et tout étonné, je lui ai demandé :
"- mais mais ... la cantine s'est bien passée ?!!! tu as mangé quelque chose ?"
Alors ben il a, parait-il, mangé de la dinde, et le fruit, qui devait être au vu de sa description relativement vague et compte-tenu de la saison, une prune.
"- et on ne t'a pas obligé à manger les autres choses ?"
"- j'ai cru que le dernier jour de ma vie était arrivé, mais la dame elle m'a enlevé mon assiette"
.
Ouffff !

Il a continué de suivre sa soeur et ses copines aux quatre coins de la cour de récré, soeur qui m'a appris que
"mes copines sont toutes amoureuses de lui, enfin pas amoureuses, elles le trouvent troooooop mignon. Elles l'appellent "petite crevette rousse".
Mouais


NB : ma vie a changé grâce à "sage", plug-in de mozilla qui me met au courant des actualisations de vos blogs en quelques secondes, à l'exception des quelques blogs préhistoriques qui ne possèdent pas de fil RSS, et que je risque d'oublier régulièrement, mais ce sera leur faute, et toc.

04 septembre 2006

marronniers du jour bonjour

A part pour les adeptes du homeshooling, les nullipares et les étrangers (finalement une bonne partie de mon lectorat, j'imagine), cette journée est celle de la rentrée des classes, avec son cortège de bisous, de pleurs, d'angoisses, de soulagements et de désespoirs.

Bien que cela ne concernait aujourd'hui que 2 d'entre nous, on s'est rendus à 5 ce matin à l'école primaire, on a guetté les listes que l'équipe enseignante a affiché dans la précipitation et avec un peu de retard (les auraient-ils fait dans la nuit ?), et on a encore une fois bénéficié du seul avantage d'avoir un nom de famille plus long que les autres (mais en un seul morceau, pas de sang bleu chez nous) en découvrant en quelques centièmes de secondes qui étaient les instits de fifille et tirouquin.

Pas de surprise pour fifille, qui en CM2 retrouve la même maitresse pour la 3e année consécutive et en est fort contente, perd une copine, en retrouve une autre.

Le suspense était entier pour tirouquin, et même si je m'étais préparé à positiver (il s'adaptera, et puis il est si petit et mignon que même la maitresse la plus féroce ne pourra qu'être attendrie, etc), il y avait une instit que je craignais, une dont je ne savais presque rien, et une dernière dont j'étais à peu près sûr qu'elle était à la fois gentille et capable, mais gentille ça me suffisait.
C'est celle-ci que tirouquin a.
hip hip hourra !
Elle les a réunis tout doucement, son mini troupeau de 20 petits CP hésitants, et les a emmenés tranquillement visiter la classe et l'école.
Ce midi tirouquin était entièrement rassuré et était même pressé d'y retourner pour l'après-midi !
du jamais vu

Evidemment, dans la jungle de la cour de récré, plutot que de s'amuser avec ses camarades (qu'il connait presque tous de la maternelle, pourtant), il a suivi sa soeur à la trace tandis qu'elle retrouvait ses copines. Des grandes de CM2 trainant à leur suite un CP minuscule.

A l'heure des mamans (et des papas) sa classe était sur la pelouse dehors en train de jouer au jeu du facteur (assis en rond, avec un des enfants qui tourne autour et doit déposer sans se faire voir une balle derrière un autre), du coup je ne suis pas sûr qu'il ait vu une grande différence avec la maternelle, mis à part l'histoire des devoirs :
sitôt la porte de la maison passée, avant même de gouter, il s'est précipité dans le salon en disant "je fais mes devoirs tout de suite !", a ouvert son cartable et en a tiré son cahier de devoirs sur lequel était inscrit :

"apporter 2 ou 3 prospectus publicitaires (si vous en avez)"

Las, sur notre boite aux lettres il y a un autocollant marqué "pub non merci".

ça commence bien mal, povr'enfant

ps : une voisine avait de la pub, heureusement.

03 septembre 2006

maman, les ptits bateaux...

Nous sommes retournés au bord de l'Auxances. (cf balade de jeudi)
Rien que le nom du lieu sent sa France profonde et son accès limité aux indigènes : c'est à Beauvoir, non loin du village de Pouzioux-la-Jarrie sur la commune de Vouneuil-sous-Biard.

Le barrage n'avait pas tremblé et les cascades cascadaient tout pareil. Il y avait juste un habitant non rencontré la fois précédente :

On avait pléthore (3) de princesses potentielles mais aucune n'a voulu embrasser le pauvre prince transformé. Les traditions se perdent.

Pour varier les plaisirs j'avais emmené quelques bateaux en papier fabriqués en suivant les indications d'un Youpi, ainsi que le Youpi en question et de quoi en faire quelques dizaines d'autres sur place, ce qui se révéla très utile car comme le fait remarquer un autre numéro de Youpi, l'eau mouille le papier, sauf si celui-ci est préalablement huilé, mais j'avais emporté du pain et de la confiture, et pas d'huile. Donc toutes les 5 minutes il fallait refaire des bateaux après que les précédents aient bu la tasse.



(je remercie l'université de P. dont les feuilles de brouillon rouges, roses, jaunes, oranges et vertes d'examen ont servi à quelque chose de plus noble et esthétique que comme réceptacles d'élucubrations estudiantines)

Jusqu'à ce matin je croyais dur comme fer que la rentrée des zenfants était le 4 septembre et que le 4 septembre se trouvait mardi, soit après-demain.
En réalité je n'avais pas tout faux car le collégien rentre effectivement mardi ... 5 septembre, mais les deux petits retrouvent l'école dès demain, ce que je n'avais pas prévu. Le reste de la famille, si, heureusement.


Note pour bellzouzou : Youpi c'est ça
et c'est bien mieux que le journal de M*****

02 septembre 2006


cet après-midi là il ne s'est rien passé de bloguable mais m'en fiche, ce dernier jour du mois d'août mérite de figurer ici, non seulement parce que c'était un jour exceptionnellement beau - et il n'y en a guère eu ce mois ci - mais aussi parce que je l'ai passé dans un cadre épatant, que les enfants (fifille et tirouquin) se sont amusés pendant des heures avec leurs copines respectives et la rivière qui passait par là, et que j'ai découvert les paille d'or gout citron, un délice, et que ces quelques heures avaient un gout de rab tardif et imprévu de vacances au paradis. (d'ailleurs on y retourne ce week-end, mais la météo n'est pas optimiste, et les miracles ne se reproduisent pas comme les lapins)

j'avais commencé par leur faire un barrage artificiel - en bas à gauche - ridiculement minus, et ils ont intelligemment préféré réaménager un peu plus loin un barrage naturel pour faire apparaitre deux jolies cascades. Elles étaient là, potentiellement, attendant que des yeux perçants d'enfants les devinent et les mettent au monde.