23 août 2005

critiques de films hautement disgressives, et légèrement anciennes, part two



Haut, bas, fragile

Une fille qui cherche sa mère et une autre qui semble fuir son père. La mienne est endormie délicatement comme une fleur qui referme ses yeux-pétales pour ne rien voir des ténèbres et rêver de soleil. Je suis allé éteindre la lumière dans sa chambre justement, il est bientôt minuit, regarder un enfant dormir c'est comme contempler l'immobilité de la banquise ou celle du désert, à peine troublée par un brin de vent soulevant des miettes de sable ou de glace ainsi que son souffle léger sa poitrine. C'est beau, magique, rassurant aussi, c'est un résumé de tout ce qui est incompréhensible dans la vie, celle de la bactérie et celle du lézard, rien qu'une enfant qui dort, qui dort dans son secret, qui se réfugie dans le grand chaudron du vivant, où dorment de même les araignées et les antilopes, qui dort avec son mystère, qui nous échappe en baissant les paupières, qui échappe à elle-même, qui échappe à tout.





Crying freeman


pourrait s'appeler, comme certain film de John Huston, une promenade avec l'amour et la mort. Un poême à écouter les yeux ouverts, qui conte cette étreinte entre la grisaille de la vie - la froidure du Canada, les brumes du Japon - et les fulgurances de la mort - les rouges du fer, du feu, du sang. La liberté de choisir l'une. Mais pas l'autre, ni pour soi, ni même pour ceux qu'on aime. Ils sont malades cette nuit, les enfants. Ils pleurent, ils souffrent, s'apaisent dans leur sommeil. Ils pleurent, moi non. Mais ils ne sont pas libres, tout comme moi, ils ne sont pas libres de ne pas être malades, ils ne sont pas libres de ne pas souffrir, ni de ne pas mourir, et je ne suis pas libre de ne pas les aimer, de ne pas souffrir avec eux, l'amour est une maladie, l'amour me prend à la gorge quand elle tousse, l'amour me tord le ventre quand il vomit, l'amour m'enflamme les tympans quand ils souffrent des leurs. Ils ne se doutent pas que je les aime avec tout mon corps.


ps : j'avais prévenu que ça disgressait grave. Pour en savoir plus sur ces deux beaux films, use google.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Beau (:

tirui a dit…

tralala je t'ai reconnue ;-)

un jour faudra que tu m'expliques pourquoi tes venues ici se font à partir d'un "blocked referrer" dans mes stats.

Anonyme a dit…

Je voudrais bien, Tirui, mais c'est le genre de mystère que je ne comprends pas moi-même :)