06 août 2005

du danger des chefs d'oeuvre et des vélos

Tirouquin a découvert une méthode originale pour s'arrêter avec son vélo sans petites roues. (cf note précédente pour faciliter la compréhension de cette note technique)
Lorsque il sent que la conduite de l'engin et l'équilibre commencent à lui échapper, il saute carrément en marche et laisse le vélo se casser la figure sans lui, comme un capitaine de bateau manquant d'honneur.
Lui s'en tire sans mal, le vélo ne peut pas en dire autant. Ou bien c'est parce qu'il est muet peut-être.
C'est pas vraiment le jour pour plaisanter, et encore moins pour faire un parallèle quasi sacrilège avec les américains qui ont trouvé il y a 60 ans une méthode pour arrêter la guerre, qui ne leur a pas fait grand mal tandis que les habitants d'Hiroshima ne pouvaient pas en dire autant. Mais c'est ce qui m'est venu à l'esprit.
En même temps que le souvenir d'un film vu il y a une quinzaine d'années, "Pluie noire" de Shohei Imamura, qui a réussi à percer toutes les défenses protégeant normalement mon coeur des émotions.
Je ne l'ai pas revu, ni aucun film ensuite traitant le même sujet. Ou approchant. Pas même le "Tombeau des lucioles" que j'ai enregistré, et qui reste dans mes étagères sans que j'ai osé le regarder ni le montrer à mes enfants.
Je suis devenu extrêmement habile pour éviter les émotions fortes, même si elles sont rusées, les émotions, et parfois, quand je ne me méfie pas, une image entrevue, une phrase entendue, apparemment anodine, entre mystérieusement en résonance avec quelque chose tout au fond qui se réveille et que je mets quelques secondes à maitriser et rejeter dans l'oubli.
Quand je relis ou regarde une version des "4 filles du Dr March", je le fais prudemment parce que certains passages pourraient déglinguer toutes mes armures empilées, je me méfie tout particulièrement de films comme "Elle et lui" de leo Mc Carey où trop de bonheur succède à trop de malheur.
En emmenant mes enfants voir "Madagascar", je ne prenais pas de risques de ce côté là, j'ai ri poliment de temps en temps, je me suis ennuyé de temps en temps, mais je n'ai rien ressenti.
"Pluie noire" repasse jeudi soir et j'aurais une excuse toute trouvée pour l'éviter, je serais surement à Paris et sans télé.
Mais je vous le conseille, c'est un film magnifique. (pour les vivants).

4 commentaires:

lucie a dit…

tu sais, tu nous sors vachement d'emotions dans ce blog, pour un typque qui refuse d'en ressentir :)

tirui a dit…

des petites émotions légères et sans gravité, qui font de mal à personne, ramassées à la surface, tu partirais en courant si j'allais en puiser en dessous.

lucie a dit…

heu... scusez moi cher monsieur, mais je connais peu de blog qui me touchent les tripes comme le tien! et pis si tu veux en dire plus, vas-y, c'est fait pour ca un blog, pour cracher tout ce qu'on a trop peur de dire dans la vraie vie.

tirui a dit…

on verra, chère madame, peut-être, j'ai encore un peu de mal avec l'exhibitionnisme inhérent à l'activité bloguesque.