Nous connaissons tous des parents désespérés par des enfants qui le jour de leur anniversaire trouvent tout mal, font la gueule devant leurs cadeaux, se plaignent de n'importe quoi, se montrent odieux malgré les efforts de leurs géniteurs pour rendre ce jour-là merveilleux et inoubliable, et vont même parfois jusqu'à mordre le chien.
pov bête.
Je suis fier de vous présenter ma dernière invention : le parent inquiet parce que son enfant trouve tout bien, alors que bon y a vraiment pas de quoi...
Jugez vous mêmes, ami lecteur :
Antoine invite à son anniversaire 8 de ses soi-disant meilleurs camarades de classe.
- 2 copains décident que leur participation sportive à la rencontre hyper importante Beaulieu-Montamisé prime sur toute considération d'amitié.
- 2 pimbêches jumelles arguent que le week-end elles vont chez leur père. L'une des deux est vénérée depuis septembre par Antoine pour je ne sais quelle raison (blondeur des cheveux, bleu des yeux, finesse de la taille, casquette de base-ball, port hautain de la tête ?) et il attendait depuis des mois d'avoir l'excuse de son anniversaire pour oser l'inviter chez lui.
(Hamlet aurait pu lui dire que c'est pas une bonne idée de s'amouracher d'une Ophélie).
etc etc etc
Finalement 3 invités sont venus mais Antoine était content.
Quand on a interrogé Antoine à propos de ses souhaits de cadeaux, il a demandé des rollers, une gamecube, le maillot de l'Olympique lyonnais.
Pas de bol pour lui, son père a estimé qu'il ne se servirait pas assez des rollers, qu'il se servirait trop de la gamecube et que c'est idiot de payer 55 € pour arborer les sponsors capitalistes de l'OL sur un maillot.
pov enfant.
Il a eu des livres, une montre, un cahier à dessin et des crayons, un puzzle de star wars, une panoplie complete de soldat romain venue d'Italie en passant par maxitoys, et, un peu en retard, deux tee-shirt aux armes de l'OL acquis à la boutique de l'OL mais pas LE maillot de l'OL.
Et il est ravi.
J'ai même pas acheté un superbe gateau fluo avec "joyeux anniversaire" écrit dessus en vert ou rose, on n'a pas fait la fête à macbeurk, je me suis contenté de cuisiner un vague gateau marbré au yaourt, pour lequel j'ai remplacé la vanille par de la fleur d'oranger et oublié également la creme anglaise ou la glace pour améliorer la chose. On a mis de la chantilly et tout le monde a aimé quand même, curieusement.
On a soufflé les bougies d'abord, puis bu plein de boissons qui font grossir, plus des tas de bonbons qui font pareil.
Heureusement pour mes bourrelets, avant cela on avait fait un match de foot terrible, acharné, indécis, et c'est un vieux papa quadragénaire seul contre les 5 enfants, 6 en comptant Clément qui faisait le supporter entre deux dégustations de cerises, qui a remporté la victoire, bien que l'équipe adverse prétende le contraire.
Je les ai laissés dire, d'abord parce que c'est peut-être bien ce match improvisé qui a rendu Antoine si heureux de sa journée, et ensuite parce que de toute manière c'est moi qui écrit l'Histoire, ici et maintenant.
Et toc.
J'ai gagné.
(Si quelqu'un n'est pas d'accord, qu'il le dise tout de suite ou se taise à jamais).
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3 commentaires:
Comment oses-tu te plaindre ?
Quel chouette petit gars positif, Antoine :)
meuh nooooooooon
j'ai l'air d'me plaindre ?
(c'est quoi ce commentaire supprimé juste après toi ? )
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